AMON AMARTH / TESTAMENT / GRAND MAGUS, dimanche 13 novembre 2016, Transbordeur, Villeurbanne par Raph

Après le concert de BEHEMOTH qui avait rempli le Transbordeur, c’est au tour du package AMON AMARTH / TESTAMENT / GRAND MAGUS d’attirer la foule des grands soirs en cette soirée d’automne. Voici encore le genre d’affiches dont on rêvait il y a encore quelques années. En parallèle de l’écroulement des ventes de disques, la multiplication des tournées nous permet de voir aujourd’hui ces grands groupes fouler ensemble les planches lyonnaises.

Au début d’été, l’annonce de la composition de cette tournée avait laissé plus d’un fan dubitatif : en effet, les 3 groupes évoluent dans des styles diamétralement opposés : le Heavy Metal épique de GRAND MAGUS, le Thrash virulent de TESTAMENT et le Death Metal mélodique d’AMON AMARTH. La somme de ces styles différents est la garantie de ratisser large. Certes, chacun des groupes est une sommité de son genre mais le risque de dispersion n’est pas à négliger.

Amon-Amarth-flyer

La lourde tâche d’ouvrir le bal revient à GRAND MAGUS. Depuis plusieurs années, JB et sa petite bande nous distille une musique Heavy du plus bel effet. « The Hunt », « Triumph and Power » et le petit dernier « Sword songs » sont de grands disques qui ont apporté leurs lots de tubes idéals pour se secouer les poils bien en rythme.

Aussi surprenant que cela paraisse, ce sont bien les vétérans de TESTAMENT qui passent en second. Compte tenu de leur popularité et leur ancienneté, nombreux sont ceux qui pensaient que la tête d’affiche leur était réservée. D’ailleurs, vu la qualité du groupe, je n’ai jamais compris pourquoi les TESTAMENT n’ont jamais intégré le BIG FOUR. A mon sens, ils sont plus légitimes qu’un ANTRHAX par exemple. Une histoire de copinage sans doute …. En tout cas, les thrashers sont là pour promouvoir leur dernier disque « Brotherhood of the Snake ».

Malgré la présence alléchante de ces 2 premiers groupes, ce sont bien les Vikings d’AMON AMARTH les vedettes du soir. Depuis « Twilight of the Thunder God » les Suédois naviguent en plein Valhalla, le paradis nordique des Metalleux. Leur Death Metal ultra mélodique fortement teinté de folklore viking a fait mouche. AMON AMARTH a trouvé son style et n’en déroge quasi plus. De plus en plus populaire, le groupe sillonne l’Europe en tous sens, tout en donnant énormément de concerts. Au HELLFEST, par exemple, c’est devenu une habitude : on les croise tous les 2 ans. En plus, bien sûre des dates dans la région. Avec cette omniprésence, nous ne sommes plus très loin de l’overdose.

D’autant plus qu’après une pléthore d’albums marquants et enthousiasmants, AMON AMARTH semble donner l’impression de quelque peu tourner en rond. Allez ! Au Diable ces considérations ! Pas grave ! Avec ces 3 groupes, se déplacer pour se rendre dans la salle de Villeurbanne reste un plaisir ! Mon petit doigt me dit qu’après le passage de BEHEMOTH, cette soirée risque d’être la nouvelle boucherie de l’automne dans la région.

GRAND MAGUS

Avec 3 groupes au programme, la soirée risquait d’être bien remplie. Compte tenu des horaires des concerts observés en Espagne notamment, on prend nos précautions en se pointant un peu avant 19h00. Car, pour nous (ma tendre et douce + le Grand Timonier), l’évènement à ne pas manquer est la première date lyonnaise de GRAND MAGUS. Cette année, nous avions déjà manqué la prestation du groupe au HELLFEST suite à une programmation plutôt encombrée à Clisson. A notre grand regret. Cette soirée est une occasion idéale pour se rattraper.

GRAND MAGUS est extrêmement rare dans notre beau pays. A 19h00 pile poil, quand le trio prend d’assaut la scène, le public n’est pas encore complétement arrivé. Les gradins sont même quasi vides. A priori, il a eu un quiproquo, car toute la promotion de la soirée annonçait un concert à 20h00 … D’où l’incompréhension. Les gens ne sont pas méfiés.

grand magus 2016

Peu importe ! Nous, nous sommes là. Armé de sa guitare, le barbu JB attaque directement par un « I, Jury » bien saignant. Vu le public encore clairsemée, on réussit à se glisser aux tous premiers rangs, parmi les fans acharnés. Tout de suite, on est dans le rythme. A peine le temps de souffler est voici que déboule « Sword of the Ocean ». GRAND MAGUS n’a que 30 minutes à sa disposition pour montrer l’étendue de son talent. Il s’agit de ne pas perdre de temps.

