Par Raph
Parfois, certains concerts sont l’occasion de faire des découvertes incroyables.
Ainsi, des groupes quasi inconnus, sortis de nulle part, arrivent en une seule remarquable prestation à marquer les esprits. Ces formations à la personnalité très forte sont rares. Et après toutes ces années passées à fréquenter les concerts métalliques, tomber sur une découverte de ce genre est pour moi, une vraie bénédiction.
Et Alléluia ! J’ai eu l’opportunité de vivre ce genre de moment magique il y a peu de temps, avec la prestation d’un quatuor germanique répondant au doux nom de MY SLEEPING KARMA.
En ce vendredi 13 avril de l’an de grâce 2013, un tout nouveau festival tente de faire sa place dans notre belle région, le STONE RISING FESTIVAL. Organisé dans la salle du Clacson de Oullins, ce nouvel évènement tente le pari de programmer sur 2 jours plusieurs formations évoluant dans le Stoner rock.
L’affiche rapidement dévoilée en dehors d’un côté esthétique travaillé et soigné ne contenait pour moi que des groupes assez obscurs. En effet, les 2 têtes d’affiches étaient pour le vendredi, MY SLEEPING KARMA et pour le samedi soir KADAVAR, la nouvelle sensation Stoner graisseux from the 70’s en direct de Berlin.
C’est durant l’édition 2011 du Hellfest que j’ai entendu parler de MY SLEEPING KARMA pour la première fois. Groupe totalement inconnu pour ma part, je n’avais pu capter que quelques bribes de leur concert… cependant, pendant les 3 jours du festival, tous mes camarades croisés au cours de mes pérégrinations sur le site, me posaient inlassablement cette question « Tu as vu MY SLEEPING KARMA ? Nonnnnnnnnnnnnnnnnn ??? Tu as loupé un truc énOOOOrme ». Les échos étaient unanimement dithyrambiques, évoquant une ambiance enfumée planante et folle, et une musicalité hors du commun. Manifestement, j’avais loupé quelque chose. Bref, ma curiosité était titillée.
Malheureusement, comme cela arrive parfois, à l’issue du Hellfest, je n’ai pas pris la peine de me pencher sur le groupe allemand. 2 ans plus tard, leur présence à l’affiche du STONE RISING FESTIVAL a remis en avant ce groupe allemand. Sur la base de ces rumeurs du Hellfest et d’une curiosité non assouvie, je me devais donc de ne pas rater cette 2e opportunité de les découvrir sur scène.
De plus, l’initiative d’organiser ce genre d’événement dans la région doit être encouragée. C’est mon point de vue : on ne peut pas se plaindre du manque de concerts dans la région sans soutenir les associations qui se bougent.
Cependant, la 1e soirée du festival se tenant le vendredi me pose un délicat problème de timing. Animant la plus incroyable émission de radio de l’univers (NOISE POLLUTION tous les vendredi 20-21h sur RADIO CANUT 102.2 FM) jusqu’à 21h, le délai risque d’être court pour rejoindre la salle de concert dans les temps, c’est-à-dire avant le concert des Allemands.
Après une nouvelle belle édition de NOISE POLLUTION menée à un train d’enfer, je saute dans ma voiture et direction en 5e vitesse le Clacson !! Et fort heureusement, j’arrive à temps : MY SLEEPING KARMA n’a pas commencé son concert. Ouf !
Un très bon point à mettre au crédit de l’organisation, les gens ayant prévu d’assister aux 2 jours du festival se voient remettre un bien beau bracelet Hellfest-like. Bel effort à souligner !
Muni de mon précieux sésame, je pénètre enfin dans les lieux en plein milieu du concert des LOADING DATA. Belle surprise, la salle est copieusement garnie. Le public étrangement bigarré n’est pas très métal … Je tombe tout de même sur le père Flo (bizarre ce n’est pas très Gruikk comme festival pourtant) et sa douce …
LOADING DATA
J’avais déjà pu assister à la prestation des 4 français en première partie de 7 WEEKS il y a quelques semaines au Ninkasi Kafé de Gerland. A l’époque, leur heavy rock à la Johnny Cash fortement teinté de Désert Rock m’avait bien fait taper du pied. Du coup, je suis ravi de retrouver le groupe en plein concert.
Un petit chamboulement de line-up tout de même : le 2e guitariste a changé. Lo S. Data, chanteur / guitariste avec ses rouflaquettes et sa crinière digne des Cosmo-cats, lui, est toujours là. Jouant de sa voix grave et profonde, le leader attire tous les regards tant il tient la scène. Musicalement, ça swingue toujours autant … Je réalise lors ce 2e concert en compagnie des LOADING DATA que les QUEENS OF THE STONE AGE ont sans doute eu une très grosse influence sur le groupe.
