ICED EARTH, mercredi 15 janvier 2014, Trabendo, Paris par Raph

Début d’année 2014 : le temps est exécrable, il pleut et il fait froid. Pour couronner le tout, les aléas du travail m’ont conduit dans la capitale en cette triste semaine de Janvier. Et après une dure journée à trimer, je me retrouve coincé sur Paris. Bon, il doit bien avoir moyen de trouver un truc à faire pour égayer cette soirée ?

En feuilletant rapidement le dernier exemplaire de ma revue musicale préférée, la solution me saute aux yeux. Adepte d’un heavy metal furieux et travaillé, ICED EARTH vient d’entamer une nouvelle longue tournée à travers toute l’Europe. Comble de chance, le groupe américain fait escale aujourd’hui dans la salle parisienne du TRABENDO. Et bien, voilà une proposition qui ne peut pas se refuser.

Le temps de lâcher ma cravate pour une tenue un peu plus adaptée, je file en direction du 19e arrondissement de Paris.

Après le départ de Matthew Barlow, son légendaire chanteur, ICED EARTH avait su rebondir en engageant un quasi inconnu : le canadien Stu Block, hurleur attitré du groupe INTO ETERNITY. Le pari était osé : cantonné jusqu’à alors dans un registre très agressif (type Death métal mélodique virulent), le chanteur ne semblait pas présenter toutes les garanties pour s’adapter au répertoire d’ICED EARTH certes torturé mais beaucoup plus d’un style heavy traditionnel. Heureusement, Jon Shaffer, leader incontesté du groupe ne s’est pas trompé dans son choix.

Stu Block a rapidement trouvé ses marques au sein du groupe américain. Tout de suite, ICED EARTH sort un album totalement réussi : « Dystopia » Sur ce disque, le nouveau chanteur étale avec classe ses qualités et rassure tous les fans de la terre glacée. La tournée promotionnelle qui suit finit de convaincre les derniers sceptiques. Stu Block ne chante pas seulement divinement bien, mais sur scène, il fait preuve d’un charisme et d’un enthousiasme indiscutable, là où son prédécesseur semblait parfois plus en retrait.

J’avais eu la chance de pouvoir assister au concert lyonnais du combo, il y a 2 ans. Stu Block avait alors éclaboussé de toute sa classe la prestation magique des Américains, dans un TRANSCLUB incandescent. Aussi à l’aise sur les nouveaux morceaux que sur les grands classiques, le nouveau chanteur avait dynamité le concert. Même Jon Schaffer, parfois un peu taciturne, avait retrouvé le sourire pour faire feu de tout bois.

Depuis, s’appuyant sur ce nouveau vocaliste, ICED EARTH enchaine les tournées à travers le monde (après la tournée « Dystopia », le groupe assure, fin 2013, la première partie d’un autre groupe ayant le vent en poupe : VOLBEAT) Et histoire de battre le fer tant qu’il est chaud, en ce début d’année 2014, voici que déboule déjà le nouvel album, « Plagues of Babylon ». Après quelques années un peu en creux, Jon Schaffer donne l’impression de vouloir rattraper le temps perdu.

Jouant en tête d’affiche, ICED EARTH a choisi d’être accompagné par quelques jeunes loups aux dents longues : ELM STREET et WARBRINGER.

Malheureusement, compte tenu de mes activités professionnelles évoquées plus haut, je me présente au TRABENDO bien en retard. Les premières parties se produisent donc sans moi ; tant pis, ça sera pour une prochaine fois (incroyable, le nombre de fois où je dis ça … un jour, il faudra que je m’organise histoire de profiter pleinement de l’intégralité des soirées concerts).

Vu la température glaciale qui règne ce soir sur Paris, le nom d’ICED EARTH me parait particulièrement bien choisi.

