HOLY CROSS / BATTALION, samedi 2 novembre 2013, Hôtel de la Musique, Villeurbanne par Raph

Un mois tout juste après un vernissage impeccable dans la salle bondée du FIL de Saint-Etienne, les HOLY CROSS entament leur marathon consacré à la promotion de leur dernier album, le fameux « Place Your Bets ». Véritable pépite de heavy metal racé et épique, ce 2e disque témoigne d’une belle maturité : les morceaux entrainants prennent toute leur ampleur sur scène. Du bien beau matériel pour assurer une belle promotion et conquérir de nouveaux fans !

Pour ces 4 premières dates de cette tournée triomphale, les Stéphanois sont accompagnés par les Suisses de BATTALION.

Il y a quelques mois, quand, dans le cadre de l’émission NOISE POLLUTION (la plus grande émission METAL de la bande FM du monde … que dis-je de l’univers !), HOLY CROSS était venu défendre son dernier bébé. A l’époque, les membres du groupe nous avaient annoncé avec fierté cette tournée avec les fameux BATALLION. J’avoue modestement que je n’avais jamais entendu parler de ce groupe. Le concert de ce soir est donc une belle occasion pour découvrir ce gang.

Le lieu du crime : L’HOTEL DE LA MUSIQUE. Il y a quelques années, il existait une salle bénie qui répondait au nom du LYON’S HALL. Le principe : des salles de répétitions ouvertes à tous les groupes (amateurs ou pas) couplées à une petite salle de concert, correctement équipée et permettant même à des groupes internationaux de se produire (je me souviens avec émotion avoir croisé DEVOURMENT ou ORIGIN là-bas). Malheureusement, depuis cette époque bénie, ce haut lieu de la nuit énervée lyonnaise a disparu sous les coups de boutoir des engins de démolition. Aujourd’hui,  l’HOTEL DE LA MUSIQUE a repris le même concept à son compte : un lieu truffé de salles de répétition et dotée d’une scène pour organiser quelques concerts. Le tout a pris place dans un ancien bâtiment occupé par des bureaux, niché au cœur d’une friche industrielle perdue entre plusieurs bretelles d’autoroute. La scène et le bar ont été installés dans le hall d’entrée offrant un côté un poil surréaliste : en effet, l’architecture de l’endroit nous permet d’imaginer aisément les fantômes des cadres cravatés.

J’ai déjà eu l’occasion de faire quelques concerts de type « Support your local team » dans cette salle. Et même si l’éclairage et le son restent minimalistes, les conditions de jeu sont suffisantes pour des groupes à l’envergure locale.

Arrivés sur place vers 20h00, nous faisons le constat amer qu’une fois de plus que le public ne s’est guère déplacé. C’est un peu triste compte tenu du talent des groupes de ce soir.

SKOX

Un premier groupe s’est glissé en toute première partie, les Thrashers de SKOX. Même si Ces furieux Lyonnais sont réputés, je n’avais pas encore eu l’opportunité de les croiser sur scène. Une fois sur scène, je reconnais quelques lascars aperçus régulièrement dans le public des concerts Métal de la région. Comme quoi, le monde est petit !

Musicalement, SKOX pratique un Thrash / Death détonnant mais quelque peu décalé par rapport à HOLY CROSS. Sans être révolutionnaire, le groupe joue avec conviction. Les références à SLAYER me semblent assez évidentes. Le son ample et crade colle parfaitement au style. Vous l’avez compris : nous n’avons pas à faire à des poètes, mais il y a un côté efficace et défouloir assez jouissif. C’est très bien fait et ça poutre méchamment.

Sur scène, les musiciens paraissent très à l’aise enchaînant les titres avec une grande maitrise. Manifestement, de nombreux fans et proches du groupe se sont glissées dans le faible public présent. Jouant devant les potes, les SKOX en profitent pour faire la fête.

Même si le groupe n’a rien inventé musicalement parlant, la passion et la sincérité dégagée m’ont bien convaincu : je repars avec le dernier EP du groupe (qui date de 2010 tout de même) La suite arrive quand les gars ? 😉

BATTALION

Le changement de plateau (si j’ose parler ainsi vu les moyens mis à disposition des groupes) se passe ultra rapidement. Depuis SKOX, quelques métalleux supplémentaires sont venu grossir le public, et c’est bien devant une vingtaine de personnes tout au plus que, BATTALION monte sur scène. Loin d’être dépité par cette maigre affluence, le gang attaque tambour battant.

