Pour ce concert de rentrée, c’est encore l’association DREAM FACTORY qui régale. Depuis quelques mois, cette nouvelle structure très prolifique fait feu de tout bois pour nous programmer des affiches de qualité dans notre belle capitale des Gaules. Pour l’instant, c’est essentiellement le registre extrême qui est à l’honneur : souvenez-vous de BEHEMOTH, NAPALM DEATH, SEPULTURA … Peu importe, merci à DREAM FACTORY d’essayer de faire bouger les choses.
Aujourd’hui, pour changer un peu de style, la soirée proposée associe du Heavy Metal et du Pagan. Plus amusant, c’est aussi un hommage au mot « storm » car ce soir au CCO, se présente la doublette BRAINSTORM / ALESTORM. Soit, pour résumer, vous avez le choix entre une tempête de cerveaux ou une tempête de bières (ha ! ha ! ha !)
Donc, à ma droite, BRAINSTORM ! Formé en 1989, BRAINSTORM évolue dans un Heavy metal un brin Power voire teinté d’épique. Un genre que je qualifierai de typiquement germanique. Au début des années 2000, les Allemands ont sorti quelques albums vraiment réussis et notamment, le triptyque « Metus Mortis » (2001), « Soul Temptation » (2003) et « Liquid Monster » (2005). S’appuyant sur un chanteur talentueux, ces disques contiennent quelques petites merveilles de Heavy Metal. Malheureusement, après des débuts prometteurs, le groupe s’est quelque peu égaré en multipliant les sorties nettement moins marquantes et n’a finalement jamais concrétisé. Du coup, BRAINSTORM est resté cantonné dans la 2e division du genre. Les choses semblent s’améliorer avec la sortie d’un nouveau disque, « Firesoul » du meilleur tonneau. Fan depuis la sortie de « Soul Temptation », je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de croiser le groupe en concert. Ce soir, je suis donc ravi de saisir cette occasion rare. En 25 ans de carrière, BRAINSTORM ne s’est pas produit très souvent dans la région.
Et à ma gauche, ALESTORM ! Groupe beaucoup plus récent (2004 seulement), ALESTORM se définit plus comme un représentant de la scène Folk Metal. Grands déconneurs devant l’éternel, les Ecossais ne s’embarrassent pas de thématique et de contexte compliqués. Le principe : faire des chansons festives en s’appuyant sur la mythologie des Pirates. Ici, la Piraterie est plus un prétexte à la déconne (genre pour les déguisements et l’alcool) qu’un sujet très sérieux. En interview, les membres d’ALESTORM avouent eux-mêmes qu’ils n’y connaissent rien du point de vue historique. Leur seule référence reste la série des films « Pirates de Caraïbes » (Oui, celui avec Johnny Depp) Malgré leur faible bagage culturel, actuellement, les Ecossais rencontrent un succès incroyable notamment auprès des jeunes fans. En somme, tout le contraire de BRAINSTROM.
Vous avez bien compris, que moi, en tant que vieux routard assumé, ma présence ce soir au CCO est avant tout lié à la présence de BRAINSTORM sur l’affiche. En arrivant dans les parages de la salle, je suis surpris par la foule qui s’est déplacée ce soir. Bonne nouvelle ! Cependant, vu le nombre d’adolescents déguisés en pirate de pacotille, je ne me fais aucun doute sur le nom du groupe qui déplace le plus pour ce concert. Cette ambiance festive et cette affluence des grands soirs promettent une bien belle soirée Cependant, j’ai un petit pincement au cœur : malgré leur longévité, j’ai bien peur que BRAINSTORM joue devant une assistance peu concernée.
BRAINSTORM
Je me place rapidement dans la salle alors que le back-drop du groupe est déjà en place. Il reprend la pochette du dernier album « Firesoul » : et chose que je n’avais pas remarquée, cette pochette est très similaire à celle du « Soul Temptation » sorti il y a plus de 10 ans (Succube infernale aux poumons hypertrophiés affichée dans des teintes verdâtres). BRAINSTORM tente-t-il de réitérer le succès de son album référentiel ? Mystère : le public est encore vraiment clairsemé. Mais, le temps de patienter quelques minutes, les rangs se garnissent, me rassurant quelque peu.
Heureusement, dès les premières notes jouées par BRAINSTORM, l’ambiance est au rendez-vous : les fans sont bien présents. Plus de peur que de mal !
