Aujourd’hui, on vous propose de discuter ensemble des liens entre numérique et féminisme. Le terme de « numérique » recouvre une multitude d’objets et de sens. Parfois utilisé comme synonyme d’internet, il désigne une industrie, des machines, des logiciels, des infrastructures, des réseaux et l’ensemble des pratiques associées. S’il semble essentiel de produire une critique du numérique, de certaines de ses utilisations, il n’en demeure pas moins qu’il fait aussi l’objet d’un usage quotidien, ordinaire, qu’il est difficile, et peut-être pas souhaitable, de rejeter en bloc. On ne peut pas ignorer le fait que le numérique est majoritairement le fruit d’entreprises capitalistes, on sait cependant aussi qu’il existe des pratiques du numérique qui ont une portée émancipatrice. On sait également qu’il existe des luttes pour s’approprier le numérique, pour produire des outils numériques en-dehors des logiques capitalistes. C’est peut-être là l’enjeu de la critique du numérique : permettre son appropriation, retirer aux entreprises capitalistes le monopole de sa production. Nous voudrions au cours de cette émission amorcer des pistes de réflexions, sans nécessairement en tirer des conclusions, ou trancher entre entre des bonnes ou des mauvaises pratiques du numérique, mais en soulignant tout de même ce qu’il nous semble important d’interroger politiquement. Une heure ne permet évidemment pas de faire le tour du sujet, mais ça n’empêche pas de commencer ! Alors avec les clefs à Bonnettes, on vous propose d’interroger l’utilisation des réseaux sociaux, et plus largement du numérique pour diffuser des idées politiques, et de se demander s’il est possible d’investir internet comme un espace féministe.
Une cartographie fascinante qui illustre les dimensions physiques et géopolitiques de la structure d’Internet est une tentative de matérialiser le nuage. Le terme « nuage » fait référence à un imaginaire technologique qui existe en l’absence d’un lieu ou d’un territoire, quelque chose d’immatériel, abstrait, intemporel et apolitique : https://www.cartografiasdainternet.org/en
Pour un internet féministe
LE MANIFESTE CYBORG ET AUTRES ESSAIS, Donna Harraway : https://monoskop.org/images/1/13/Haraway_Donna_Le_Manifeste_cyborg_et_autres_essais_2007.pdf
Le 19 octobre, on vous a proposé une émission avec plusieurs thématiques tournées vers différentes actualités : on a été tout d’abord contentes d’accueillir une personne qui vient nous parler du Festival La Douille, festival féministe des savoirs techniques. On a aussi parlé de luttes pour le droit au logement et de la situation des squats à Lyon. Un peu de poésie et des pauses musicales… ! On vous a proposé aussi une nouvelle fois notre rubrique « violences », avec comme thématique : pourquoi ne porte t-on pas plainte ?
Bonne écoute !
Ressources citées dans l’émission : Festival La Douille : https://www.ladouille.xyz/
Les clés à bonnettes font leur rentrée sur le 102.2 ! Nous (première !) saison, nouveau créneau, désormais c’est un lundi sur deux à 17h qu’elles déboulonneront le patriarcat sur les ondes rebelles de radio Canut.
Au programme dans cette émission des actus féministes, des retours sur plusieurs lectures estivales, une playlist automnale qui accompagne la déprime d’un monde qui sombre dans le fascisme et une première chronique sur les violences sexistes et sexuelles.
Dans cette émission on a parlé de :
– La décharge, Béatrix Beck – L’amie prodigieuse, Elena Ferrante (saga en 4 volumes : L’amie prodigieuse, Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste et L’enfant perdue) – Dès que sa bouche fut pleine, Juliette Oury
Musiques :
– Des heures (Emma Peters) – Forever Young (Alpha Ville) – Making plans for Nigel (Camille) – Making plans for Nigel (XTC) – Modern Love (Zaho de Sagazan) – Trote tarapaqueño (Conjunto Alerce) – Rototo (Merope)
Rubrique « Violences » :
Aujourd’hui, en lisant Valérie Ray Robert, autrice d’Une culture du viol à la Française, Libertalia, 2020, de plusieurs blogs et newsletters, notamment Crêpe Georgette, et un entretien à La Déferlante.
Un montage bonus avec Kompromat est écoutable ici ! :
Le langage, la langue, écrite ou orale, permet de communiquer nos pensées, d’interagir entre nous. Mais aussi, la langue structure nos pensées et elle reflète notre perception du monde. Elle est normée, et elle n’introduit pas que des mots, mais également des concepts, des représentations, des valeurs, des stéréotypes, dont le sexisme fait partie par exemple, entre autres. On peut donner des exemples connus comme la fameuse règle “le masculin l’emporte toujours sur le féminin” s’agissant de grammaire martelée depuis bien jeune, ou encore la masculinisation des métiers, des fonctions, des titres et grades prestigieux. On pense aussi aux expressions et aux insultes à caractère sexiste et/ou sexuel, fortement ancré dans nos usages de la langue qui banalise le langage sexiste, perpétue les stéréotypes, les inégalités, les discriminations, les violences et brident nos imaginaires. En plus du langage en lui-même, la littérature, comme bon nombre d’autres arts, a effacé les écrivaines de l’histoire d’une part, en imposant le “male gaze”, le regard masculin, et en imposant des contenus stéréotypés, sexistes, invisibilisant les femmes et les minorités de genre, pour ne citer qu’elles, leurs vécus, leurs forces, leurs singularités. Ce soir, on a voulu réfléchir à comment écrire autrement, à ce qu’était une écriture féministe, une écriture dite “inclusive”. À cette occasion, on est très contente d’accueillir des invitées qui nous parleront de leur atelier d’écriture et de leurs travaux : salut Elise, Ronja ! Mais avant ça on va commencer par parler un peu d’actualité, bien trop préoccupante, en faisant des liens entre antifascisme et féminisme.