Aux côtés du chanteur, Louise, la bassiste semble avoir pris plus d’aisance que la dernière fois. En effet, elle prend la parole plusieurs fois et se met en avant. Elle semble moins intimidée que dans la grande salle du Ninkasi Kafé.
LOADING DATA est en pleine promotion de son nouvel album, « Double Disco Animal Style », sorti 6 ans après leur précèdent effort. Du coup, nombre de nouveaux morceaux sont joués ce soir (« Armageddon », « Give the Rat A name », …).
Malheureusement, alors que la machine à trips tourne à plein (en fermant les yeux on se croirait au milieu du désert californien), le concert tourne court. Manifestement, c’est déjà un miracle que le groupe ait pu jouer jusque-là, compte tenu de la tendinite du batteur.
Merci à LOADING DATA pour cette belle giclée de sueur et de swing au cœur d’Oullins. Un conseil : penchez-vous sur son excellent dernier rejeton, « Double Disco Animal Style ».
MY SLEEPING KARMA
Pendant le changement de plateau, je retrouve tout à fait par hasard dans un coin sombre au fond du Clacson, le pèlerin infatigable de toutes les scènes métalliques : Denis venu spécialement du fin fond de son Auvergne natale. Nous avons à peine le temps de partager quelques boissons à base d’eau et de sucre en refaisant le monde du metal que MY SLEEPING KARMA monte sur les planches.
Visuellement, les Allemands ressemblent à de gros bucherons sortis tout droit de la forêt. Le look est globalement proche des Américains de KARMA TO BURN : jeans crades, barbes hirsutes, gros bras, vieilles casquettes vissées sur la tête… La référence à KARMA TO BURN de ma part n’est pas innocente, car les points de convergence sont nombreux.
Comme les Américains, MY SLEEPING KARMA pratique un stoner rock entièrement instrumental et très grisant. Cependant, les Allemands ont une vision plus introspective et éthérée du Stoner. D’ailleurs, un clavier est intégré au groupe, permettant de distiller quelques nappes planantes. Mais les 2 groupes ont en commun une virtuosité incroyable et une capacité à provoquer des émotions hors du commun.
Vu leur presque timidité affichée, MY SLEEPING KARMA n’a manifestement pas l’habitude de se produire en dehors de son pays. Entre chaque morceau, le guitariste s’exprime avec quelques mots simples en anglais, essayant de son mieux de traduire le plaisir qu’ils ont à jouer ce soir. De larges sourires s’affichent sur leurs 4 grosses trognes barbues. Leur sincérité est presque touchante.
Quelques back drops à l’effigie de leur 3e album, « TRI » décorent sommairement la scène… Hommage au bouddhisme, MY SLEEPING KARMA tisse méthodiquement un univers onirique et mélodique. Dès le premier morceau, une sorte de communion s’installe entre les artistes et le public attentif, s’abreuvant des mélodies travaillées. Très psychédélique, la musique est très planante.
Chaque morceau semble suivre la même structure : la guitare commence à jouer seule, les riffs simples s’égrènent dans une sorte de litanie envoutante … puis, une fois que le public commence à plonger, la batterie et la basse se mettent en branle pour mettre plus d’emphase à la musique. Inconsciemment, on se laisse bercer et emporter. On se déhanche en atteignant une certaine plénitude joyeuse. Les frissons de plaisir parcourent le public particulièrement calme, quasi en transe. Le même riff tourne encore et encore, accompagnés de quelques touches de clavier.
Chaque chanson frise ainsi les 10 minutes d’émotion : du coup, seul 5 ou 6 morceaux seront joués.
A la fin de chaque chanson, comme brusquement tirée de sa torpeur, l’assistance se déchaine en une série d’applaudissements et de vivas …. Le groupe semble presque gêné et flatté par ces débordements joyeux et expressifs.
Malheureusement, cette célébration musicale prendra fin au bout d’un peu plus de 3 quarts d’heure, nous laissant abasourdi. Découvrant MY SLEEPING KARMA lors de cette fête, je n’aurais pas de set-liste à proposer.
En tout cas, mes amis du Hellfest n’avaient pas tort ; MY SLEEPING KARMA est en effet un groupe gigantesque à la personnalité très marquée, voire un monstre générateur d’émotions. Du stoner psychédélique, instrumental, classieux et presque dansant !
Ce soir, le STONE RISING FESTIVAL m’a offert un moment magique et rare me permettant de découvrir une formation bien trop rare : merci !
La révélation !
Merci à Sandie pour les tofs (http://noodlephotos.weebly.com/stonerisingfestival-day-1.html)
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(fin d'émission):
22 novembre 2024
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