ACCEPT, jeudi 10 décembre 2015, Belle électrique, Grenoble par Raph

Depuis que Grenoble s’est doté d’une salle de concert dernier cri (la superbe « Belle électrique ») je ne me suis jamais autant rendu dans cette bourgade. Il faut dire qu’en parallèle, le magazine « underground » METALLIAN s’est lancé dans l’organisation de concerts par le biais d’une nouvelle association : METALLIAN PRODUCTION. Présent depuis les années 90, les journalistes de METALLIAN ont du se constituer un très solide carnet d’adresses. Avec ce réseau, j’imagine qu’il leur est facile d’attirer les fleurons du Métal sur Grenoble.

Ainsi après TESTAMENT en mai (purée j’ai encore du mal à m’en remettre! Les tueurs de la Bay Area jouant à Grenoble : le truc de maboule !!), ce sont les teutons d’ACCEPT qui font le déplacement. Incroyable ! Hallucinant ! Les mots me manquent ! De mémoire, les Allemands ont du se produire pour la dernière fois dans les parages dans les années 90 sur la tournée « Predator ». En gros, il y a 20 ans. Je vous laisse donc imaginer l’évènement que représente la venue d’ACCEPT à Grenoble! Vu les gros poissons que METALLIAN arrive à attraper dans ses filets, on peut se demander qui seront les prochains groupes à fouler les planches de la Belle Electrique. (J’en salive d’avance : miam ! miam !)

ACCEPT - flyer

Bref, vu l’importance de ce concert, le grand timonier (mon acolyte de NOISE POLLUTION, la plus grande émission de l’univers de la bande FM lyonnaise, 102.2 FM tous les vendredis) et moi, n’hésitons pas une seconde : direction Grenoble en cette semaine de Décembre.

Même si la nouvelle salle de concert est une vraie merveille, il y a un aspect qui n’est pas encore parfaitement au point : c’est l’accessibilité. En arrivant de Lyon et un peu en retard (les gens travaillent la journée, hein ?) il est vraiment compliqué de trouver une place de Parking aux alentours de la Belle Electrique. On galère pas mal avant de poser la bagnole rapidement dans un fossé. Il faut dire que l’heure tourne. Et vu l’évènement, il n’est pas question d’en louper une miette. C’est quasiment en courant que nous rejoignons la salle. Heureusement que nous nous sommes activés, car, à peine avons-nous passé les portes d’entrée après une fouille de principe, que les lumières s’éteignent et que le show commence.

Donc, manque de chance mais nous n’assistons pas à la prestation de la première partie, THE NEW ROSES. Dommage ! Vu le nom de cette autre formation allemande, j’imagine aisément que les musiciens s’illustrent dans un glam-rock inspiré largement par la vague US (GUNS N’ROSES en tête) Tant pis, à défaut de découvrir THE NEW ROSES sur scène, on jettera une oreille sur leurs disques.

ACCEPT

Depuis quelques années, les vétérans allemands sont de retour. C’était pourtant loin d’être gagné. Dans les années 80, alors mené par le chanteur au timbre si particulier Udo DIRCHSCHNEIDER, ACCEPT collectionne les tubes dont l‘emblématique « Balls to Walls » est le parfait exemple. Porté par son duo de guitares imparables, ce Heavy Metal martial cartonne à travers le monde entier. Malheureusement, les années 90 vont emporter le groupe … Udo finit par prendre ses cliques et ses claques pour entamer une carrière solo au succès un brin mitigé. ACCEPT ne se relèvera jamais vraiment du départ de son charismatique chanteur. Au milieu des années 2000, Udo finit par revenir pour une ultime tournée d’adieux. Mais, cet effort ne débouche sur aucun nouveau disque. Pire, lassé, Udo jette définitivement l’éponge pour se consacrer pleinement à son groupe solo. C’est un peu dans l’indifférence générale que Wolf HOFFMAN, l‘autre leader d’ACCEPT, va chercher un nouveau chanteur américain, Mark TORNILLO. Personne n’y croit vraiment. Pourtant, en 2010, déboule le monstrueux « Blood of the nations », disque qui met tout le monde d’accord. Le groupe a retrouvé sa superbe des années 80 : les hymnes épiques metal sont de retour ! Depuis, la machine est repartie et les disques s’accumulent. Suivent « Stalingrad » en 2012 et le petit dernier « Blind Rage » en 2014.

C’est d’ailleurs avec un immense back drop à l’image du taureau furieux présent sur la pochette de cet album, qu’ACCEPT nous accueille ce soir à la Belle Electrique. La scène reste classique avec comme seul décor, un immense mur d’enceintes marquées du logo du groupe.

