CAUCHEMAR, vendredi 11 novembre 2016, Thunderbird Lounge, Saint-Etienne par Raph

Les sympathiques musiciens de CAUCHEMAR semblent avoir pris de bonnes résolutions : tous les 2 ans, les québécois viennent nous rendre visite pour promouvoir leur dernier disque en date. Le mouvement a commencé en 2012, avec le tout premier EP « La vierge Noire ». En 2014, c’est le premier album complet « Tenebrario » qui était à l’honneur et aujourd’hui, c’est « Chapelle Ardente », le 2e disque complet. Toujours mené par le couple (autant à la ville que sur scène) Annick (chanteuse) et François (Guitare), CAUCHEMAR évolue dans un heavy doom des plus traditionnels mais magnifié par un chant en français. Ce chant en français est typique : il faut l’adopter mais à la longue, il constitue le vrai point fort du groupe. Autour des 2 membres fondateurs, les autres musiciens changent régulièrement. Ainsi, pour ce 3e concert des Canadiens auquel j’assiste, le bassiste et le batteur ont encore changé.

Cette année, pour sa tournée européenne habituelle, CAUCHEMAR n’a pas traversé l’Atlantique tout seul ; un autre groupe les accompagne : OCCULT BURIAL, totalement inconnu pour ma part. Mais vu le logo, je pense qu’on évolue au moins dans les mêmes thématiques lugubres. Je découvrirai tout ça directement sur scène.

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Depuis la découverte de CAUCHEMAR en 2012 durant un concert mythique au Moko de Lyon, le Grand Timonier et moi sommes fans de ce groupe si particulier. Nous suivons donc les pérégrinations et l’actualité des Québécois avec passion. Ainsi, chaque nouveau disque est attendu impatiemment. La distribution du label « Nuclear War Now ! » pour CAUCHEMAR étant plus que compliquée en Europe, je profite de chaque nouveau concert pour me procurer le dernier opus en date. Aujourd’hui, l’anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale marque le retour de CAUCHEMAR dans la région, en l’occurrence au THUNDERBIRD LOUNGE, le troquet le plus cool de Saint Etienne. Equipé d’une petite scène dans sa cave, ce pub permet la tenue de concerts pour des formations obscures mais néanmoins non dénuées d’intérêts. C’est la 2 fois que CAUCHEMAR se produit en ces lieux.

En cette fin de jour férié, accompagné du grand Timonier, Laurent, je file vers Saint-Etienne. Le voyage se déroule sans encombre à coup de discussions passionnées et passionnantes sur les dernières sorties Metal. Après avoir posé la Ferrari dans le classique Parking de centre-ville, on parcourt les rues désertes de la capitale du Forez. Bon, il est vrai que le froid s’est abattu sur la région : les Stéphanois ont sans doute préféré resté chez eux.

Par contre, devant le THUNDERBIRD LOUNGE, il y a foule. Bonne surprise ! Alors que les 2 premières prestations de CAUCHEMAR dans les parages s’étaient déroulées dans une relative intimité, il est agréable de voir que les choses ont un peu changé. A l’intérieur, on retrouve avec plaisir quelques amis qui ont fait le déplacement: DenisF, Guardian, les trublions de HOLY CROSS … Que du beau monde !

Le temps de prendre quelques nouvelles en se désaltérant, le premier groupe ouvre déjà le bal. C’est le principe : sur chaque date de la tournée européenne de CAUCHEMAR, un groupe local est invité pour chauffer la salle pour la doublette canadienne. Et aujourd’hui, on a le droit à de vieilles connaissances : les ELECTRIC SHOCK.

ELECTRIC SHOCK

Je vais être franc : ELECTRIC SHOCK n’évoque pas que de bons souvenirs. Découvert il y a 3 ans, en première partie de CIRCLE II CIRCLE sur Grenoble, ce groupe nous avait paru bien trop peu expérimenté. Plein d’approximations, leur concert m’avait bien cassé les pieds malgré un certain enthousiasme. Soyons clair : il est normal que les groupes commencent. Mais, ce soir-là, ELECTRIC SHOCK n’était clairement pas prêt. Cependant, depuis cette date, il faut reconnaitre que les Grenoblois ont fait preuve de persévérance. Malgré ce premier raté, les musiciens ont multiplié les concerts pour progresser. Leurs efforts ont concrétisé par un premier EP 6 titres sorti en début d’année, « Burn Out ». Ce soir, nous avons donc l’opportunité de juger des progrès d’ELECTRIC SHOCK.

La scène du THUNDERBIRD LOUNGE semble particulièrement étriquée pour les 5 musiciens d’ELECTRIC SHOCK. Notamment, le colossal chanteur touche presque le plafond. Cependant, dès les premières notes, nos doutes s’envolent : le groupe apparait parfaitement à l’aise dans ses baskets et les lieux étriqués ne posent manifestement pas de problème.

