Au menu:
1- Une présentation par Arthur de l’excellent court-métrage brésilien « L’île aux fleurs » (« Ilha das Flores »), réalisé en 1989 par Jorge Furtado. Le capitalisme expliqué à travers l’itinéraire d’une tomate (extrait du film en prime) .
2- Une présentation du livre de Romuald Bodin et Sophie Orange, L’Université n’est pas en crise (paru en septembre 2013 aux éditions du Croquant). NB: sur la fin de sa présentation, Eric bafouille grave. Donc voici l’idée qu’il voulait développer: on entend parfois dire, lorsqu’on traite de la question de la démocratisation de l’école, « à quoi bon faire en sorte que les fils d’ouvriers accèdent à tel diplôme et à telle profession jugée socialement supérieure, si c’est pour maintenir une hiérarchisation entre travaux « intellectuels » et « manuels », une société inégalitaire, etc. » Et effectivement, l’enjeu est bien de subvertir ces hiérarchies sociales entre professions (à bas la hiérarchie!). Ceci dit, si telle profession est jugée comme « supérieure » dans la société, c’est justement parce que les classes dominantes parviennent à s’en réserver le monopole d’accès: distinctive, cette profession est jugée comme méritant plus grande considération (donc plus grand salaire aussi). Si ce monopole d’accès tombe, si les enfants d’ouvriers ou d’employés viennent contester de plus en plus massivement les classes dominantes sur ce terrain, en obtenant le même niveau de diplôme, on peut être quasi-sûr que la hiérarchie entre professions en prendra un sérieux coup (il faut distinguer cela de ce qui se passe à Science po Paris, où l’on prend quelques élèves jugés « méritants » issus des « quartiers », pour donner un semblant de mixité sociale). Ceci ouvrirait une faille dans la légitimité des hiérarchies entre professions. Autrement dit, la démocratisation réelle de l’école (au sens où on ne pourrait plus observer de lien statistique entre l’origine sociale et le niveau ou type de diplôme, comme entre le sexe et le niveau ou type de diplôme) est un enjeu central dans une perspective de transformation sociale. On peut ceci dit s’attendre à la chose suivante: les classes dominantes feront en sorte, si elles sont contestées trop fortement dans la réussite scolaire de leurs rejetons, de délégitimer la valeur du diplôme pour se trouver d’autres principes de distinction (la vision de l’avenir… et autres conneries). C’est d’ailleurs ce qui se passe déjà dans les luttes entre fractions dominantes (patrons, cadres du privé, etc.) et fractions dominées (professeurs des écoles, intellectuels…) des classes dominantes dans nos sociétés capitalistes. C’est plus clair comme çà?
3- Last but not least, Nathalie/Natacha nous présente le roman Prisonniers du paradis du finlandais Arto Paasilinna (qui date de 1974).
Et quelques pauses musicales: Piloophaz (« brûle ton école »), Cat on form (« Back off, man! I’m a scientist »), Annie Cordie (« Les lapons »), Canzoniere Grecanico Salentino.
Allez, réécoute-zy-voir, personne le saura :
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