Festival SYLAK OPEN AIR, dimanche 9 Septembre 2012, Saint Maurice de Gourdans

En ce début du mois de septembre, c’est un véritable plaisir de voir la 2e édition du SYLAK OPEN AIR se concrétiser dans la grande plaine de l’Ain, plus précisément dans le sémillant village de Saint Maurice de Gourdans. L’année dernière, ce petit festival, né de l’abnégation et de la passion de quelques amis, avait attiré près de 1000 personnes. Une superbe performance avec une programmation variée composée essentiellement de groupes français !
Pour sa 2e édition, le SYLAK OPEN AIR a vu un peu plus grand. En effet, l’organisation a réussi le tour de force d’attirer quelques pointures du style (Napalm Death, Hatesphere), des références nationales (Eths, Tagada Jones, Loudblast, Destinity …) et quelques groupes locaux, le tout en conservant cette pointe d’éclectisme bienvenue (programmer François Corbier entre Loudblast et Hatesphere, il faut oser le faire).
Durant les 3 jours prévus, le festival a élu domicile sur le même site que l’année dernière : aux alentours du stade municipal, sous les arbres, derrière la station d’épuration de Saint Maurice de Gourdans … L’espace est suffisamment vaste pour accueillir les multiples activités qui ont ponctué le WE (autre que les concerts) : stands divers, château gonflable…
Une franche bonne humeur et une grosse convivialité semblent être au programme.
Malheureusement, vu mon emploi du temps cette année, je ne vais participer qu’à la fin de la fête. J’aurais le bonheur d’être présent que le dimanche soir avec tout de même un beau programme : Destinity, Eths et Napalm Death.

 

DESTINITY
Ça fait un bail que je n’ai pas eu l’occasion de croiser DESTINITY. Les lascars ont passé un été très studieux au Danemark, plus précisément dans le studio de Jakob Hansen, producteur réputé. Les Lyonnais se sont attelés à peaufiner leur nouvel album, successeur du très réussi « XI Reasons to See ».
Après ces vacances appliquées, DESTINITY n’a qu’une envie : en découdre sur scène et faire feu de tout bois.
Dès les premières notes, je constate que leur recette réussie n’a pas changé : DESTINITY pratique toujours son Death mélodique de très haute volée, ponctué de samples. En 2 mots, ça blaste et ça arrache sévère !
DESTINITY veut bien faire : les musiciens sont concentrés. Malgré un son un peu incertain, les morceaux sonnent de façon excellente. Ce soir, les Lyonnais sont très attendus et le public est chaud comme la braise. Chaque nouveau morceau est l’occasion pour le public du SYLAK OPEN AIR de s’agiter frénétiquement dans une ambiance bon enfant.
Nous aurons droit à une nouvelle chanson, « Black Sun Rising » bien dans la lignée de ce que sait faire (et bien faire) le groupe. Cette mise en bouche annonce une sortie d’album prévue cet automne. Le reste de la set-liste pioche essentiellement sur les 4 derniers albums avec notamment les monstrueux « Enemy Process », « Evolution Devolution » …
Le concert est bien en place, carré et particulièrement efficace. Mike, hurleur de son état, ne s’économise pas et insuffler une grosse dose d’énergie aux morceaux. Les musiciens sont en phase et font l’hélicoptère dans une débauche de décibels.
Un bémol malgré tout sur ce premier concert de rentrée: Mike qui veut bien faire, se perd parfois un peu entre les morceaux avec des interventions pas toujours judicieuses et même parfois un brin déplacées.
A côté de ça, le constat est sans appel : que de chemin parcouru pour DESTINITY depuis les débuts hésitants du groupe dans les années 90. Aujourd’hui, nous sommes en face d’une machine bien huilée qui n’a rien à envier aux plus grands groupes scandinaves.
En un mot : excellent !

