On peut lire dans un article de Science et Avenir:
Des chercheurs de l’université d’Etat du Mississippi ont mené une étude prenant pour base l’une des chansons du groupe AC/DC « Rock and Roll Ain’t Noise Pollution ».
« Le Rock and Roll n’est pas une pollution sonore. Le Rock and Roll c’est juste du Rock and Roll », chantait le groupe AC/DC au début des années 80. Une « hypothèse » rejetée par des chercheurs de l’université d’Etat du Mississippi (Etats-Unis) qui ont soumis un écosystème miniature à l’écoute de différentes musiques dont certaines du groupe de rock australien.
Un petit écosystème comprenant 3 espèces
Les bruits anthropiques ont des effets dévastateurs sur de nombreuses espèces. Sur la terre ferme comme en mer, l’humain est trop bruyant et trouble les animaux lors de l’écoute des prédateurs ou encore de l’orientation. Mais pour pleinement évaluer les conséquences de la pollution sonore, « il est important de prendre en compte à la fois ses effets indirects et directs », notent les chercheurs dans leur étude parue le 10 juillet 2018 dans la revue spécialisée Ecology and Evolution. Pour cela, ils ont reconstruit en laboratoire un écosystème miniature composé de coccinelles, d’Aphis glycines et de soja. Les coccinelles se nourrissent des Aphis, insectes herbivores originaires d’Asie connus pour ravager les cultures de soja.
Pourquoi le rock a cet effet ? Les chercheurs l’ignorent
« Lors des tests de 18 heures, la musique rock (dont quelques titres d’AC/DC, NDLR) et les bruits urbains (sirènes, véhicules…,) ont conduit les coccinelles à manger moins d’Aphis, mais les autres types de musiques (country, folk) n’ont pas eu d’effets même s’ils étaient joués à un volume identique », souligne l’étude. Pour aller plus loin, les scientifiques ont soumis pendant 2 semaines cet écosystème miniature à l’album Back in Black d’AC/DC. Si la musique ne semble pas affecter directement la biomasse des plantes ou le nombre d’Aphis, elle réduit considérablement le taux de prédation des coccinelles par rapport à la condition contrôle (sans musique). Moins efficaces, les coccinelles ne régulent plus le nombre d’Aphis qui dévorent le soja.
Pourquoi le rock a un tel effet ? Les chercheurs l’ignorent encore. Et s’ils concluent volontiers que leurs résultats « permettent de rejeter l’hypothèse émise par AC/DC », ils admettent que cette étude ne traduit pas un véritable phénomène. AC/DC n’est pas particulièrement joué en pleine nature. Il s’agit ici d’une preuve de concept : une manière de prouver la faisabilité de la méthode utilisée.