LOADING DATA LOADING DATA sont les premiers à fouler les planches du Ninkasi Kafé. Pour être honnête, je n’avais jamais entendu parler de ce groupe, mais manifestement, vu les réactions autour de moi, sa réputation est déjà grande. Sur scène, le leader chanteur / guitariste attire tous les regards. Tout en rouflaquette et en crinière, le gars charismatique joue avec parcimonie de sa voix grave et profonde. Il s’autorise parfois quelques cris bienvenus. A ses côtés, la basse est tenue par une petite miss toute maigre et déjantée, qui multiplie les œillades avec son front-man chevelu. Globalement, les musiciens semblent rouler leurs bosses depuis un moment, et démontrent une excellente maitrise de leurs instruments. Ainsi, quand le 2e guitariste casse une corde, les LOADIND DATA ne se démontent pas et adaptent leur set-liste pour enchainer directement sur un rock n’roll punkisant. La musique fait penser à du Elvis sous stéroïde teinté d’un desert rock ronflant. En gros, ça swingue grave. Le public reste attentif, bercé par le groove de LOADING DATA. Entre 2 morceaux, le front-man nous apprend le décès de leur tour-bus qui a rendu l’âme sur la route. Paix à son âme. Du coup, si je comprends bien, c’est un miracle de pourvoir admirer le groupe ce soir ! Alléluia ! En tout cas, une bien belle découverte que je vais m’empresser d’aller applaudir au Clacson début Avril pour une nouvelle date déjà programmée.
MUDWEISER MUDWEISER est le 2e groupe à monter sur scène. Derrière ce nom, se cache le projet parallèle de Reuno, le célèbre chanteur de LOFOFORA. Pendant la prestation de LOADING DATA, j’avais bien remarqué le père Reuno se balader tranquillement dans la fosse, promenant son regard bleu acier parmi l’assistance. Impressionnant cette accessibilité et cette simplicité pour un artiste de ce calibre. Les Montpelliérains de MUDWEISER propose un stoner-rock beaucoup plus gras, limite crade et bien plus hardcore que LOADING DATA … La référence à DOWN me semble évidente. Le public est d’un coup beaucoup plus réceptif et se met à s’agiter. La prestation enfiévrée de MUDWEISER s’y prête merveilleusement. Il faut dire que la présence de Reuno au chant est un véritable atout pour le groupe. Quasi reptilien, le front-man se frotte littéralement aux premiers rangs de l’assistance qui n’attendaient que ça. Jay, le bassiste multi-tatoué à ses côtés, est lui aussi déchainé, multipliant les pas de dance improbables et acrobatiques, dans la plus pure tradition hardcore. Rapidement, vu la chaleur cataclysmique dans l’antre du Ninkasi Kafé, il tombe la chemise. Ca tabasse et ça swingue. Là où LOADING DATA faisait preuve de retenue et de classe, MUDWEISER se donne frénétiquement à ses fans dans une espèce de débauche agitée et moite. La musique parfois lancinante, parfois plombée est propice au déhanché ! Lors de cette tournée, les Montpelliérains ont un nouvel album à promouvoir « Angel Lust » (si j’ai bien compris) Plusieurs torpilles issues de ce skeud sont jouées ce soir pour le plus grand plaisir de l’assistance. D’ailleurs, Reuno nous rappelle malicieusement que comme le concert de ce soir est « gratos », il serait bien vu de se procurer le dit disque au stand de merch’ monté un peu derrière. La proposition est séduisante tant la musique et l’ambiance enfiévrée de ce show font envie. Excellente surprise ! A découvrir d’urgence. Set-Liste MUDWEISER – Lyon – 8 mars 2013 01. Bloody Hands 02. Rumble Love 03. Dead Point 04. Free as Fire 05. Best Server Cold 06. Missing In Action 07. Swimming On The Bottom 08. She’s Like Cocaine
7 WEEKS Je ne vais pas me cacher : ce soir, je suis essentiellement venu pour 7 WEEKS. Les Limougeaux m’ont bluffé avec leur 3e et dernier album, CARNIVORA. Un mélange ultra efficace de grunge, stoner et Post-rock du meilleur effet. Propulsé par le label de la Klonosphere, 7 WEEKS se lance à la conquête du monde. J’avais hâte de les découvrir sur scène.
Et dès les premières notes, ma sensation se confirme : le concert va être terrible. Après avoir nagé en plein bayou glauque avec les MUDWEISER, 7 WEEKS nous proposent de voler parmi les nuages orageux. L’efficace « Acid Rain » placé en entrée pose les jalons d’un grand moment. Le public ne s’y trompe pas : les pogos se multiplient provoquant l’ire des membres de la sécurité, manifestement peu habitué à ces gentils débordements. Mais 7 WEEKS possède plusieurs cordes à son arc : ainsi, après un démarrage tonitruant, les morceaux efficaces sont enchaînés avec des chansons bien plus planantes, incluant de larges plages instrumentales et quasi ambiant, propices à l’introspection. Cette capacité à nous emmener très loin dans les étoiles me fait songer aux maîtres TOOL. Musicalement, le quatuor s’appuie sur une incroyable facilité technique. Notamment le batteur dans un style très visuel, multiplie les prouesses derrière ses futs. Julien Bernard, le bassiste / chanteur, n’est pas en reste ! Très charismatique, il pose parfois sa basse pour endosser une guitare. Le clavier quant à lui dans son costard noir un brin décalé, semble complètement dans son monde. Triturant son instrument, il bangue comme un taré vivant littéralement sa musique … Le groupe semble rentrer dans une sorte de transe barbare suivi par un public complétement conquis par les 7 WEEKS. Le set se conclut sur un « Loaded » vindicatif où le bassiste de MUDWEISER est invité par ses comparses à faire le taré sur scène. Les 45 minutes sont passées trop vite, emporté que je fus dans le tourbillon des émotions distillées avec talent par 7 WEEKS ; Un grand groupe !
Set-Liste 7 WEEKS – Lyon – 8 mars 2013 01. Acid Rain 02. Carnivora 03. You Are So Special 04. Submarine 05. Diary Day 7 06. Year Zero 07. Let Me Drown 08. 600 Miles 09. Four Again 10. Loaded