Une voix, un engagement, un parcours d’actrice d’une exigence folle : née au Liban, ayant fait ses classes dans le théâtre de la décentralisation puis à l’Actors Studio de New York, Delphine Seyrig (1932-1990) se révèle au cinéma, à l’orée des années 1960, dans L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais. Elle enchaîne ensuite avec les plus grands auteurs de l’époque, de François Truffaut à Jacques Demy, qui en fait une inoubliable fée des Lilas dans Peau d’âne. Le hasard des rencontres et la singularité de sa personnalité l’entraînent vers un cinéma de recherche, comme l’illustrent son compagnonnage avec Marguerite Duras, puis le rôle inoubliable de Jeanne Dielman, pour Chantal Akerman en 1975.
Parallèlement à son parcours au cinéma, elle est une grande comédienne de théâtre, créant plusieurs pièces d’Harold Pinter et collaborant régulièrement avec Claude Régy. Signataire du Manifeste des 343, elle s’initie à la vidéo aux côtés de Carole Roussopoulos et Ioana Wieder, créant le collectif les Insoumuses, et signe ou cosigne plusieurs films féministes militants qui frappent aujourd’hui par leur pertinence et leur modernité.
Remerciements à Les Acacias, Capricci, Carlotta Films, Centre audiovisuel Simone de Beauvoir,
Ciné-Tamaris, Malavida, Tamasa Distribution
A l’Institut Lumière jusqu’au 30 juin