La musique de GRAND MAGUS s’appuie sur des riffs très solides et des refrains bien accrocheurs. Scéniquement, le groupe a peu d’espace et reste statique (il faut dire qu’il a du bazar sur scènes pour les 2 formations suivantes) mais il peut s’appuyer sur d’excellents morceaux. Ce premier concert de la soirée passe trop rapidement mais on a du mal à retenir de larges sourires devant cette collection de tubes bien épiques. Sur les refrains on brandit le poing vers le ciel en chantant à tue-tête : la classe.

Après cette agréable mise en bouche, on n’a qu’une envie : revoir JB et sa horde le plus rapidement possible.

Set-liste GRAND MAGUS – dimanche 13 novembre 2016
01. I, The Jury
02. Sword Of The Ocean
03. Varangian
04. Steel Versus Steel
05. Iron Will
06. Like The Oar Strikes The Water
07. Hammer Of The North

TESTAMENT

Les potes arrivent enfin et nombreux sont ceux qui apprennent que GRAND MAGUS a déjà joué. Il est pourtant moins de 20h… La déception se lit sur beaucoup de visages. Heureusement, il reste peu de temps pour tergiverser car à 19h57, TESTAMENT ouvre le feu. La salle est pleine comme un œuf. Et c’est un rugissement de plaisir qui accueille les musiciens d’Oakland.

Le nouvel album de Chuck Billy et de ses acolytes, « Brotherhood of the Snake » est particulièrement puissant. D’après les interviews, TESTAMENT était vraiment en colère lors de l’enregistrement ce disque. Et manifestement, ça se ressent sur scène. Car, c’est la même colère sourde qui semble animer les musiciens. Le son est dévastateur. Dans la fosse, les corps vibrent sous les coulées incandescentes de ce Thrash primal.

D’entrée, La doublette enchainée « Brother of the Snake » / « Rise Up » met la barre très haut en terme d’usinage en règle. Les premiers rangs du public sont comme pris d’une furieuse frénésie : les mouvements de foule se succèdent dans un joyeux bazar. Devant le back-drop aux couleurs du dernier disque, TESTAMENT décoche ses flèches avec virulence. Composé de Chuck Billy, Alex Skolnick, Eric Peterson, Steve DiGiorgio et Gene Hoglan, le groupe passe pour un vrai All-Star du Metal.

Avec son demi-pied de micro, le colosse Chuck Billy entraine ses troupes et le public avec lui. Malgré le poids des âges, ça marche toujours aussi bien. Déchainée, l’assistance lui mange dans la main. Il faut attendre le 4e morceau pour que TESTAMENT se penche sur les premiers albums de sa riche discographie. On a droit à « Disciples of the Watch » suivi de près par « The New Order »

testament 2016

Les Californiens font le choix d’enchaîner rapidement les morceaux. Difficile de prendre une respiration tellement le déluge de notes est intense ! Vite ! vite ! On enchaîne ! On repart sur un « Dark Roots of The earth » cataclysmique ! Malgré la rapidité d’exécution, les musiciens semblent très à l’aise ! Facile ! Quel talent ! Le plus impressionnant est sans conteste Gene Hoglan, qui derrière ses fûts, assure comme un métronome tout en proposant un jeu de cymbales particulièrement lumineux.

Avant de finir, on a le droit à un « Into the Pit » et un « Over the Wall » pas piqués des vers ! Violent ! Voire trop ! Honnêtement, on n’a pas le temps de respirer! Le concert se conclut sur un “the Formation of Damnation” après la présentation par un Chuck Billy transpirant.de tous les musiciens

Suite à ce raz de marée, TESTAMENT tire sa révérence. Les 5 thrashers prennent congés avec le sourire, le sentiment sans doute du devoir accompli. Le plus touché semble être Alex Skolnick qui nous remercie plusieurs fois et finit par lancer un « Je vous aime !

Le tabassage en règle a été sans doute un peu trop marqué pour moi : je vieillis sans doute. Une heure de boucherie moderne. Il y a 1 an et demi du côté de Grenoble, TESTAMENT nous avait gratifié d’un set exceptionnel : une heure et demi de démence thrash ! Ce soin, en privilégiant la vitesse pendant l’heure accordée, TESTAMENT a voulu montrer ses muscles. Dommage !

