Bon allez, j’essaie de combler mon retard sur mes CR de 2013.
Dans la famille des petits festivals ayant fleuri dernièrement dans notre beau pays, je voudrais le rejeton dijonnais : le RISING FEST ! Né il y a 3 ans (comme le SYLAK) ce fest partage la même origine : une bande de potes animée par une passion indéfectible pour la musique qui tape, celle que nous aimons, le Metal !
Dans le cas du RISING FEST, la petite troupe de fanatiques s’est structurée au sein d’une association, au nom prophétique, PHOENIX, articulée autour d’une figure historique et matriarcale, Eklipse. L’objectif du RISING FEST est avant tout de promouvoir le Heavy Metal, le vrai, celui directement issu des années 80 en proposant une programmation tout spécialement articulée autour de ce genre majeur. La proximité de l’Allemagne permet de puiser dans le vivier imposant des groupes de ce style dans ce pays.
Ainsi, pierre par pierre, le festival s’est construit pour aboutir à cette 3e édition, qui se tiendra dans la salle de la Vapeur à Dijon, l’équivalent du Transbordeur lyonnais.
Depuis le début de l’aventure, je suis de loin la croissance de ce festival, n’ayant jamais eu l’opportunité de me déplacer. Il faut dire que jusqu’à maintenant, le RISING FEST se déroulait le dimanche, ce qui rendait le déplacement difficile pour un Lyonnais soumis au diktat du salariat.
Mais, fort heureusement, cette année, le RISING FEST s’est déplacé au samedi, offrant bien plus d’opportunité pour s’organiser et participer à la fête.
Ce changement de date apparait comme un pari réussi car 2 jours avant l’ouverture des portes, le festival est officiellement déclaré comme « Sold-Out » : toutes les places ont été vendues en pré-vente, et aucun nouveau billet ne sera vendu aux guichets le soir même. Beau succès à mettre totalement au crédit de l’association PHENIX ! Bravo, c’est mérité !
Il faut dire aussi que cette 3e édition propose une programmation bien alléchante, menée par les bondissants KISSIN DYNAMITE et les guerriers de LONEWOLF. Ces 2 têtes d’affiches sont accompagnées par une série de formations disons moins prestigieuses, mais tout aussi talentueuses.
Le décor étant ainsi planté, il est temps de prendre la route avec Madame : direction la capitale historique des Ducs de Bourgogne, Dijon.
Nous arrivons en fin d’après-midi. Les abords de la Vapeur sont peuplés de métalleux tout sourire. Le fumoir emménagé en extérieur devant la salle est vaste et bien rempli! Nous retrouvons les amis qui ont fait le déplacement : hail to Fury, Nounours, Norde et Nathalie!
La scène a été installée dans le hall d’entrée de la Vapeur (l’équivalent du TransClub pour ceux qui connaissent et pour continuer l’analogie avec le Transbordeur lyonnais) Un petit peu dommage ! Ayant eu l’info du « Sold-out », je pensais que le RISING FEST se tiendrait dans la grande salle de la Vapeur. Ça n’enlève en rien au succès du festival, mais j’avoue n’avoir pas imaginé une seconde me retrouver dans le hall. Pas bien grave …
Juste à côté du bar, les 2 compères, Fef et Slo ont monté un stand à la gloire de leur BD, METALMANIAX (dont je ne saurais trop vous recommander la lecture) Pour l’occasion, les artistes travaillent sur une énorme fresque à la gloire du Metal (à base de dragon et de guitare) qui pourra être gagnée via une loterie. Belle initiative. Et les gars en profitent aussi pour vendre plusieurs tee-shirts parodiques absolument inénarrables (Brutal Trousse, Cannibal Corse, Platane Death …. Jetez-vous sur leur site : www.metalmaniax.fr!)
Ce sont les sudistes de GALDERIA qui occupent la scène quand nous pénétrons dans les lieux. Le groupe officie dans un heavy metal fortement germanique inspiré par HELLOWEEN et toute la clique. En somme, rien de bien nouveau sous le soleil ! C’est bien réalisé ! C’est gentiment guilleret, mais pas très marquant honnêtement …
Avec Madame, nous nous posons poliment devant la scène mais n’étant foncièrement pas fans de ce genre de metal un brin joyeux, nous passons rapidement notre tour. Nous préférons nous concentrer sur la dégustation de la bière locale tout en refaisant le monde avec les copains tout aussi passionnés (sic) par la prestation de GALDERIA. Remarquez les festivals sont aussi faits pour ça : rencontrer les potes et prendre des nouvelles en se mettant quelques godets dans le cornet.
LONEWOLF
Les choses sérieuses commencent avec le concert des grenoblois de LONEWOLF, littéralement le loup solitaire. Je ne sais pas si les musiciens sont fans de la fameuse série de livres dont vous êtes le héros (moi oui! Assurément!), et si le clin d’œil est volontaire, mais en tout cas, à mes yeux, la référence semble évidente.