Avec leurs vestes en jeans couverts de patch et leur musique bien typée, les membres d’ELECTRIC SHOCK n’ont qu’une idée en tête : faire revivre le Heavy Metal des années 80 ! Du coup, la musique est simple mais diablement efficace. Les clins d’œil aux grands anciens se multiplient : on pense à AC/DC, SAXON, JUDAS PRIEST … Bien sûr, musicalement, le groupe n’a pas inventé l’eau chaude, mais la passion affichée est bien palpable. ELECTRIC SHOCK est avant tout là pour prendre du plaisir et pour en donner.

Je me retrouve juste devant le groupe qui envoie la purée. A droite de la scène, cachée sous sa tignasse, la guitariste tricote comme une diablesse sortie de sa boite. Le public exulte littéralement et se prend au jeu en s’agitant frénétiquement. C’est rapide et bien plaisant. Au vue de cette prestation courte mais assez jouissive, le constat s’impose : les petits Grenoblois ont bien grandi et n’ont plus à rougir. Ils ont ainsi parfaitement assuré la mission qui leur aura été confiée : chauffer la salle et préparer les spectateurs pour la suite.

OCCULT BURIAL

Le temps de faire l’aller-retour dans la salle du haut pour avaler un soda et voilà que le groupe suivant entame sa performance. Pas de temps à perdre. OCCULT BURIAL pratique un Speed Metal limite Thrash brut de décoffrage. C’est très agressif et ultra rapide. Mélange de riffs primitifs et de solos redoutables, les Canadiens font terriblement penser aux premiers BATHORY et à son proto-black qui sent sous les bras.

Ce style vindicatif semble plaire, car chose étonnante, la salle est blindée. Le bassiste chanteur déboite avec sa voix ultra violente et son timbre criard au possible. Il se lance régulièrement dans des montées dans les aigües atroces. Je suis persuadé que c’est bien l’effet voulu. Avec son head-banging furieux, sa mèche de cheveux ne cesse de lui tomber devant les yeux, ce qui donne un petit côté comique au concert.

Bref, vous l’avez compris : c’est abrasif et peu mélodique ! La prestation se révèle courte mais intense. Ça envoie des obus de 88 par paquet de 12 ! J’avoue être un peu surpris tout de même : on est loin du style de CAUCHEMAR. Du coup, cette tournée parait bien hétérogène avec finalement comme seul point commun, cette volonté indéfectible de faire revivre les styles traditionnels issus des années 80.

CAUCHEMAR

Changement d’ambiance et de public pour CAUCHEMAR. En redescendant dans la salle, je m’aperçois qu’il y a moins de monde. C’est assez incroyable mais j’ai bien l’impression que les gens sont déplacés avant tout pour OCCULT BURIAL. C’est dingue ça.

Même si les musiciens ne sont que 4, sur scène, la place est rare là encore. Il faut dire que cette fois-ci, Annick est accompagnée d’un clavier. En dehors de ce point, les choses n’ont pas changé chez CAUCHEMAR : l’idée est toujours de jouer un Heavy Doom qui puise son inspiration chez les vétérans du genre : PENTAGRAM, SAINT-VITUS et compagnie

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Après toutes ses années sur les routes, CAUCHEMAR n’a pas perdu sa motivation. Avec sa cape noire, Annick ressemble à une prêtresse qui pratique une messe noire. Avec ses grands sourires et son tee-shirt de VULCAIN, elle charme toute l’audience. Bon c’est sûr, elle n’est pas la meilleure chanteuse du monde et la fatigue est palpable, mais sa sincérité et sa passion font toute la différence.

CAUCHEMAR pioche allégrement dans ses 3 disques pour construire une set-liste intéressante. C’est vrai que le groupe a la chance de pouvoir s’appuyer sur une collection de titres solides. Je dois concéder que ce sont les extraits du premier EP « La Vierge Noire » qui suscitent le plus d’enthousiasme de ma part.

Les Canadiens enchainent les chansons sans temps mort. Les mélodies travaillées et le chant en français font la différence. Les nouveaux morceaux tirés de « Chapelle ardente » sont souvent accompagnées de quelques notes de clavier : petite évolution du style de CAUCHEMAR.

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Honnêtement, ce chant en français pour un groupe c’est le pied. : Le public en transe peut reprendre sans difficultés les paroles et participer facilement à la fête. Les gens sont ravis et l’ambiance est bon enfant. Seul écart à la langue de Molière, nous aurons le droit à une reprise endiablée du « Rock n’Rolla » de JUDAS PRIEST.

Comme les fois précédentes, au bout d’une heure de show endiablé, c’est « rideau ». Dans la salle du THUNDERBIRD LOUGNE, la température est montée de plusieurs degrés et les musiciens sont en sueurs. Mais les sourires sont toujours là … L’alliance de la passion, de la simplicité et du talent a fait des merveilles. Une nouvelle fois, CAUCHEMAR a démontré tout son savoir-faire : partager son art solennel et doomesque de la plus pure des façons.

Set-liste CAUCHEMAR – vendredi 11 novembre 2016
01. Magie rouge
2. Rites lunaires
3. Etoile d’argent
4. Le fantôme
5. Le gardien de la Terre
6. Le voile d’Isis
7. Trois mondes
8. Les ailes de la mort
9. Rocka Rolla
10. Tête de mort
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11. La nuit des âmes

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