MOONSPELL / SEPTICFLESH, lundi 23 mars 2015, Ninkasi Kao, Lyon par Raph

Les temps ont bien changé : alors qu’il y a à peine quelques années, les Métalleux désespéraient d’avoir des concerts intéressants en province, aujourd’hui, les affiches de rêve se succèdent et notamment, chez nous à Lyon. Ainsi, en ce beau printemps ensoleillé, l’association « Sounds like Hell » fait feu de tout bois en proposant des dates incroyables. Après avoir fait jouer ENSIFERUM le dimanche 22, l’organisation lyonnaise majoritairement composés de minettes, remet le couvert le lendemain avec une double affiche qui rend hommage au Metal venu du sud de l’Europe : les effrayants Grecs de SEPTICFLESH accompagnent les plus rares Lusitaniens de MOONSPELL. Chacun armé d’un nouvel album, les groupes sont en pleine tournée de promotion.

A cet occasion, le Ninkasi Kao est rempli comme rarement. Il faut dire que le Gothic / Dark / Symphonique / Death / Metal (barrer les mentions inutiles en fonction du groupe) proposé par ces 2 formations est particulièrement en vogue. C’est une bonne nouvelle car a priori, la veille, ENISFERUM a, lui aussi, rencontré un franc succès en blindant cette même salle du Kao. Du coup, si je compte bien sur mes doigts pleins de confiture, ça nous fait 2 concerts d’affilée qui s’avèrent être des succès en terme d’affluence. Ce qui démontre que si la qualité est au rendez-vous, les Métalleux n’hésitent pas à sortir la truffe de leur terrier.

SEPTICFLESH

Depuis son retour en 2008, sur le label français « Season of Mist », les Grecs de SEPTICFLESH ont véritablement le vent en poupe. Avec son Death Metal Symphonique grandiloquent, le groupe multiplie les concerts à travers toute l’Europe. Après un hiatus de 5 ans, SEPTICFLESH avait sorti coup sur coup 2 pépites, 2 monstres de noirceur : « Communion » et « The Great Mass ». L’année dernière, les Grecs ont tenté de renouveler l’exploit. Peine perdue, leur « Titan » s’avère un disque boursouflé, trop orchestral, trop pompeux … presque pénible. Dommage …

Etant fan de SEPTICFLESH depuis leurs débuts mythiques en 1990, j’ai assisté à nombre de leurs prestations depuis « Communion ». Malheureusement, celle de ce soir pourrait bien apparaitre comme celle de trop.

En effet, de façon inexplicable, le groupe refuse toujours de jouer des morceaux issus des œuvres antérieurs à « Communion ». Incroyable ! Comme si leur carrière avait débuté en 2008 ! Quel dommage ! Car forcement, des perles de Death ne méritent qu’à sortir. (« Virtues of the Beast » ou « Little Music Box » à tout hasard). Peine perdue ! Ce soir, SEPTICFLESH va encore nous sortir quasiment les mêmes sempiternels morceaux : « Anubis », « Pyramid God », « Vampire from Nazareth » … OK : ce sont des tueries mais tout de même ! Au bout de la 5e fois, c’est fatiguant !

Ce manque de renouvellement de la set-liste est vraiment préjudiciable. D’ailleurs, je pense que je ne suis pas le seul à ressentir ce sentiment de lassitude, car le public reste étrangement amorphe. Pourtant, Seth, leader hurleur / bassiste, multiplie les invectives pour que l’assistance se bouge le popotin. En vain ! Il faut dire que les Grecs se caricaturent presque à nous proposer les mêmes gimmicks … Après toutes ces années, je réalise que SEPTICFLESH a peut-être fait le tour de ce qu’il avait à proposer.

Attention, le groupe reste monstrueux pour quelqu’un qui les découvrirait maintenant sur scène. Musicalement et techniquement, c’est irréprochable. Mais, le set reste extrêmement prévisible, sans surprise et finalement, on a l’impression que le groupe joue en roue libre, mécaniquement sans y mettre de conviction. Pour une personne qui aurait assisté à plusieurs de leurs concerts récemment, la soupe sent le réchauffé. Bref, ce soir, ce set en première partie de MOONSPELL me semble bien long et je me surprends à regarder ma montre plusieurs fois. SEPTICFLESH va jouer une heure pile poli (entre 20h00 et 21h00, chronomètre en main) en ne provoquant que des bâillements de ma part.