Aussi incroyable, que cela puisse paraitre, c’est la première fois que je vois LONEWOLF en live. Il faut savoir que le groupe existe depuis de nombreuses années (1991) et multiplie les tournées à l’étranger. Il bénéficie même du support d’un vrai label spécialisé, NAPALM Records ! Chose rare pour un combo français. Cependant, malgré cette belle notoriété, le groupe ne joue quasi jamais ne France (je n’arrive pas à me souvenir d’une seule date lyonnaise) Quel paradoxe, voici un groupe de qualité qui bénéficie d’une plus belle aura à l’étranger que chez nous ! Les mecs doivent se produire plus souvent en Espagne ou en Grèce qu’en France. Tant mieux pour eux, mais triste pour nous …
A l’instar de GALDERIA, LONEWOLF évolue dans un heavy typiquement germanique : mais les petites fées et les elfes sont loins ! Ici, la musique évoque plutôt un univers peuplé de barbares revanchards et des fiers chevaliers sanguinaires ! Le heavy metal se veut ici épique et puissant, plutôt mid-tempo et pas du tout sautillant (mais alors pas du tout) ! C’est la guerre les gars !
Bon, ok ! La guerre, certes … mais avec le sourire ! Car, les musiciens ne boudent pas leur plaisir d’évoluer à domicile ! Et ils ne manquent pas l’occasion de le souligner dès qu’ils le peuvent!
L’accoutrement des LONEWOLF se fait l’écho de ces thématiques belliqueuses: cuir, bracelets à clous et cartouchières sont de sortie ! Ça tape, ça cogne et en retour, le public manifeste bruyamment son approbation ! Grosse ambiance virile ! Salade de poils à tous les niveaux !
Jusqu’ici assez épars, le public s’est vraiment rassemblé en une masse compacte devant la scène pour communier avec les Grenoblois. Manifestement, beaucoup de gens se sont déplacés au RISING FEST pour les voir. (A priori, un bus complet aurait même fait la route depuis Strasbourg !!) Il faut dire que Dijon est la salle étape française pour promouvoir leur dernier bébé « The Fourth and Final Horseman ».
Personnellement, je découvre LONEWOLF sur scène : l’ensemble dégage une grosse puissance massive et implacable telle un Panzer ! Cependant, sur la longueur, je dois bien admettre que la musique présente un côté quelque peu linéaire. Malgré tout, certains titres sonnent comme des hymnes ! Et la passion dégagée est telle que l’auditoire est comme subjugué.
Une vraie belle découverte en live, que j’espère revoir rapidement à domicile…
KISSIN’ DYNAMITE
C’est incroyable mais quand les Allemands montent sur scène, la salle s’est largement vidée … Il n’est pourtant pas très tard et nous sommes samedi soir. A priori, c’est donc confirmé: pour la plupart des gens, LONEWOLF était la tête d’affiche de ce RISING FEST 3.
Il est vrai que KISSIN DYNAMITE se démarque du heavy metal proposé par la plupart des groupes du jour. Les Allemands proposent un glam tout droit sorti des années 80, avec un côté heavy assez prononcé tout de même ! D’ailleurs, à voir les donzelles occuper le premier rang devant la scène, on sent bien que le boy band teuton plait.
Pourtant, visuellement, les 5 musiciens sont parfaitement ridicules, jouant le coup de la caricature du look glam poussé à son paroxysme : bandeaux, maquillage, paillettes, torses nus parfaitement épilés, eye-liner, santiags, tatouages … Rigolo comme tout. D’autant plus, que les membres de KISSIN DYNAMITE doivent avoir à vue de nez pas plus de 25 ans. En voilà, des gens qui ont dû écouter les MOTLEY CRUE en boucle dans le berceau…
Ce côté exubérant et délirant ne doit surtout pas nous faire oublier les qualités primordiales de KISSIN DYNAMITE : un vrai talent pour composer des vrais tubes entrainants, et une facilité incroyable pour donner envie de faire la fiesta.
Les hordes de LONEWOLF sont loin en train de massacrer des bataillons d’hérétiques : place maintenant au délire ! Et, je dois reconnaitre que nous nous laissons prendre au jeu. En deux mots : c’est excellent !
Car même devant un public plutôt clairsemé, les Allemands vont tout donner dans une ambiance totalement débridée, comme s’ils jouaient en tête d’affiche du Hellfest.
Le chanteur coiffé d’une permanente aussi ridicule que disproportionnée est aussi épais qu’un cure-dent (voire squelettique) Cela ne l’empêche pas d’insuffler une énergie incroyable au show, à grands coups de cabrioles et de plaisanteries ! Le môme ne ménage pas ses efforts et multiplie les clins d’œil vers le public, qui lui mange littéralement dans la main. Ce gamin a un vrai talent de show man.
Du coup, le concert est une véritable trombe qui emporte tout sur son passage. Venu au départ assister à un sympathique petit concert de province, je me prends une baffe, qui va faire rentrer ce concert dans mon top annuel.
Les tubes s’enchainent (oui ! oui ! j’écris bien « tube ») à la vitesse de l’éclair. Le plaisir partagé entre le groupe et ses fans est palpable. Le concert se clôture sur un tonitruant « Money ! Sex ! and Power » dont le refrain est scandé par toute l’assistance en l’honneur (sic) du Cavaliere et de ses soirées Bunga bunga (véridique ! J’adore ce morceau débile !)
Vous l’avez compris, pour moi, KISSIN DYNAMITE sort grand vainqueur de cette 3e édition du RISING FEST qui fut un véritable succès, artistique en tout cas.
Et même succès tout court en fait ; car à l’heure tardive où j’écris ces lignes, la 4e édition est confirmée pour 2014. Autre bonne nouvelle : le festival passe sur 2 jours !
Merci encore à l’association PHOENIX qui se bouge pour nous proposer ce beau moment.