Perdue au milieu du parc de la Villette, la salle du TRABENDO se situe non loin du ZENITH. Elle jouxte également le chantier titanesque du nouvel auditorium de la ville de Paris. L’architecture et la taille de cette future salle censée accueillir les concerts de classiques est impressionnante. Que de moyens ! A côté, le TRABENDO est beaucoup plus modeste. Sa disposition interne m’a toujours paru bien biscornue avec sa multitude de plateformes partant dans tous les sens, ses rambardes, sa fosse en pente, sa salle principale très large, son bar perdu et surtout sa scène centrale à peine surélevée. Quoi qu’il en soit, malgré leur dernière visite récente (avec VOLBEAT) les Américains ont réussi à mobiliser leur fan-base : la salle est très correctement remplie.

ICED EARTH

Je pénètre dans le TRABENDO, alors que la sono crache du VOLBEAT justement. Est-ce que ICED EARTH rend hommage à leurs potes ? Peut-être !

Le temps de me placer, et la salle est plongée dans le noir. ICED EARTH attaque son set par le titre éponyme « Plagues of Babylon », issu de son dernier disque. Les poilus qui ont fait le déplacement sont tout de suite dans le ton : la fosse s’agite joyeusement pour le plus grand plaisir du groupe. Les sourires se multiplient, notamment sur la bouille de Stu Block, mangée à moitié par une pilosité digne du Capitaine Caverne.

Par rapport à sa prestation lyonnaise, le groupe a encore connu quelques changements de personnel : un nouveau bassiste est dans la place. Le batteur est resté … Cependant, peu importe, tant le groupe repose sur les épaules de ses 2 stars, Stu Block donc, et son leader guitariste, Jon Shaffer. Compte tenu de ses problèmes de dos, celui-ci laisse volontiers son chanteur assurer le spectacle. Ceci dit le guitariste dégage une telle classe naturelle qu’il n’a pas besoin d’en faire trop.

Par contre, la section rythmique reste discrète tout en faisant le job.

Le groupe nous propose plus d’une heure 45 de pur heavy metal dans la grande tradition. Calé contre une rambarde, sur une plateforme à droite de la scène, je n’en manque pas une miette. Cependant, compte tenu de la promotion de « Plagues of Babylon », ICED EARTH puisse largement dans ce dernier disque pour composer sa set-liste : 7 morceaux en sont directement issus. La sortie de cet album étant toute récente (moins d’un mois) je suis personnellement un peu déconcerté. Ne connaissant pas ces titres, j’ai du mal à rentrer dans le concert.

Heureusement, il reste un peu de place pour quelques vieux classiques qui font mouche intensément : notamment un « Dark saga » de la meilleure des factures jouée quasiment d’entrée, « Iced Earth », « Vengeance is mine » … Malheureusement, plein de tubes ne sont pas joués (bon, il faut dire que la carrière du groupe commence à être longue comme le bras) Comme à son habitude, ICED EARTH calme le jeu et s’accorde quelques respirations bienvenues avec des ballades dont il a le secret : « Blessed are you » ou « If I could see you »

L’énergie et la passion déployée par le groupe fait plaisir à voir. S’appuyant sur leur expérience de vieux briscards, ICED EARTH a pris possession avec classe de la scène étroite et de la configuration particulière des lieux.

Le rappel comprend le terrible « Watching Over me » dont le refrain est repris à gorge déployée par le public déchainé. Devant le plébiscite, le groupe rejoue la fin du morceau, ce qui a manifestement le don de ravir Jon Saeffer et Stu Block.

En conclusion, ICED EARTH aura fait le job lors de son concert parisien devant son public aux anges. Une nouvelle fois, Stu Block a démontré qu’il méritant amplement la place de vocaliste. un seul regret pour moi : ne pas avoir écouté le « Plagues of Babylon » avant mon déplacement, cela m’aurait permis d’adhérer plus facilement à la prestation des Américains.

Set-liste ICED EARTH – 15 janvier 2014

01. Plagues of Babylon
02. Democide
03. Dark Saga
04. If I Could See You
05. Disciples of the Lie
06. Jekyll & Hyde
07. Among the Living Dead
08. Red Baron/Blue Max
09. Blessed Are You
10. Peacemaker
11. Vengeance Is Mine
12. Cthulhu
13. My Own Savior
14. The End?
15. A Question of Heaven
16. Dystopia
17. Watching Over Me
18. Iced Earth

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