 

ETHS
Après un long entracte, le temps de changer la scène, le festival se poursuit avec les Marseillais de ETHS. Honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce concert.
En effet, les premiers albums du groupe m’ont peu convaincu : trop disparates et peu accrocheurs. Le dernier album « III » sorti récemment, plus direct, m’a un peu plus interpellé. Le groupe a eu la bonne idée de simplifier un peu son propos dans le souci d’obtenir une plus grande efficacité.
C’est finalement avec presque une demi-heure de retard sur l’horaire prévu, que ETHS déboule enfin sur scène … Enfin ETHS …je dirais plutôt Candice ! Car, il faut être clair : malgré la qualité évidente des musiciens qui compose le groupe, la star du groupe est bien Candice, l’ultra charismatique chanteuse.
Ce petit bout de femme arrive à passer d’une voix quasi enfantine à une voix d’outre-tombe des plus réussie. Avec sa gestuelle soignée et ses explosions de violence, la Miss en impose.
Malgré son petit minois et son charme vénéneux, Candice ne fait pas rigoler du tout. Elle est même impressionnante. Sur scène, la chanteuse adopte une attitude hautaine qui glace mais qui finalement colle parfaitement aux morceaux joués par ETHS.
J’avoue avoir été impressionné par son charisme. Je ne suis manifestement pas le seul. Par exemple, Barney, chanteur de Napalm Death ne manquera pas une miette du spectacle sur le côté de la scène.
Une petite semaine seulement après cette prestation convaincante, Candice annoncera son départ de ETHS. On se demande encore comment le groupe pourra relever de ce départ.

 

NAPALM DEATH
Vu le nombre de tee-Shirts à leur effigie croisés sur le site, les héros de la soirée se sont eux : Après 30 ans de carrière, les pionniers du Grind-Death sont de passage au SYLAK OPEN AIR pour notre plus grand plaisir.
Cet été, j’ai eu l’occasion déjà de croiser NAPALM DEATH en République Tchèque pour une prestation cataclysmique lors du Brutal Assault 17. J’étais donc impatient de remettre le couvert aussi vite. Les Anglais sont toujours en pleine tournée de promotion de leur dernier bijou, « Utilitarian ». Cet album va ainsi se tailler la part du Lion dans une set-liste particulièrement accrocheuse (« Suffer the Children », « Scum », « Breed to Breath », « Nazi Punks Fuck Off » …). 8 morceaux de « Utilitarian » seront joués.
Avant le concert, Mitch Harris le guitariste se charge de régler lui-même les instruments. Etonnant après toutes ses années, qu’aucun roadie ne fasse le boulot à leur place.
La veille, NAPALM DEATH était à l’affiche du RAISMES FESTIVAL dans le Nord, et manifestement, la journée a été longue pour rallier le SYLAK OPEN AIR. Car les musiciens semblent bien fatigués avec des traits bien tirés.
Mitch Harris ayant réduit au minimum la séance de réglage, les Anglais attaquent très rapidement leur concert, prenant au dépourvu les spectateurs, habitués à de longues pauses entre les concerts.
Du coup, la scène est assez surréaliste : NAPALM DEATH dégaine ses premiers brulots alors que quasi tous les spectateurs sont éparpillés sur l’ensemble du site du SYLAK, à boire des binouzes, se reposer, flâner, etc …. C’est simple, devant la scène, il n’y a personne …. Enfin, si : 10 personnes sont accrochées aux barrières, dont moi.
Drôle d’ambiance en tout cas.
Rapidement, les choses rentrent dans l’ordre, et les festivaliers lâchent leurs dernières forces dans la mêlée indescriptible se tenant devant la scène. Car il y a un certain nombre de choses immuables dans un concert de NAPALM DEATH : et les pogos endiablés en font partie. Les longs discours de Barney entre les morceaux aussi. Le chanteur prend la peine de présenter chaque morceau.
Malgré la fatigue, NAPALM DEATH donne tout. Respect. Car malgré les années, le groupe reste une redoutable machine de guerre, véritable incarnation du chaos musical rampant.
Une bien belle baffe.

 

Set-liste NAPALM DEATH
01. Circumspect
02. Errors in the Signals
03. Everyday Pox
04. Protection Racket
05. Silence Is Deafening
06. The Wolf I Feed
07. Practice What You Preach
08. Quarantined
09. Next of Kin to Chaos
10. Analysis Paralysis
11. Dead
12. Deceiver
13. When All Is Said and Done
14. Unchallenged Hate
15. Nom de Guerre
16. Suffer the Children
17. Breed to Breathe
18. Nazi Punks Fuck Off
19. Scum
20. Human Garbage
21. You Suffer
22. Instinct of Survival

 

Encore une fois, merci à Mike et Nicolas, ainsi qu’à toute l’organisation du SYLAK OPEN AIR pour cette 2e belle édition qui aura tenu toutes ses promesses. A vue de nez, l’affluence semblait comparable à celle de l’année dernière.
En espérant donc qu’une troisième édition toute aussi réussie pourra se tenir l’année prochaine.
On sera présent en tout cas.
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