Silvan Etzensperger, le chanteur pose son pied sur la baffle de retour, règle son pied de micro en position ultra basse et armé de sa guitare, attaque son concert dare-dare. BATTALION officie dans la catégorie Thrash hargneux et old-school, limite violent … là aussi, à des kilomètres du Heavy à la HOLY CROSS.

Comme je le précisais plus haut, je n’avais jamais entendu parler de BATTALION. Quelle ne fut donc pas ma surprise de tomber sur une formation de ce niveau ! Car, en effet pour aller rapidement au fait, BATTALION arrache le slip de Mamie. Tomber sur un groupe de cette trempe après ces nombreuses années à arpenter les scènes métalliques françaises est un véritable plaisir. Un bonheur pas si exceptionnel que ça d’ailleurs : le Métal ayant cette faculté incroyable de régulièrement proposer des groupes de grande qualité.

Le Thrash de BATTALION est donc speed, brutal et … mélodique. Les Suisses posent quelques respirations posées et mélodiques au milieu de leurs speederies qu’un KREATOR de la meilleure époque n’aura pas renié.

Ça va à 100 à l’heure dans la grande tradition du genre. Honnêtement, devant la déflagration,  nos oreilles n’en reviennent pas : incroyable qu’un groupe de cette qualité soit passé inaperçu.

Les Suisses Allemands ne perdent pas une seconde en discours pour enquiller leurs morceaux de musique située quelque part entre MOTORHEAD et SLAYER …

Post-concert, après quelques recherches sur Internet, BATTALION semble être une vraie référence chez nos voisins helvètes. Les musiciens ont du bien halluciner en découvrant les conditions de jeu un brin précaires proposées par l’HOTEL DE LA MUSIQUE. Mais, les Suisses ont dû en voir d’autres : car, malgré la faible affluence, ils ont tout donné avec respect et application. Du coup, charmé, je repars avec un 2e CD sous le bras : le dernier BATTALION « Set the Phantom afire ».

HOLY CROSS

En jouant en tête d’affiche, après le rouleau compresseur BATTALION, HOLY CROSS s’est mis presque en danger. Car en effet, la barre a été placée bien haut. Heureusement, les Stéphanois vont relever le défi avec brio. Après sa prestation énervée, Silvan Etzensperger saisit une bière entre ses grosses paluches d’ours mal léché et vient se poser juste sous le nez de Michaël Champon, le chanteur d’HOLY CROSS. Il ne va pas bouger du concert, pour exprimer sa satisfaction et son plaisir d’être là.

Comme à son habitude, HOLY CROSS va proposer un show maitrisé. Les multiples concerts effectués depuis quelques années ont porté leurs fruits : le groupe est affuté et s’accommode parfaitement des conditions de jeu minimalistes. Rien ne remplace l’expérience de la scène.

A l’instar de la prestation du FIL, la set-liste fait la part belle au petit dernier « Place your Bets » ». Ces morceaux permettent de mettre en avant, les belles capacités vocales de Mickael : « Realm of Madness »,  « Break your Chains »,  « From the Past to Dust » …. Toutes les perles y passent. Et le premier album « Under the Flag » n’est heureusement pas oublié (Comment auraient-ils pu faire l’impasse sur « Twilight of the Gods » ou « Iron Cross »?)

Les musiciens sont tous en forme : Mickaël bien sûr, chemise largement ouverte, multiplie les poses guerrières, les screamings et les sourires, les 2 guitaristes ne cessent de se défier dans une série de solos échevelés et la section rythmique, solide, impose la cadence.

Comme pour SKOX,  quelques fans de HOLY CROSS se sont glissés dans les rangs (la famille peut être?) Au bout d’une heure de show, le public exprime chaleureusement son envie de ne pas s’arrêter là. Et avec moult clins d’œil, les Stéphanois ne se privent pas pour exécuter un dernier morceau de derrière les fagots.

Pour résumer ce petit compte-rendu, HOLY CROSS et sa bonne humeur communicative aura encore su nous faire passer une bien belle soirée avec ses hymnes à se briser la nuque. Mais les Suisses de BATTALION resteront comme la découverte du jour avec un thrash virulent et accrocheur.

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