par Raphael
Paradise Lost est un des piliers du Gothic Death, un style que le groupe a lui-même engendré. En ce début d’année 2012, le groupe d’Halifax nous propose sa 13ème offrande, son nouvel opus « The Tragic Idol ». L’album à peine sorti dans les bacs, Paradise Lost se lance comme à son habitude dans une belle tournée européenne, agrémentée de plusieurs escales françaises (dont le traditionnel concert au Transbordeur.) Paradise Lost fait partie des quelques groupes qui font l’unanimité à la maison. Ma tendre et douce partage avec moi une véritable vénération pour leurs mélodies ouvragées et métalliques. Il était donc impossible de louper ce nouveau set de Paradise Lost. Comme un symbole, c’est sous une pluie battante que nous arrivons au Transbordeur … Après avoir retrouvé le sémillant Laurent (aka Le Grand Timonier) en train de consciencieusement distribuer des flyers à la gloire de la plus grande émission de radio du monde (« Noise Pollution » sur Radio Canut 102.2FM Lyon tous les vendredis de 20h à 21h), nous constatons avec consternation que le concert se tiendra dans la salle du Trans-Club, et non comme les 2 concerts précédents de Paradise Lost, dans la grande salle du Transbordeur. Les préventes de billets ont été trop faibles … Triste constat ! Après plus de 20 ans de carrière et 13 albums, voir qu’un groupe de la trempe de Paradise Lost n’arrive plus à mobiliser le public fait mal au cœur. Certes, globalement, les concerts sont de plus en plus nombreux dans la région et aussi de plus en plus chers, mais comment avons-nous pu arriver à ces extrémités? Il est vrai que la réputation live de Paradise Lost n’est guère flatteuse : si Nick Holmes, le chanteur est en forme, tout peut très bien se passer mais dans le cas contraire, le concert peut vite tourner à la soupe à la grimace. Cette réputation n’a certes pas du aider à remplir la salle. Mais, j’ai peur que cela traduise une crise beaucoup plus profonde du secteur de la musique. En effet, pour compenser les ventes de disques de plus de plus anecdotiques (encore -15% de volume pour le premier trimestre 2012), les groupes tournent de plus en plus… saturant le créneau des concerts. Les bourses des fans ne sont pas extensibles. Pour notre concert de ce soir, vu ce déménagement dans la petite salle et la réputation du groupe, nous craignons le pire: Paradise Lost doit bien faire la grimace. Vont-ils nous le faire payer ?Swallow the Sun Ce sont les Finlandais de Swallow the Sun qui font office de première partie sur toute cette tournée européenne. Une fois dans la salle, j’avoue ne guère prêter attention à leur gothique triste et quelque peu aseptisé, préférant (et de loin) discuter avec les amis présents. Le groupe a, semble-t’il, du mal à capter l’attention du public présent. Pourtant, j’avais découvert Swallow the Sun il y a 2 ans en première partie de Katatonia au CCO. Et, à l’époque le groupe m’avait fait forte impression malgré une communication avec le public inexistante. Mais, je ne sais pas ce qui s’est passé depuis ; cela me semble bien fade ce soir. Tant pis !
Paradise Lost Après un très court intermède, Paradise Lost arrive sur l’intro bien pompeuse de leur tout premier album ! Retour au tout début des années 90 ! Superbe clin d’œil ! Et quel bonheur d’entendre le groupe directement enchainer sur un inespéré « Widow » issu du fantabuleux « Icon » !!!!! Mwééééééééé !!!! Depuis le temps que le groupe faisait l’impasse sur ce chef d’œuvre ; c’est craquage de cou bien en règle pour ma part !! On embraye direct sur le popisant et réussi « Erased » issu de l’album de 2002, « Symbol of Life » ! Quel début de set ! Je suis tellement à fond, que j’en oublie complètement mes craintes sur l’état d’esprit des musiciens. Ce n’est qu’au 4e morceau, « Honesty in Death » premier single issu de « The Tragic Idol » que je sors de ma bulle. A mon grand soulagement, les 5 musiciens restent professionnels. Mieux, à chaque extrémité de la scène, les 2 guitaristes, Greg Mackintosh et Aaron Aedy jouent comme si leurs vies en dépendaient, faisant fi de la petite salle. Aaron Aedy notamment, joue cassé en 2 à banguer comme un taré : ce mec est un fou furieux et vit littéralement la musique qu’il joue ! Steve Edmondson, le bassiste, comme à son habitude, est fort discret et très en retrait, faisant juste le taf, nous accordant tout juste quelques maigres sourires. Le batteur, Adrian Erlandsson, ex At the Gates, dynamise toujours autant les morceaux de Paradise Lost. Je suis de plus en plus persuadé qu’il est vraiment le batteur qui manquait à Paradise Lost pour franchir un nouveau pallier. Bon, reste la prestation de Nick Holmes … Et bonne nouvelle : le chanteur fait le métier, sans esbroufe et surtout sans faire la tête. Il chante correctement, annonçant laconiquement les titres des morceaux avant de les jouer. C’est déjà pas mal mais comme à son habitude, il reste distant et assez froid. Le public, essentiellement constitué de fans ne lui en tient pas rigueur et semble s’amuser, notamment devant, où un poignée de fans s’en donne à cœur joie. L’avantage de jouer au Trans-Club est que le public est bien compact, bien groupé devant la scène. On se tient chaud. Etant en promotion du très récent « The Tragic Idol » (sorti 5 jours plut tôt), Paradise Lost garnit sa set-liste de 4 nouveaux morceaux. Malheureusement, ces chansons ne sont clairement pas familières et cassent un peu l’ambiance. D’ailleurs, pour ma part, après un excellent début de concert, je perds un peu le fil et ne rentre pas complètement dans le trip. Ca reste un bon concert avec un son correct mais pas tonitruant … Heureusement, pour nous réveiller, nous avons droit à une 2ème surprise : après le dantesque « Widow », voici le retour de l’excellent « Symbol of Life » dans la set-liste. J’adore ce titre ! 2ème craquage de cou pour ma part ! Niveau bizarrerie je note qu’un seul extrait du très soigné avant–dernier album, « Faith Divides Us – Death Unites Us » est joué ce soir… étrange…. Le concert ne durera finalement pas plus de 1h15 (pas une seconde de plus) pour une prestation globalement fade …Le groupe s’est contenté d’égrener ses tubes sans fioriture et sans dégager une passion folle. Dommage. Le souci avec ce genre de concert très court c’est que de nombreux tubes manquent à l’appel : quid de « Enchantment », « True Belief », « The last time », « Hollowed Land « etc… ? Nous repartons avec un sentiment quelque peu mitigé. Paradise Lost a respecté ses fans venus les admirer, mais n’a rien fait pour en conquérir de nouveau et apparait même presque sur le déclin. Un concert de plus mais sans grand relief … dommage.
Set-liste 01. Desolate 02. Widow 03. Erased 04. Honesty in Death 05. Forever Failure 06. Soul Courageous 07. In This We Dwell 08. Praise Lamented Shade 09. Pity the Sadness 10. As I Die 11. Symbol of Life 12. Tragic Idol 13. The Enemy ———————————— 14. One Second 15. Fear of Impending Hell 16. Faith Divides Us – Death Unites Us 17. Say Just Words