Les paysan-ne-s dans la lutte des classes est une émission sur l’agriculture et les luttes paysannes, un jeudi sur deux de 18h à 19h sur Radio Canut.
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Parce que les campagnes sont traversées par des rapports de pouvoir, entre producteurs et acheteurs, entre paysan-nes et agro-industries, entre fermier-e-s et propriétaires, entre possédant-e-s et dépossédé-e-s ;
Parce qu’entre ville et campagne, il y a encore et toujours des rapports de pouvoir, où subsistent mépris et folklorisme, où tout ce qui est légitimé depuis des décennies est urbain, où des Chambres d’Agriculture aux préfectures, en passant par les tribunaux, c’est depuis la ville qu’on administre, qu’on régule et qu’on punit ;
Parce que sous sa couche de peinture verte et participative, l’Etat rêve encore et toujours de faire des campagnes une fantastique usine, et partout déploie -des puces dans les brebis aux brevets sur les plantes- ses instruments de contrôle pour y parvenir ;
Parce que les amendes pour refus de vaccination, la contractualisation des ventes au profit des industriels, les conditionnalités des primes pour faire rentrer tout le monde dans le rang, les taxes « volontaires et obligatoires », les hectolitres de pesticides déversés par arrêté préfectoral, les restrictions sur la transhumance, les productions payées des miettes sous prétexte de Bruxelles, de Chicago ou d’autres ; le clientélisme foncier ; la solitude et le mono-emploi ; les autoroutes, aéroports et jeux olympiques qui veulent virer les cultures ; sont des éléments d’un même mouvement de dépossession généralisée, qui s’abat sur les campagnes depuis des décennies. Dépossession de l’outil de travail, dépossession des savoirs et savoir-faire, dépossession des activités, dépossession des vies ;
Parce que depuis la ville, souvent on ne voit de tout ça que des miettes, ou quelques explosions… quelques panais dans un panier, et ça et là des bottes de pailles en feu les jours de colère ;
Parce que face à cette dépossession, des paysan-ne-s et leurs allié-e-s s’organisent, inventent et expérimentent, tissent des solidarités, mettent des grains de sables dans les rouages pour inverser le processus, pour se réapproprier leur activité et leurs vies ;
Parce que c’est dans ces expériences, ces rencontres et ces solidarités que se posent les bases de l’autonomie paysanne.
Les paysan-ne-s dans la lutte des classes veut être d’abord un espace où s’expriment ces inventions, ces expériences et ces organisations, où ces luttes et ces solidarités se visibilisent.