Set-liste TESTAMENT – dimanche 13 novembre 2016
01. Brotherhood Of The Snake
02. Rise Up
03. The Pale King
04. Disciples Of The Watch
05. The New Order
06. Dark Roots Of The Earth
07. Stronghold
08. Into The Pit
09. Over The Wall
10. The Formation Of Damnation

AMON AMARTH

J’ai la curieuse impression que le public est un peu moins dense quand les Vikings d’AMON AMARTH montent sur scène. Je suis persuadé que pas mal de fans se sont déplacés uniquement pour TESTAMENT (n’est pas le Grand Timonier ?). Tant pis pour eux car le spectacle proposé ce soir va se révéler très intéressant.

Il faut noter que le changement de scène s’opère très rapidement. Les roadies sont particulièrement efficaces : on a à peine le temps d’aller se chercher une pinte de houblon. Pourtant, la scène est très travaillée. Devant le grand rideau aux couleurs de « Jomsviking », le dernier album, le kit de batterie est perché sur une sorte de gros casque à cornes. Des plateformes sont disposées de part et d’autres de la vaste scène du Transbordeur. Une belle aire de jeux pour les musiciens !

AMON AMARTH commence son récital par son tube « The Pursuit of Vikings ». Avec son riff irrésistible, le morceau donne le ton. Les fans rugissent de bonheur ! Là aussi, les musiciens sont tout sourire ! Notamment, le leader Johann Hegg fait plaisir à voir. Il fait l’effort de s’exprimer avec quelques mots en Français. Succès garanti ! On peut noter que année après année, ses bras musculeux se couvrent peut à peu de tatouages rituels. Ça va mal finir cette affaire !

La set-liste est assez équilibrée, puisant dans toute la discographie du groupe (même le décevant « Surtur Rising » est représenté le lourdingue « destroyer of the World ») Depuis toutes ces années sur les routes, AMON AMARTH a pris de l’amplitude. Maintenant, nous avons droit à un véritable spectacle. Les effets spéciaux s’enchainent : combats de vikings, étendards flottants, lance-flammes… Pour le plus grand plaisir des spectateurs.

amon amarth 2016

Si on fait abstraction de tous ses effets, il reste des tubes démentiels qui déclenchent instantanément guerre dans l’assistance : l’inquiétant « Cry of the Black Bird », le terrible « Death in Fire » (celui-ci est vraiment mon préféré) et même l’extrait du nouvel disque « First kill » (Riff efficace bien rentre-dedans, l’archétype du morceau d’AMON AMARTH qui fait mouche !

Les habituels gimmicks sont là aussi : jeux avec le public, petites blagues, reprises en chœur des refrains… Sur « Raise your horns », la première chanson à boire du groupe, tous les musiciens font la fête avec le public en brandissant des cornes pleines d’hydromel ! Skol !!!! L’ambiance est détendue et bon-enfant. Un régal !

Le paroxysme du concert est atteint avec les 2 derniers morceaux extrait de « Twilight of the Thunder god » : « Guardians of Asgard » et « Twilight of the Thunder God ». C’est le moment choisi par AMON AMARTH pour faire apparaitre sur scène un gros dragon gonflable un brin kitch ! Avec son gros marteau en mousse (représentation improbable du légendaire Mjölnir), Johan Hegg prend son courage à 2 mains et se met à taper dessus ! La scène est digne de SPINAL TAP !

Les 1h30 de concert se termine sur ce moment assez magique. Oui, AMON AMARTH a bien grandi depuis ses débuts. En terme de spectacle, on se rapproche de ce que peuvent proposer les plus grands (avec un côté kitch parfaitement assumé) Et ça marche !

Grand concert !

Set-liste AMON AMARTH – dimanche 13 novembre 2016
01. The Pursuit of Vikings
02. As Loke Falls
03. First Kill
04. The Way of Vikings
05. At Dawn’s First Light
06. Cry of the Black Birds
07. Deceiver of the Gods
08. On a Sea of Blood
09. Destroyer of the Universe
10. Death in Fire
11. One Thousand Burning Arrows
12. Father of the Wolf
13. Runes to My Memory
14. War of the Gods
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15. Raise Your Horns
16. Guardians of Asgaard
17. Twilight of the Thunder God

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