
Depuis quelques années, les concerts improbables se multiplient sur Lyon. Improbables dans la mesure où des groupes qu’on n’aurait jamais imaginé voir sur scène à la maison viennent maintenant nous rendre visite pour des prestations Live. J’en vois la manifestation de l’évolution du marché de la musique où les ventes d’albums n’atteignent plus des niveaux de rentabilité respectables. Les groupes tentent de compenser cette baisse de revenus en multipliant les concerts et notamment dans des endroits qu’ils avaient parfaitement ignorés jusque-là. Ainsi, par exemple, sur Lyon, nous avons eu droit à la visite de formations telles que ENSLAVED, THE HAUNTED, THE 69 EYES, HARDCORE SUPERSTAR, KING’S X … Des groupes de niches qui se sont rendus compte que nous existions et qui prennent la peine maintenant de visiter notre belle vallée rhodanienne. Ce soir, la salle du NINKASI KAO accueille un autre exemple de groupe suivant cette tendance: D.A.D (ou Disneyland After Dark ! Mais ce nom est à proscrire pour des soucis de Copyright). La formation danoise évolue depuis le milieu des années 80 dans un hard rock mélodique et jubilatoire, assez proche de la mythique scène glam californienne. Depuis sa création, D.A.D ne s’est jamais vraiment intéressé à la Province, résumant ses passages en France à des gigs parisiens. Bon, il faut avouer que la renommée de D.A.D dans notre beau pays est, au mieux, confidentielle. C’est ce que j’appelle le syndrome « Johnny Hallyday » qui protège les chastes oreilles françaises des effluves rock venues de l’étranger. En effet, pour la grande majorité des Français, le rock se résume à notre Jojo. Ainsi quant à la fin des années 80, D.A.D entrevoit un joli succès international avec son album « No Fuel for the Pilgrims », la France les ignore superbement. Après toutes ses années, c’est une vraie surprise de voir D.A.D se produire ce soir au KAO. Comble de joie, la première partie est assurée par les Franciliens de BUKOWSKI (où la nouvelle référence du Rock français un peu dur). La presse spécialisée s’est emballée sur ce trio de power musclé et burné. Personnellement, je ne connais que leur réputation mais j’ai hâte de les découvrir sur scène. Jusqu’au dernier moment, compte tenu des préventes lamentables (si j’ai bien compris), la tenue de ce concert reste incertaine. Merci à Base Productions d’avoir tenu ses engagements. La même mésaventure subie par WALTARI (autre groupe improbable programmé au KAO en 2012, finalement annulé … à cause du nombre faramineux (sic) de préventes : 16 !!) est évité. Au contraire même, lorsque que BUKOWSKI attaque sa prestation, le KAO est bien plein. A vue de nez près de 400 personnes ont fait le déplacement ! La moyenne d’âge est assez élevée et les tee-shirts métalliques (vous savez les noirs avec des logos indéchiffrables imprimés dessus) sont rares. Ce public rock et mature est prêt à faire la fête ce soir.
BUKOWSKI Comme précisé plus haut, je découvre BUKOWSKI ce soir. Et manifestement, vu les premières réactions un peu amorphes du public, je ne suis pas le seul. Au début, l’assistance reste sur la défensive et écoute timidement. BUKOWSKI propose un power Rock charnu et puissant, à la limite du Stoner. J’avais lu que le groupe se produisant en trio, manifestement, les choses ont changé : car un 2e guitariste s’est joint à la fête. Le son est du coup tranchant et bien rentre-dedans. Après vérification post-concert, ce nouveau musicien n’est autre que Fréderic DUQUESNE, un producteur assez réputé (le son du dernier MASS HYSTERIA c’est lui !) qui avait sévi du côté de WATCHA et EMPYR (mouais, bon !). Le gars a rejoint les BUKOWSKI très récemment. Vu la dynamique qu’il insuffle au concert, je crois qu’on peut parler de succès (bon, à part sa coiffure qu’il va falloir reprendre, parce que les Dreads décolorées ça va pas être possible).
Le bassiste revêtu d’un beau tee-shirt NAPALM DEATH du plus bel effet est complétement déchainé. Il est vrai que la musique du groupe s’y prête : simple (mais pas simpliste), puissante et racée. Elle est une véritable invitation au craquage de cou. Et le public, après un temps d’adaptation, se laisse finalement porter gentiment par la furia de BUKOWSKI. A tel point, que le bassiste tentera vainement de lancer un Wall of Death !!! Le public, assez peu métal et plutôt ancien ne comprend pas trop l’exercice. La tentative est un bel échec absolu, mais ce n’est pas bien grave, cela résultant plus d’un problème culturel que d’un manque d’envie. BUKOWSKI clôture son live en nous annonçant que nous allons en prendre plein la vue et les oreilles avec les D.A.D En tout cas, la prestation du groupe est vraiment convaincante, pleine d’entrain. Personnellement, j’ai été séduit et je repars avec le 2e album de BUKOWSKI sous le bras. Malheureusement, le tout dernier disque (le 3e) ne sortira que dans 15 jours, mais fera sans aucun doute parti de mes priorités d’achat. Set-liste – BUKOWSKI – Lyon, 28 mars 2013 01. Downtown Revenge 02. Carnivorous 03. PillBox 04. Mysantropia 05. The Midnight Son 06. Car Crasher 07. Hardtimes 08. My name is Kozanowski 09. Hit the ground again
D.A.D Après un changement de plateau rapide, les Danois de D.A.D montent sur scène. Le groupe des frères Binzer (Jesper au chant et la guitare et Jacob, à la lead guitare) semble être dans une forme olympique. Très souriant, Jesper s’acharne à prononcer quelques phrases en français, non sans succès. Ainsi, il va


Set-liste – D.A.D – Lyon, 28 mars 2013 01. Isn’t That Wild? 02. Jihad 03. Road Below Me 04. A New Age Moving 05. Everything Glows 06. Rim Of Hell 07. Grow or Pay 08. Unowned 09. Black Crikets / Ridin With Sue 10. Last Time In Neverland 11. Monster Philosophy 12. I Want What She’s Got 13. Bad Crazyness 14. Evil Twin —————————————— 15. Sleeping My Day Away —————————————— 16. Laugh ‘n’ A Half (Accoustique) 17. It’s After Dark