Il y a deux écoles chez les historiens qui planchent sur la « Canut story ». Certains font remonter la première émission à 1977, d’autres à 1978. Pour concilier les deux et ne pas repousser la fête, on dira que l’idée à sérieusement été mis en route en 1977. On célèbre donc les 30 ans cette année à travers une semaine de festivités du 26 avril au 1er mai.
Une semaine pendant laquelle la radio va sortir des studios du bas des pentes ! Et elle va même passer le Rhône le jeudi 26 Avril avec des programmes qui seront réalisés en direct et en public depuis le bar De l’autre coté du pont.
Dès 19h, le traditionnel Canut-infos ouvrira le bal :
puis à 20h, une émission spéciale « radio Canut s’la raconte » dans laquelle se succéderont des membres (actuels et anciens) de l’association. Ils replaceront la radio dans les différents contextes médiatiques : le pirate avant 1981, puis ce qu’on appelé la « libération des ondes » pour arriver enfin à son statut « à part » d’aujourd’hui : au milieu des radios soumises aux pouvoirs économiques via la pub ou aux pouvoirs institutionnels via les subventions, Canut reste complètement indépendante :
Ces débats seront entrecoupés de petites créations, reportages et d’un feuilleton radiophonique en direct avec l’équipe de l’émission « Mac AB » :
La soirée se finira avec « Haute fidélité », une émission musicale et thématique bien évidemment axée ce soir-là autour de la longévité de cette radio :
Suivront deux soirées concerts au Grrnd zéro/Rail théâtre avec sept groupes et le sound system RadioCanut.
Le vendredi 27 avril se succéderont sur la scène Doog, un « duo à cinq tête » de Bourg qui nous propose de l’électro en live avec un vidéaste, Humanzee du dub lyonnais en live, et enfin Robotnika nous donnera la fever avec son disco punk.
Le lendemain, samedi 28 avril, ce sera autour de Pedestrians (Punk américain), Spade & archer (trip hop, avec un ex bastard), du poète Ann James Chaton accompagné par Andy Moore, le guitariste de The Ex, et enfin de La Fraction, combo parisien qu’on ne présente plus.
Le lendemain, dimanche 29 avril, tout le monde sera donc frais pour mater des films et discuter des luttes en Amérique latine, dès 14h, projections de films couvrant certaines luttes et alternatives en marches (Argentine, Oaxaca, Bolivie). Avec des interventions musicales d’une chanteuse péruvienne et la dernière apparition publique du groupe de musique argentine MADRESELVA… L’après midi se terminera par une bouffe Chilli Sin Carne (le festival sera entièrement végétarien) ! Le tout dans la marmite Colbert (rue Diderot), redécorée pour l’occasion avec des affiches politiques latinos et une expo photo sur l’expression murale en Uruguay.
Mais ils sont où les canuts ? Les politiques urbaines de ces dernières décennies ont transformés le quartier historique de la Croix-rousse : d’un quartier ouvrier il devient BO-BIO. C’est le sort de nombreux quartiers populaires de centre ville qui sont « nettoyés » par nos chers dirigeants, comme le Panier à Marseille, Arnaud Bernard à Toulouse, Belleville à Paris… c’est le cas aussi à New york comme le montre le documentaire Not for sale de Yael Bitton qui sera projeté lundi 30 avril au soir au cinéma Opéra en présence de la réalisatrice. Ce film sera précédé d’un court métrage, Le carnet d’un arpenteur, sur les Minguettes de Vénissieux et sera suivi d’un débat sur la « désurbanisation ».
Enfin les festivités se termineront par le traditionnel Repas de quartier du 1er mai : tout le monde apporte quelque chose à grignoter et on partage ! Il y aura aussi quelques interventions théâtrales et musicales, le tout place Sathonay, à quelques pas des studios de la radio…