compte rendu du concert de KARMA TO BURN / THE SOCKS / RESCUE RANGERS, mardi 01 mai 2012, Péniche La Marquise, Lyon

Par Raph

Sacrée nouvelle pour la fête des travailleurs : le plus grand trio américain de stoner instrumental du monde est de retour sur Lyon. Quel bonheur de revoir Karma to Burn en terres rhodaniennes ! Depuis leur reformation en 2009, il s’agit de leur 3e date dans la région : 2009 au Ground Zero, 2010 au Lyon’s Hall et donc aujourd’hui!
Comme pour rattraper le temps perdu durant leur split interminable, les américains ne cessent de tourner à travers le monde. Et leurs efforts semblent payer : les salles sont de plus en plus grandes et les gens sont de plus en plus nombreux à se déplacer pour les écouter!
Il faut dire que chaque prestation de Karma to Burn est une véritable ode à la musique viscérale, celle qui se vit à travers une vague d’émotions et qui ravit les sens et l’esprit.
Sans chanteur, sans solo mais avec une science du riff qui touche au génie, Will Melcum, Rich Mullin et Rob Oswald nous font voyager très loin. Quelque part entre l’évasion cosmique, le rite païen et le plaisir charnel …
Car finalement un concert de Karma to Burn ne se raconte pas : il se vit … intensément… profondément. Et il vous marque!
Rendez vous est donc donné à la péniche La Marquise en ce premier mai ensoleillé. La soirée est chaude et agréable. C’est un vrai bonheur de se retrouver au bord du Rhône!
On retrouve sur place avec plaisir Laurent (aka le grand Timonier) venu lui aussi déguster sa part de stoner instrumental.

 

Rescue Ranger
Avant le plat de résistance Karam to Burn, 2 formations nous sont proposés en guise de hors d’œuvre : on commence avec le trio Rescue Rangers. Sans risque de me tromper, vu l’accent chantant du leader / guitariste, les membres du groupe doivent être supporters de l’Ohème. Rescue Rangers officie dans un rock stoner limite psychédélique qui me fait songer parfois aux envolées d’un Queens of the Stone Age dynamisé. La musique est plutôt agréable et bien exécutée sans être transcendante non plus … Techniquement, la section rythmique est impressionnante notamment la basse omniprésente qui insuffle un groove assez terrible aux morceaux. Cependant, dans le public, l’intérêt reste mesuré… Durant la prestation des sudistes, la Marquise s’est petit à petit copieusement garnie (pas loin de 150 personnes à vue de nez) Je vous le disais : Karma to Burn mobilise les foules.

 

The Socks
Après les Rescue Rangers, c’est au tour des locaux de The Socks d’investir la scène. J’avoue que j’avais aperçu leur nom sur les affiches, mais bon « Les chaussettes » honnêtement, ça le fait moyennement comme nom de groupe, vous ne trouvez pas ? Je ne m’attendais à rien … et forcement, comme souvent, dans pareil cas, je me trompais lourdement.
The Socks évolue dans un stoner puissant inspiré par Black Sabbath voire Led Zeppelin. Sur scène, c’est massif et vraiment dantesque. Les 4 musiciens sont clairement à l’aise et arrivent à distiller une ambiance poisseuse bien propice au hochement de tête bien en rythme. Le chanteur / guitariste avec son superbe tee-shirt « Black Tusk » est complément habité par sa musique et distille ses vocaux avec talent. Le look des musicos est assez travaillé (le 2e guitariste notamment avec sa magnifique barbouze) les gars semblent tout droit sortis des 70’s. Le son est superbe et il faut bien avouer que nous succombons aux charmes vénéneux du quatuor Lyonnais.Ça pilonne sévère ! Le public, qui comprend manifestement pas mal de fans de The Socks, est aux anges et les premiers mouvements de masse se font même sentir ; rappelez-vous : nous sommes sur une péniche ! Du coup, ça tangue !!!! The Socks défend brillamment son dernier EP «Bedrock» sur scène, et arrivent facilement à se faire 2 nouveaux fans : le grand Timonier et moi-même.
Je m’empresse de récupérer les 2 EP de The Socks : une excellente découverte, et un groupe de plus pour la rubrique « Support your Local Team » (pour l’émission « Noise Pollution » tous les vendredis sur Radio Canut 102.2 FM)

