FORSAKEN WORLD Mais avant les 2 gros groupes, nous avons droit à plusieurs premières parties plus confidentielles. Et notamment, les petits français de FORSAKEN WORLD. Formé en 2010, le groupe a déjà sorti un premier album, « As Time Reflects Our End ». Même si les Nancéens arborent de superbes corpse-paints, la musique pratiquée sonne plus comme du Death Métal moderne que comme un Black rageur. Sur scène, les musiciens semblent à l’aise et affichent déja de belles certitudes. Cependant, je ne retiens pas grand-chose de la performance muscicale de FORSAKEN WORLD. Cela ne décolle pas vraiment, et les chansons sonnent un peu platement … Il manque quelque chose. Même si tout est carré et bien maîtrisé, il manque un soupçon de folie et d’inspiration pour faire décoller l’assistance. A revoir dans quelques mois je pense …
IMMOLATION Après cette mise en bouche, il est temps de passer aux choses sérieuses : IMMOLATION. La salle s’est bien remplie : environ 300 personnes. Rapidement, les 4 musiciens montent sur scène. Le décor est inexistant : pas de Back-drop, pas de fumigène … Seulement équipé de ses instruments et de ses amplis, IMMOLATION semble sûr de son fait. Et en effet, sans artifice superflu, le groupe va méchamment nous tabasser la tronche. Depuis ces nombreuses années au service d’un Death metal sans concession, le groupe est passé maître dans la faculté d’instaurer une ambiance poisseuse et travaillée. Pour profiter du concert, je m’installe aux tous premiers rangs. A cette distance, la baffe est monumentale. D’autant plus que pour une fois, le son du CCO est bon : il permet de profiter pleinement du Death Metal délicieusement old-school du groupe. Niveau ambiance, je ne sais pas comment ça se passe dans la salle, mais devant c’est la guerre ! Ça se bouscule et il faut lutter pour rester aux avant-postes. Je me tiens juste à côté de petits jeunes qui manifestement ne sont venus que pour MARDUK. Avec leurs petits yeux ébahis, ils découvrent en Live la puissance dévastatrice d’IMMOLATION. Et manifestement, les pauvres petits ont du mal à s’en remettre : « Mais c’est quoi ce groupe de fou ? » « Mais c’est énOOOOOOOOrme » Et oui ! C’est énorme de puissance dévastatrice, le tout en conservant ce petit truc mélodique qui arrache tout. Sur scène, Ross Dolan magnétise tous les regards : entre sa longue chevelure, sa carrure de déménageur, ses vocaux titanesques et son charisme effrayant, le gars en impose. Pendant les quelques pauses qu’IMMOLATION s’accorde au long du concet, Ross nous fait part de sa joie de se produire à nouveau devant nous, toujours avec ce petit sourire sadique du mec qui sait qu’il est en train de nous massacrer. Robert Vigna, son acolyte guitariste de toujours, est littéralement habité par ses riffs et solis (quelle version de «Unholy Cult » ! Mon cou en frémit encore de bonheur). La set-Liste est juste parfaite … enfin pour une première partie avec un temps de jeu réduit. Par exemple, l’enchainement « Majesty and Decay » / « Father, You’re not a Father » est juste divin. Forcément, vu la qualité du groupe, on aimerait qu’il joue plus longtemps. Dans la salle, on reconnait les membres de THE SEVEN GATES ou SANCTUAIRE, venus eux aussi prendre leur leçon de Death Metal. Set-Liste IMMOLATION 01. Close to a World Below 02. Swarm of Terror 03. Majesty and Decay 04. Father, You’re Not a Father 05. What They Bring 06. Into Everlasting Fire 07. A Glorious Epoch 08. Under the Supreme 09. Unholy Cult 10. Dawn of Possession La dernière chanson « Dawn of Possession » est l’occasion de lâcher mes dernières forces dans la bataille. Mais non, je ne suis pas assez vieux pour ces bêtises ! Cependant, au bout de 45 minutes de plaisir, je sors de la mêlée, rincé et épuisé… mais ravi.
MARDUK Après cette gigantesque déflagration sonore, MARDUK qui poursuit la soirée, a bien du mal à s’imposer (en tout cas à mes yeux). Au contraire d’IMMOLATION, MARDUK s’appuie sur de nombreux artifices : fumigènes, éclairage verdâtre digne des films d’horreur, maquillages guerriers, gestuelles vindicatives, back-drop maléfique… Tout le décorum satanique est de sortie ! Je me suis positionné bien plus en arrière pour avoir une vue d’ensemble. Mortuus, le hurleur attitré, vocifère de manière convaincu et le public, qui manifestement n’est venu que pour MARDUK est aux anges (sic). La foule bien compacte s’agite sous l’avalanche de morceaux blasphématoires. Même si l’impression visuelle est marquante, la prestation de MARDUK me parait bien fade. Il faut dire que je n’ai jamais accroché à leur musique : trop « raw » pour moi. Du coup, au bout de 4 morceaux, je quitte la salle. Dehors, l’accalmie n’a pas eu lieu et pendant que MARDUK crache sa haine, les nuages noirs continuent de déverser leur pluie froide sur Lyon et sa région …. Je repars vers 22h du CCO littéralement trempé et fatigué d’avoir lutté avec les fans déchainés d’IMMOLATION.