compte-rendu du concert de CAUCHEMAR / SANCTUAIRE, mardi 22 mai 2012, Moko, Lyon

 

Par Raph

L’histoire de ce concert est assez inhabituelle. En effet, 3 semaines avant cette date, je n’avais jamais entendu parler de Cauchemar.

 

Tout commence donc durant le mémorable concert de Karma to Burn, le 1er mai à Lyon. A cette occasion, Laurent (aka le Grand Timonier) et moi-même croisons Denis, clermontois de son état et surtout infatigable arpenteur des scènes métal.
– « Dites les gars, vous allez au concert de Cauchemar le 22 mai à Lyon ?
– Cauchemar ? Jamais entendu parler de ce groupe ! »

 

Bizarre ! Si Denis est prêt à faire 400 bornes aller/retour en un soir pour assister au concert d’un groupe inconnu, il faut prendre la peine de jeter une oreille (voire 2) à ce que propose ce combo….
Je me lance donc à la recherche d’infos sur cet obscur groupe répondant au doux nom de Cauchemar. Ce groupe canadien francophone officie dans un heavy / doom sépulcral proche de Pentagram ou des premiers Black-Sabbath. Leur premier EP « La Vierge Noire » contient 5 morceaux très personnels et plutôt accrocheurs malgré un son approximatif mais finalement adapté au genre. Les paroles en français ajoutent un cachet tout à fait inhabituel à Cauchemar… Chose amusante, la chanteuse, Annick Giroux est assez connue pour avoir écrit un livre de cuisine en anglais « Hellbent For Cooking », où la Miss reprend des recettes suggérées par des musiciens de Heavy Metal.
La place de concert étant fixé au prix prohibitif de 5 Euros, rien ne s’oppose à découvrir les Québécois sur scène.
En ce début de soirée pré-estivale, je me retrouve donc au Moko, pub lyonnais situé en plein centre ville. La température est douce et tout s’annonce sous les meilleurs auspices.
Le Moko est équipée d’une cave voutée permettant d’accueillir des concerts. Un bémol : la scène est minuscule, comme la salle du reste.
Après avoir rejoint Denis et Laurent (aka le Grand Timonier), nous voici à siroter quelques breuvages houblonnés en attendant le début des hostilités. On croise alors les musiciens de Cauchemar en train de se désaltérer également. Annick Giroux nous aborde tout naturellement avec un grand sourire. Elle nous apprend que les Canadiens sont sur la route depuis 1 an et demi. Le groupe fait le tour du monde en jouant partout où il peut. Belle aventure !

 

Sanctuaire
Avant Cauchemar, nous avons droit à une première partie, Sanctuaire. Après information, il semble même que le groupe grenoblois soit l’organisateur de cette date.
Sanctuaire attaque son set devant 30 personnes. Le groupe officie dans un répertoire très proche d’ADX, avec un chant typiquement français. On est dans un heavy traditionnel tout droit issu des 80’s…
L’intérêt du groupe se trouve dans son univers très personnel : le leader / chanteur, Florent prend la peine de présenter chaque morceau avec quelques phrases poétiques et bien noires. C’est vraiment réussi : avec un ton torturé et malsain, le chanteur nous renvoie des images très fortes qui collent parfaitement au thème du morceau.
Comme quoi, avec très peu de moyens mais pas mal de talent, il est possible de faire des trucs passionnants et surtout prenants. Malheureusement, musicalement, le son est catastrophique… Le premier morceau est un véritable supplice auditif. La batterie non amplifiée écrase absolument tout ! Les 2 guitares et la basse se mélangent dans un vacarme effroyable : impossible de distinguer les différents instruments.
Malgré tout, j’essaie de m’accrocher, intrigué par la personnalité plutôt noire du propos. Au bout de 3 morceaux, le son finit pas s’équilibrer et même si cela reste abominable, cela permet d’à peu près comprendre la teneur des morceaux. On apprend que le concert est le 2ème du gang grenoblois, ce qui peut expliquer les approximations en terme de son.
En tout cas, le concert confirme mon impression : Sanctuaire a un vrai talent pour tisser sa personnalité à travers des paroles bien glauques et des riffs solides. Je suis vraiment intrigué et je repars avec le CD sous le bras. Il va falloir que j’écoute ça plus attentivement.
J’espère pouvoir les revoir rapidement dans des conditions plus optimales, au Rising Fest II de Dijon à l’automne par exemple, où les Grenoblois se produiront.

 

Cauchemar
En attendant les Québécois, on ressort s’abreuver … Ben, être enfermer à 30 dans une cave à se faire torturer les oreilles, ça donne soif.
La pause s’éternise un peu car Cauchemar tente de régler le son en effectuant une longue balance. Le groupe essaie de faire le mieux possible.
Et, quand le concert commence vraiment, les choses vont bien mieux, leurs efforts n’ont pas été vains. La batterie n’est plus aussi assourdissante, et on arrive même à distinguer les cordes.
Annick a revêtu une belle cape noire et un collier en os, ajoutant une pincée de magie shamanique à sa prestation.
Le massif batteur exhibe un magnifique tatouage de Caribou qui lui barre tout le torse. A gauche de la scène, le guitariste a un look bien typique : on le regarde et on sait que ce mec ne peut jouer que du Doom, et rien d’autre … A droite, le bassiste a un look plus décalé, presque punk. Pendant tout le long du concert, il va s’évertuer à faire de gros yeux … effrayant ! Ce qui est sur, c’est que les 4 musiciens vivent leur truc passionnément et à fond … Le public n’attend que ça, et se laisse embarquer dans le voyage …
L’intégralité de leur EP « La vierge Noire », 4 nouveaux morceaux et 2 reprises seront joués. Le public, certes peu nombreux, est très enjoué. Annick, avec sa gestuelle très démonstrative, son enthousiasme et son accent chantant charme tout son monde. A noter d’ailleurs, que l’accent québécois s’il est très prononcé quand elle parle, disparait complètement quand elle chante. Etonnant. 😆
Et même si la voix d’Annick manque légèrement de puissance, la magie opère. La chaleur s’élève rapidement.
Les mélodies sont assez entêtantes et sont bien agréables. Cauchemar surprendra son monde en reprenant l’emblématique « Under the Oak » de Candlemass … en français.
Une dernière reprise plus anecdotique de The Misfits « London Dungeon » sera joué.
Au bout de 1 heure intense, le concert s’achève sous les vivas du public ! On se retrouve rapidement au merchandising pour s’acheter le fameux EP de Cauchemar.
Magique et intense : une excellente soirée !
Vivement la suite pour Cauchemar et notamment le nouveau disque …. Dès qu’ils rentrent au Canada, ils s’y attèlent, c’est promis !
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