Retrouvez une de nos invitées ici : https://elisebonnard.com/ et ici : https://www.papiercharbon.fr/
Ressources qui ont servies pour l’émission :
La théorie de la Fiction-Panier d’ Ursula K. Le Guin : https://www.terrestres.org/2018/10/14/la-theorie-de-la-fiction-panier/
Des femmes et du style. Pour un feminist gaze, Azélie Fayolle
Un réveil antifasciste venu du féminisme, ntretien Auxi J. León, Ana Luna, Réalisé par Marie Montagnon, Viviane Albenga, Mouvements 2020/4 (n° 104)2020/4 (n° 104), pages 106 à 114 : https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=MOUV_104_0106&download=1
En ce 17 mai, avec les bonnettes on avait envie de réfléchir autour de l’apprentissage, qu’est-ce que ça veut dire apprendre ou peut-être désapprendre, transmettre… c’est finalement ce qui se passe pour nous en étant ici, dans ces studios, à discuter et tirer des fils autour de thème, de théories, de concepts, d’actualités, mais aussi à prendre les micros et faire fonctionner une table de mixage…
Une des définitions du dico par exemple ça peut être : « Acquérir la connaissance d’une chose par l’exercice de l’intelligence, de la mémoire, des mécanismes gestuels appropriés, etc » mais une autre définition nous dit aussi « acquérir par l’expérience, le contact des humain.es, etc., la connaissance de ce qui sert pour la conduite de la vie. » Nous, on est passées par différentes institutions dans nos vies d’enfants et d’ados pour apprendre à lire, à écrire, peut être apprendre des métiers, peut-être pour conduire, tout un tas de chose finalement. Ce qui est chouette c’est qu’on continue d’apprendre tout un tas de choses aussi, dans nos vies d’adultes. On a cherché à savoir un peu théoriquement comment ça se passait dans notre cerveau quand on apprend, on a aussi récolté des témoignages divers autour d’apprentissages récents ou moins récents, une expérience de l’école auto-gérée de Lyon et on est ravies d’avoir une invitée qui nous racontera son parcours d’électricienne !
Pour cette émission, on reviens sur quelques films de réalisatrices ou scénaristes pour les jours de pluie ou de soleil, les nuits où l’on a besoin de s’évader ou se mouvoir. Pourquoi on pense que ces films sont à ne pas manquer ? Bonne écouté !
Liste de films :
L’une chante, l’autre pas – Agnès Varda (1977)
Thelma et Louise – Ridley Scott et scénario de Callie Khouri (1991)
Les Merveilles – Alice Rohrwacher (2014)
Mustang – Deniz Gamze Ergüven (2015)
Il reste encore demain – Paola Cortellesi (2023)
La amiga de mi amiga – Zaida Carmona (2022)
Frida – Julie Taymor (2002)
Aftersun – Charlotte Wells (2022)
On a écouté dans cette émission…
The abortion song du film L’Une Chante, L’Autre Pas (Agnès Varda, 1977)
Dos días en la vida – Fito Páez (1992)
Nessuno – Petra Magoni, Ferruccio Spinetti (2004)
A bocca chiusa – Daniele Silvestri, Paola Cortellesi (2023)
The L World Theme – BETTY (2004)
La despedida – Shakira (2002)
Under Pressure – Queen, David Bowie, Oliver Coates (2022)
Après plus de quinze ans d’ondes féministes, Lilith, Martine et les autres s’arrêtent et Les Clefs à Bonnettes débutent sur Radio Canut !
Depuis 2008, le créneau est tenu par Lilith, Martine et les autres. Il n’y a plus personne de la création de l’émission depuis un certain temps. Alors on a voulu réfléchir ensemble à ce qu’on voulait, nos bases, et tout ça nous a mené vers un changement d’émission, un changement de nom, tout en gardant la volonté d’une émission féministe. Ce processus, il est possible parce qu’on a intégré l’émission Lilith Martine et les autres, parce qu’on y a pris nos marques, le plaisir et la force de participer à une émission féministe. Il est aussi possible grâce à toute la lutte portée par les copaines pour la place des questions féministes au sein de Radio Canut, pour avoir participé à construire RadioRageuses, et ouvert la voie, nos voix. Alors surtout, on voulait vous dire merci.
Et voilà, c’est les Clefs à Bonnettes, on nous souhaite longue vie, et on vous laisse écouter ici nos envies ! :