THERION Accompagné de ma douce et tendre Mortange, je retrouve le grand Timonier, Laurent, à l’entrée de la salle. La grande salle du Transbordeur a été ouverte pour accueillir THERION. Bonne nouvelle même si les rideaux ont été tirées, coupant la salle en 2. A vue de nez, 500 personnes ont fait le déplacement, ce qui finalement n’est pas si mal quand on se souvient par exemple, qu’au mois de Mai, PARADISE LOST jouait dans la petite salle. Habituellement, les concerts de THERION sont de grands spectacles dotés d’une mise en scène recherchée avec éléments de décors, déguisements gothiques … Le groupe a fait le choix de s’appuyer sur 4 chanteurs qui transcendent littéralement son métal symphonique. Malheureusement, juste avant le début de la tournée, Snowy Shaw, un des charismatiques chanteurs a jeté l’éponge. Donc, seuls 3 chanteurs participent à cette série de concerts : Lori Lewis (la belle soprano américaine), Thomas Vikström (ancien chanteur de Candlemass) et Linnea Vikström (charmante fille de Thomas). Cependant, malgré son joli minois, vocalement, Linnea ne sert quasiment à rien … et le show s’articule donc naturellement autour des seuls Lori Lewis et Thomas Vikström. Heureusement, ces 2 chanteurs sont largement capables de porter le concert sur leurs épaules tant leur talent est grand. Ils proposent une interprétation assez raffinée digne d’un spectacle de mimes. Chaque chanson de THERION est l’occasion d’une véritable représentation théâtrale. Tour à tour, les 3 chanteurs se succèdent sur le devant de la scène, se présentant en duo, trio … Du coup, le concert est extrêmement dynamique, finalement bien loin d’un classique concert de métal. Par contre, contrastant avec les précédentes tournées du gang, aucun décor n’accompagne THERION sur scène. Heureusement, les musiciens ont gardé leurs costumes grandiloquents évoquant une sorte d’atmosphère steam-punk des plus réussies. Cette absence de décor est largement compensée par la théâtralité des musiciens, qui semblent habités par la musique. Chaque chanson est l’occasion de mimer les paroles avec une gestuelle très éloquente. Le jeu de lumières est au diapason, permettant de jouer sur les ambiances dégagées par les morceaux. Le seul bémol vient des 3 extraits des « Fleurs du mal » proposées par THERION ce soir. L’interprétation de ces chansons françaises laisse planer un certain malaise dans la salle. Les Suédois pensent certainement nous faire plaisir à nous, Français, en reprenant ces morceaux. Mais, honnêtement, c’est le four. Le public reste dubitatif devant la ringardise de la chose. Personnellement, par exemple, je suis un peu gêné par « J’ai le mal de toi » de Betty Mars (quelqu’un connait cette artiste française ?) qui sonne assez creux. Globalement, d’ailleurs, la set-liste me laisse un peu sur ma faim. Les envolées métalliques sont moins présentes, et le concert penche vers une forme très adoucie qui ne me plait guère. Au final, un concert réussi, même si la lassitude que j’évoquais en introduction est bien présente. Ne pas voir THERION pendant un moment va nous faire du bien … en espérant qu’ils reviendront plus forts et plus captivants.
Set-liste THERION 01. O Fortuna 02. Poupée de Cire, Poupée de Son 03. Son of the Sun 04. Via Nocturna 05. The Flight of the Lord of Flies 06. J’ai le mal de toi 07. Abraxas 08. Vanaheim 09. Lemuria 10. Gothic Kabbalah 11. The Siren of the Woods 12. Ginnungagap 13. Land of Canaan 14. Wine of Aluqah 15. The Rise of Sodom and Gomorrah 16. The Khlysti Evangelist 17. Une Fleur dans le Coeur 18. Son of the Staves of Time ——————————- 19. The Wondrous World of Punt 20. The Blood of Kingu ——————————- 21. To Mega Therion