Au contraire de ma petite personne, le public finit par se bouger un peu plus en fin de show : mais, ce fut clairement très poussif.

A noter pour plus tard : laisser passer un peu (comprendre « beaucoup ») de temps avant de retourner voir SEPTICFLESH en live. Je pense que je frise l’overdose de Death Symphonique.

Set-liste SEPTICFLESH – 23 mars 2015
01. War in heaven
02. Communion
03. Order of Dracul
04. A Great Mass of Death
05. Pyramid God
06. Titan
07. Prototype
08. The Vampire from Nazareth
09. Lovecraft’s death
10. Anubis
11. Prometheus

MOONSPELL

La problématique est tout autre pour MOONSPELL. En effet, les Portugais se font rares ces derniers temps. L’année dernière, l’annulation de dernière minute de leur concert prévu durant le SYLAK OPEN AIR m’avait particulièrement affecté.

Depuis le début des années 90, MOONSPELL a écrit en lettres d’or la légende du Gothic Metal. Souvenez-vous : à cette époque, les groupes de ce style pullulaient et sortaient chef d’œuvre sur chef d’œuvre. Avec ses colorations orientales et métissées, MOONSPELL se présentait en leader, faisant le bonheur de son label « Century Media ». En 1995, le disque « Wolfheart » marquait l’esprit à jamais. C’était il y a 20 ans !

Du coup, cette tournée qui passe par le Ninkasi Kao est l’occasion de fêter dignement 2 évènements : l’anniversaire de cet album séminal et la sortie du petit dernier « Extinct » aux teintes beaucoup plus gothiques que Death. A noter que ce dernier disque est illustré par Seth, le leader de SEPTICFLESH. Le talent du Grec dans cet exercice n’est plus à démontrer : mais son style est reconnaissable entre mille. Du coup, les back drops des 2 groupes sont étrangement similaires ce soir.

MOONSPELL s’appuie avant tout sur son chanteur charismatique, Fernando Ribeiro. Dans un style très théâtral, le musicien vit littéralement son show, multipliant les grimaces et les gestes d’amplitude. En jouant sur son côté « poète maudit », le bougre s’en sort plutôt bien et nous fait voyager. Ainsi, le public qui semblait si amorphe durant le concert de SEPTICFLESH, mange littéralement dans la main de Fernando. Celui-ci s’essaie avec succès à quelques phrases en français. L’effet est garanti.

Au contraire de SEPTICFLESH, les Portugais n’hésitent pas à piocher dans leur riche discographie pour exhumer leurs tubes. Les nouveaux titres plus dark et gothiques se marient parfaitement aux anciennes chansons plus agressives. Et bien sûr, l’alchimie marche parfaitement ! MOONSPELL habille sa performance de multiples dégagements de fumée et d’un light show aux colorations rougeâtres. En restant classique, ces petits effets ajoutent une dimension un brin mystérieuse qui a son charme.

Comme à l’accoutumé, lors de ses concerts dans la région, MOONSPELL va dédicacer un de ses titres, à Christian BIVEL, fondateur du label ADIPOCERE et surtout, découvreur des Portugais avant qu’ils ne signent chez CENURY MEDIA. Classe !

Comme s’ils voulaient se faire pardonner l’annulation du SYLAK, les musiciens de MOONSPELL vont nous gratifier d’un concert de près d’une heure trois quart. Rare ! Après un rappel tonitruant avec une doublette « Wolfshade » / « Full Moon Madness », les Portugais vont passer de longues minutes sur scène à saluer tout le monde, à remercier, à serrer des mains … comme s’ils ne voulaient pas partir. Le retour de MOONSPELL fut réussi !

Merci aux filles de « Sounds like Hell » de nous proposer ce genre de soirée. Et surtout continuez !

Set-liste MOONSPELL – 23 mars 2015
01. Breathe (Until We Are No More)
02. Extinct
03. Night Eternal
04. Opium
05. Awake!
06. The Last of Us
07. Medusalem
08. …of Dream and Drama (Midnight Ride)
09. Funeral Bloom
10. Malignia
11. Mephisto
12. The Future Is Dark
13. Domina
14. Vampiria
15. Ataegina
16. Alma Mater
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17. Wolfshade (A Werewolf Masquerade)
18. Full Moon Madness

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