GUITARE EN SCENE – DREAM THEATER / MICHAEL SCHENKER FEST – Vendredi 12 Juillet 2019

Depuis 2007, le festival « Guitare en scène » a pour but de promouvoir la guitare sous toutes ses formes. Ainsi, tous les styles de musique sont représentés lors de cet événement : Country, Jazz, Blues…. Et forcement, compte tenu des guitares héros du genre, le Métal y occupe une place de choix. Au fil des années, des sommités de notre musique préférée ont été invités à Saint-Julien-En-Genevois : STEVE VAI, JOE SATRIANI bien sûr mais aussi des groupes moins ciblés comme EUROPE, EXTREME, MOTÖRHEAD ou SCORPIONS …

Bref, à moins de 2 heures de Lyon, ce festival est un formidable endroit pour voir quelques pointures. Ainsi, il y a quelques années, je m’étais déplacé pour assister à la dernière date de TWISTED SISTER en France. Quel souvenir !

Cette année, les organisateurs ont réussi à signer DREAM THEATER, le leader historique du Métal progressif, un groupe plutôt rare dans la région. Même, si je ne suis pas un fan ultime du groupe (au contraire des copains Laurent et Seb) ; l’opportunité de voir la bande de John Petrucci de très près est immanquable.

Direction donc « Guitare en scène » en ce vendredi 12 juillet 2019. Le festival est organisé autour 2 scènes : une petite essentiellement dédiée aux groupes locaux, et un vaste chapiteau pour les groupes plus importants. (Pour ceux qui connaissent, c’est l’équivalent de la « Valley » au HELLFEST en terme de capacité) Les formations jouent alternativement ce qui fait qu’il y a toujours un concert en cours : pas de temps morts.

Ce jour, le beau temps est de sortie ce qui nous permet de profiter de l’offre de restauration proposée, étoffé et de bon gout.

Avant DREAM THEATER, on a droit à un concert de la dernière itération du groupe de MICHAEL SCHENKER, le MICHAEL SCHENKER FEST. Avec ce groupe, Michael Schenker a eu l’idée d’inviter ses amis et notamment 3 chanteurs différents : Gary Barden, Graham Bonnet et Robin McAuley. Je ne suis pas très fan du garçon, mais ce n’est pas le cas du Grand Timonier Laurent qui trépigne d’impatience.

Ce soir, le prodige allemand va nous proposer une set-liste composée de ces plus grands succès issus de toute sa discographie et de ses nombreux groupes (MSG, UFO, SCORPIONS, ainsi, on a droit au « Doctor Doctor » de UFO par exemple). C’est vrai qu’avec presque 50 ans de carrière, le guitariste a moyen de se faire plaisir. Sur scène, les 3 chanteurs défilent l’un après les autres : en solo, en duo et en trio, toutes les formules y passent. Les sourires sont de sortie : de son côté, le guitar-hero multiplie les solos échevelés. Résultat : les fans présents ce soir sont aux anges.

Cependant, je dois avouer que je n’assiste pas à toute la prestation du maître allemand : je ne suis pas ultra fan de son hard-rock un poil pépère. Mais, la prestation du MICHAEL SCHENKER FEST fut indéniablement solide et enjouée.

Pour moi, les choses sérieuses commencent avec l’arrivée de DREAM THEATER. En pleine tournée de promotion de leur dernier disque (leur 14e tout de même) : « Distance over Time », j’avais pu assister il y a quelques semaines au concert du Hellfest. Les Américains m’avaient laissé quelque peu laisser sur ma faim avec une prestation très écourtée et forcément très orienté sur leur dernier méfait. A « Guitare en scène », en tête d’affiche avec un créneau de près d’une heure trente, DREAM THEATER doit avoir le temps de proposer un concert plus abouti.

La scène est extrêmement dépouillée : un back-drop et 3 plateformes de quelques marches. Seule la batterie de Mike Mangini trône au milieu. Elle impressionne par sa taille et son volume : les cymbales sont accrochées à 2 mètres du sol ! Ça fait haut quand même !

Le groupe déboule sur un « Untethered Angel » bien heavy justement issu de son dernier album. Le son est bon, les lights sont éblouissants et ce premier morceau est bien propice au craquage de nuque bien en règle : pourtant, je ne suis pas complétement dedans. Je n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui cloche… J’y suis ! En dehors du batteur tout sourire, les musiciens font la gueule. Attention, c’est ultra carré (même si le chanteur, James Labrie me semble pas complètement à l’aise sur ces interventions), ça joue super bien … mais l’esprit rock n’ roll n’y est pas.
Alors, bon, ce n’est pas une nouveauté : DREAM THEATER n’est pas connu pour son enthousiasme. Mais, c’est toujours un poil décevant. Ainsi, dès que c’est possible (en gros sur toutes les parties instrumentales) James Labrie disparaît dans les coulisses laissant ces petits camarades occupés l’espace tout seul. Du coup, le concert manque de dynamisme et d’entrain. Comme à son habitude, le bassiste, John Myung est complètement transparent, se concentrant sur son instrument. De côté, Jordan Ruddess semble pointé à l’usine : il se déridera un peu en venant taper le solo avec son clavier portable sur le devant de la scène.

La communication avec le public est là aussi réduite à son minimum. James Labrie tente bien de plaisanter sur son nom (« Labrie c’est un peu français ! C’est du fromage, non ? ») mais le cœur n’y est pas. La glace va être un peu brisée, lorsque le groupe va fêter l’anniversaire de John Petrucci sur scène : un très gros gâteau est présenté par le manager et le public entame un joyeux « Happy Birthday » ! DREAM THEATER va aussi nous annoncer une nouvelle tournée européenne en début d’année prochaine du type « An night with… », concept très à la mode. En gros, le groupe joue seul (sans première partie) pour un concert long (plus de 2 ans). Sur le papier, les fans sont enchantés. A voir cependant, comment DREAM THEATER va organiser tout ça ? Avec plus de 30 ans de carrière, le choix de la set-liste risque d’être compliqué.

Malgré ces quelques réserves, le concert reste bon. Le public est enchanté même s’il semble très attentif tout occupé à en prendre plein les mirettes avec la technique des musiciens. Personnellement, je pète un câble sur « Lie » issue de « Awake » : purée quel morceau ! Quel riff ! Je suis plus circonspect sur le « Peruvian Skies » bien mou du genou. Mais, globalement, le concert est plutôt heavy et se termine par l’excellent « As I am ». Cependant, j’aurais bien pris un peu de rab (avec un petit « Take the Time » ou un tubesque « Pull me under » en rappel).

En conclusion, DREAM THEATER était quelque peu en mode automatique en tête d’affiche du « Guitare en Scène ». C’est dommage. Heureusement, il reste la dextérité ébouriffante du groupe qui en a fait l’étalage pendant presque une heure 30. Le public était ravi et c’est bien le plus important.

Merci à toute l’équipe de « Guitare en Scène » pour avoir le cran de proposer ce genre d’événement en province. Un conseil aux lecteurs : n’hésitez pas à surveiller la programmation de ce sympathique festival ! Rendez-vous l’année prochaine !

Set-liste DREAM THEATER – Vendredi 12 Juillet 2019
01. Untethered Angel
02. A Nightmare to Remember
03. Fall Into the Light
04. Peruvian Skies
05. Barstool Warrior
06. In the Presence of Enemies, Part I
07. The Dance of Eternity
08. Lie
09. Pale Blue Dot
10. As I Am

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