Récemment, il y a eu quelques mouvements de personnel au sein d’ACCEPT : le batteur, Herman FRANK et le 2e guitariste, Stefan SCHWARZMANN ont quitté le groupe en 2014, remplacés respectivement par Christopher WILLIAMS et Uwe LULIS. Les derniers rescapés de la formation originale sont donc Peter BALTES, le bassiste et Wolf HOFFMANN. Si le nouveau batteur assure comme une bête insufflant une vraie dynamique au set d’ACCEPT, le nouveau guitariste rythmique a le charisme d’une musaraigne. Très en retrait, on le remarque à peine. Il faut dire que durant le concert, Wolf HOFFMANN fait le show, multipliant les facéties et s’appropriant l’intégralité des solos. Il reste du coup peu de place pour son compère. J’imagine que les choses doivent être assez frustrantes pour lui. Avec son petit air de Bruce WILLIS, Wolf HOFFMANN ne cesse de sourire et de manifestement se faire plaisir. . . Il est déchainé ; d’autant plus que ce soir, le guitariste fête son anniversaire.

ACCEPT - live - 1

De son côté, Mark TORNILLO assure ses parties vocales tranquillement. Affublé de son éternelle casquette militaire, le chanteur n’est clairement pas une bête de scène. Il se contente de chanter en bougeant le minimum. Durant les 2 heures de ce show, je crois qu’il ne s’adressera jamais au public qui pourtant est déchaîné, au bord de l’évanouissement. Rendez-vous compte : les gens sont venus de loin pour assister à ce concert exceptionnel. Du coup, leur enthousiasme est à la hauteur de l’attente depuis la dernière visite d’ACCEPT dans la région.

ACCEPT - live - 2

En terme de set-liste, même si ACCEPT commence par un enchainement de 3 nouveaux morceaux (dont le furieux « Stampede »), les Allemands font attention à proposer un juste équilibre entre les nouveaux morceaux et les classiques indécrottables. Tant mieux ! Même si les tubes sont bien entendu acclamés comme il se doit par le public, les nouvelles chansons tiennent parfaitement la route. Elles passent très bien l’épreuve du Live.

Ce n’est pas moins de 22 morceaux que le groupe va égrener tout le long de ce concert mémorable. ACCEPT renforce ses effets avec moult stroboscopes qui font mal à la tête, mais le résultat est là ! C’est marquant !

Comme je l’indiquais initialement, le concert va durer 2 heures montre en main, si au début je suis enthousiaste et pris dans la vague du délire. Au bout de 45 minutes, je finis par trouver le temps un peu long. En fait, ACCEPT assure parfaitement sur scène : c’est un fait. Wolf HOFFMANN fait le malin tout sourire, Mark TORNILLO chante, la section rythmique tabasse … mais l’un dans l’autre, ça ronronne un peu ! C’est efficace certes, mais il n’y a aucun effet de surprise. Honnêtement !

Heureusement, les pendules sont remises à l’heure avec un rappel assurément tectonique ! Après avoir fait semblant de nous quitter (sans avoir joué « Balls to the Walls » ? oui c’est ça ! à d’autres !) les 5 musiciens reviennent pour nous asséner la série : « Metal Heart », « Teutonic Terror », « Son of a bitch » et le sublimissime « Balls to Walls » ! Purée ! Mes cervicales en craquent de bonheur ! Ces 4 morceaux résument parfaitement la carrière du géant allemand. 4 titres essentiels ! 4 monuments du Metal ! Avec de tels tubes, impossible de faire la fine bouche, jetant ses dernières forces dans la bataille, les spectateurs headbangent comme des malades !

Malgré une certaine linéarité, ACCEPT n’a pas faibli et s’est montré digne de son rang, celui d’une légende européenne du Metal. Jamais je n’aurais imaginé croiser les Allemands au pied des Alpes ; Merci à METALLIAN d’avoir tenté ce pari ! Et, vu le nombre de spectateurs qui s’est déplacé, je pense que le pari a largement été gagnant !

Set-liste ACCEPT – 10 décembre 2015
01. Stampede
02. Stalingrad
03. Hellfire
04. London Leatherboys
05. Living for Tonite
06. Restless and Wild
07. Midnight Mover
08. Dying Breed
09. Final Journey
10. Shadow Soldiers
11. Flash Rockin’ Man
12. Bulletproof
13. No Shelter
14. Princess of the Dawn
15. Fall of the Empire
16. Dark Side of My Heart
17. Pandemic
18. Fast as a Shark
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19. Metal Heart
20. Teutonic Terror
21. Son of a Bitch
22. Balls to the Wall

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