Le groupe bénéficie d’un peu plus d’une heure de show ; qu’il va utiliser pour proposer une set-liste best-off du meilleur effet. L’idée est bien d’essayer de se faire quelques nouveaux fans. Les 3 disques référentiels évoqués plus haut se taillent la part du lion lors du show de BRAINSTORM (notamment le merveilleux « Soul Temptation »). Les perles s’enchainent : « Shiva’s Tears » avec son inspiration indienne, le tube « All Those words » sur lequel l’assistance chantonnent à tue-tête, « Doorway to Survive » très rentre-dedans …
Le petit dernier n’est pas oublié : le single « Firesoul » ne dépareille pas parmi tous ces classiques. Le Heavy Metal de BRAINSTORM fait mouche.
Le chanteur, Andy B. Franck est tout sourire. Il nous fait profiter de sa voix puissante et parfaitement maitrisée. En vieux briscard, le chanteur se met rapidement le public dans la poche en multipliant les blagues, et en s’essayant au Français : effort toujours apprécié des fans français. Son charisme et sa simplicité font plaisir à voir. D’une stature impressionnante, le gaillard éclipse tous les autres musiciens présents sur scène. D’ailleurs, ceux-ci l’ont bien compris et lui laissent le maximum de place. Andy B. Franck porte le show sur ses épaules et ne cesse de se marrer:. Du coup, l’ambiance est très conviviale et incite à la fête.
Clairement, BRAINSTORM a marqué des points ce soir … Il a fait plaisir à ses fans finalement relativement nombreux (Hail To Nath, Fury, Jean et Nounours) qui avaient fait le déplacement juste pour eux et a probablement capté l’attention de quelques curieux.
J’espère les voir un jour au Hellfest : BRAINSTORM est encore un exemple d’un groupe dont je n’ai pas le souvenir d’avoir vu dans le festival clissonnais. (Ben Barbaud si tu nous lis !)
En conclusion, ce concert attendu depuis si longtemps m’a fait passer un excellent moment. Merci aux Allemands.
Set-liste BRAINSTORM – 17 Septembre 2014
01. Highs Without Lows
02. Shiver
03. Firesoul
04. Worlds Are Comin’ Through
05. Hollow Hideaway
06. Falling Spiral Down
07. Doorway to Survive
08. Shiva’s Tears
09. …And I Wonder
10. All Those Words
11. How Do You Feel
Après cette belle performance, il est temps de faire un petit retour à la case « bar ». Il s’agit de bien s’hydrater. C’est important ça, de bien s’hydrater.
ALESTORM
Comme vous l’avez sans doute deviné en ayant lu les quelques lignes plus haut, je ne suis guère familier avec le répertoire d’ALESTORM. Doux euphémisme ! J’avoue même humblement que je n’ai écouté que quelques singles à droite, à gauche. Ce concert est donc l’occasion de découvrir cette nouvelle sensation directement sur scène.
Prudemment, je me positionne un peu en retrait pour assister aux premiers titres. En fonction de la tournure des évènements, je me rapprocherais.
La pression monte doucement : le public semble impatient d’en découdre. Heureusement, dans une grande clameur, ALESTORM arrive enfin. Sur scène, il y a du monde ; un chanteur (armé d’un clavier), un bassiste, un batteur, un clavier, un guitariste et un zébre gonflable. (!!!) Je n’ai aucune idée de ce qui pourrait justifier la présence de ce ballon gonflable en forme d’animal de la savane. Peut-être une private joke. En tout cas, ce jouet colle assez bien avec l’idée de déconne que je me faisais de ALESTORM. Attendez …. Je recompte ! Oui je ne rêve pas : il y a bien 2 (DEUX !) claviers sur scène ! Bigre !
Visuellement, les musiciens semblent tout heureux. Je dirais même que le chanteur-leader semble quelque peu fatigué tellement il semble heureux…. En gros, l’abus de boissons a dû l’aider à être dans cet état.
ALESTORM propose une sorte de mix à base de folk pagan metal enjoué mélangé à de grosses voix extrêmes. Rapidement, le gros point noir (à mes yeux en tout cas, car ça n’a pas l’air de gêner les fans) est la présence de ces 2 claviers. Les petites mélodies et ritournelles joués sur ces instruments sont certes entrainantes mais très agressives. J’ai du mal à suivre et surtout à accrocher (Oui je suis un vieux qui ne comprend rien)
Ce qui est sur, c’est que dans le public, c’est la pure folie ! Les gens aiment, c’est évident. L’ambiance est littéralement indescriptible !
Au bout de 5 morceaux, je décroche complétement et file dehors papoter avant de mettre définitivement les voiles. Un constat s’impose : je suis trop vieux pour ces trucs. Une question me taquine quand même un peu le cortex : vu l’état du chanteur d’ALESTORM en début de show, a-t-il pu aller au bout de son concert ? Mystère.
Conclusion : Vainqueur haut la main : BRAINSTORM !