violences policières
Posté le 15 mai 2013 par archivesIl y a 5 ans, le 9 mai 2008 à Grasse, Abdelhakim Ajimi est mort suite à son interpellation par la police. Apostrophé dans la rue, Abdelhakim Ajimi n’est ni armé, ni dangereux, ni même menaçant. Il est immobilisé par 2 agents de la Brigade Anti Criminalité (BAC), rejoints par des officiers de la police municipale et nationale. Pieds et mains menottés, ventre contre terre, Abdelhakim Ajimi subit durant 15 à 20 minutes une clé d’étranglement associée à une importante compression thoracique et à de violents coups de poings et de pieds. Voyant l’état critique du jeune homme, des témoins tentent d’intervenir. En vain. Abdelhakim Ajimi est mort à 22 ans. (pour en savoir plus)
Quoi de neuf à raconter ?
À partir d’une conférence organisée en Janvier 2013 à Marseille contre les violences policières, Radio Canut revient sur les luttes, les procédures judiciaires, les impressions et une sorte de bilan des 5 années de luttes du collectif « vérité et justice pour Hakim AJIMI », avec une des militantes du collectif de Grasse.
En effet, en janvier 2012, il y a enfin un procès où comparaissent 7 policiers et policières, mais seulement au tribunal correctionnel de Grasse (06). Les 2 policiers de la BAC et un agent municipal font appel du sursis qui leur tombe sur la gueule, manifestent dans les rues de Grasse contre le rendu du procès et rebelotte, l’affaire sera de nouveau traitée en janvier 2013 à la cour d’appel d’Aix-en-Provence (13).
Ce reportage est une tentative pour ne pas oublier ces morts, pour se souvenir de ces luttes, pour obtenir justice et dignité, pour créer de la solidarité entre les différents collectifs, pour continuer à se battre ! Les différents récits de luttes de Yamina Benchenni, militante contre les crimes policiers et de la marché de l’égalité en 1983, de Mathieu Rigouste auteur de « La domination Policière » et de Rafik Chekkat du Collectif Vérité et Justice pour Jamal nous aident à y voir plus clair.
extraits d’un appel issus de deux membres du comité vérité et justice pour Abdelhakim Ajimi
« Suite au procès en appel, les peines contres les policiers ont à peu près été gardé les mêmes:
-Walter LEBEAUPIN (Brigade Anti Criminalité) : 24 mois pour homicide involontaire et non-assistance à personne en péril ;
-Jean-Michel MOINIER (Brigade Anti Criminalité) : 18 mois pour homicide involontaire ;
-Jim MANACH (police municipale) : 6 mois pour non-assistance à personne en péril.
Par contre, après cinq années de combat mené par la famille AJIMI, par le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI ainsi que par un grand nombre d’organisations et de personnes solidaires, Dorsaf BRIKI et Walid KLAI étaient jugés mercredi 22 mai pour outrage et insulte à dépositaires de l’autorité publique par le tribunal correctionnel de Grasse. Ce même tribunal qui avait condamné en 2012 les agents de police LEBEAUPIN, MOINIER et MANACH.
La plainte a été déposée en janvier 2012 par deux agents de police, Bruno PATIZEL, commandant au commissariat de Grasse et auteur d’un ouvrage intitulé « Itinéraire d’un flic de conviction », et Laurent COMPAROT. Ces deux policiers étaient chargés d’assurer la sécurité pendant toute la durée du procès des sept policiers impliqués dans l’interpellation mortelle d’Abdelhakim AJIMI (du 16 au 20 janvier 2012). Ils reprochent à Walid et Dorsaf de les avoir montrés du doigt en les traitant d’assassins. Mais aucun témoignage, à part ceux des plaignants, ne vient confirmer ces accusations, pas même ceux de leurs collègues policiers qui auraient assisté à la scène.
Leur plainte fait suite à la manifestation spontanée du jeudi 19 janvier 2012, décidée et portée par l’ensemble des personnes qui étaient venues soutenir la famille AJIMI. Sur le parvis du tribunal et dans les rues de Grasse, ces personnes, dont Dorsaf et Walid faisaient partie, avaient manifesté leur mécontentement face à la police et dénoncé la mascarade en cours au sein du tribunal de Grasse. Si outrage et insulte à dépositaires de l’autorité publique il y a eu, alors le propos ne pouvait être que collectif. La plainte et le jugement, en revanche, se sont portés à l’encontre des seuls Dorsaf et Walid, repérés alors comme porte-parole du comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI.
Le délibéré du procès du 22 mai a été rendu lundi 17 juin 2013: Dorsaf et Walid ont été condamnés à 4 mois de prison avec sursis et 150 euros de dommages et intérêts, pour des mots qu’ils auraient prononcés, des peines pas très éloignés de celle des policiers-assassins.
Dorsaf BRIKI et Walid KLAI : deux « coupables » aisément désignés. La plainte : une plainte « pour l’exemple ». Cette stratégie d’intimidation vise clairement à permettre de rétablir le rapport de force en faveur de la police suite à la double condamnation et au pourvoi en cassation des policiers responsables de la mort d’Abdelhakim AJIMI.
Pour Dorsaf et Walid, comme pour d’autres membres de familles victimes de violencespolicières ou d’organisations luttant contre ces violences, ce type d’accusation appelle à une réponse collective.
Nous leur adressons une fois encore notre soutien indéfectible, ainsi qu’à la famille AJIMI présente à leurs côtés au tribunal
La lutte continue !
Élise et Ivora pour le comité Vérité et Justice pour Abdelhakim AJIMI. »
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Détails de l'article
- Titre: violences policières
- Posté le: 15 mai 2013
- Auteur: archives
- Catégorie: ...anticarcérales, contre les violences policières, 2013, émissions spéciales
- Mots-clés: collectif vérité et justice
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