 

Karma to Burn

Après une attente courte pendant laquelle Denis, grand arpenteur des scènes métalliques nous rejoint, le trio américain tant attendu prend possession de la scène avec une furieuse envie d’en découdre. Ca tombe bien le nombreux public est là pour eux. … Et tout de suite, malgré la bonne volonté des 2 groupes précédents, on se rend bien compte que nous avons changé de division en termes de qualité.
Rob Oswald, avec sa tête de fou (improbable croisement entre Charles Manson et un SDF) martèle ses fûts avec une classe et une précision incommensurables. Quel talent ! Avec un kit de batterie ultra minimaliste, le mec insuffle une pulsion presque animale aux morceaux de Karma to Burn.
Rich Mullin, campé sur la gauche de la scène, avec son désarmant sourire collé aux lèvres, balance son groove de malade en faisant tournoyer sa basse vrombissante. Quant à Will Melcum, à droite avec son éternelle casquette rivée sur la tête, se pose en grand maître de cérémonie en multipliant les riffs comme d’autres multipliaient les pains.
L’alchimie dégagée par la somme de ces 3 individualités est irréelle, quasi magique. D’entrée, les lascars nous prennent directement à la gorge avec un « 47 » bourré de riffs et issu de leur dernier opus. La transe commence tout de suite !
Comme je le disais en intro, la musique de Karma to Burn se vit … Elle se matérialise presque physiquement tellement l’ondulation, les ondes et le groove dégagés sont palpables. On se dandine, on crie, on hurle, on bangue comme des sauvages … Quel bonheur ! Dès le 2e morceau, le groupe nous envoie un « 08 » orgasmique dans les dents, avec sa montée crescendo. Le nirvana n’est pas loin !
Karam to Burn a le don de partager ses émotions avec son public. Le tout sans un seul mot prononcé, juste en échangeant des sourires des regards et surtout en nous distillant ses riffs quasi divins.
Toute la set-liste sera à l’avenant : une collection magique de morceaux propices à la transe … Le public est bien entendu déchaîné … quelques stage-divers se lancent même dans la mêlée à en toucher le plafond !! La Marquise ne cesse maintenant de tanguer, parcourue de frissons de plaisir et de bonheur !
Les quelques curieux qui ont la chance de découvrir Karma to Burn ce soir sont sur les genoux comme tous les autres d’ailleurs … Comme j’aimerai être à leur place d’ailleurs, découvrir Karma to Burn aujourd’hui est une véritable aubaine. Comment un groupe de ce calibre peut-il rester encore dans l’ombre ? Car tous ses morceaux sont une véritable invitation à la fête, un message universel qui va bien au-delà du clivage métallique. La horde des fans de Karma to Burn ne cesse de grossir. Et ce n’est que justice !
Ces mecs sont des magiciens qui réussissent à ouvrir les portes du paradis musical durant leurs concerts. Et ces quelques mots ont bien du mal à retranscrire le plaisir qu’ils sont capables de donner.
1h 15 de bonheur qui me laisse vidé et heureux.
Merci Rob ! Merci Will ! Merci Rich ! Merci d’exister tout simplement !
Assurément le Live de l’année pour l’instant en ce qui me concerne !

 

Set-liste
01. Forty-Seven
02. Eight
03. Thirty-Nine
04. Forty-One
05. Fourteen
06. Thirty
07. Forty-Two
08. Five
09. One
10. Nineteen
11. Thirty-Two
12. Twenty-Eight
———————–

13. Twenty

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