SYLAK OPEN AIR VI, 06-07 août 2016, Saint-Maurice-de-Gourdans par Raph

A l’ombre de son glorieux ainé et modèle, le HELLFEST, le SYLAK continue son petit bonhomme de chemin. Le succès ne cesse de croître et cette 6e édition ne va pas démentir cette tendance. La barre de 10,000 festivaliers va même être franchie sur les 3 jours. Cerise sur le gâteau : la journée du samedi sera la journée la plus populaire de toutes les éditions avec pas loin de 5,000 fous furieux présents ! Chapeau bas !

A 2 pas de Lyon, le SYLAK OPEN AIR propose une ambiance décontractée et familiale. Un état d’esprit qui a tendance à se perdre du côté de Clisson (A mon plus grand regret). Malgré ses proportions plus modestes, le festival arrive à attirer des groupes bigrement intéressants. La programmation s’appuie sur 2 principes : la « régionalité » (avec moult groupes locaux mais diablement efficaces) et l’éclectisme (en couvrant un maximum de styles de la planète Metal). Et cette année ne va déroger pas à ces règles établies.

sylak-2016

La qualité de l’affiche, la météo clémente et l’état d’esprit très chaleureux sont les composantes du succès du SYLAK, année après année. A tel point que le samedi, j’emmène toute ma petite tribu assister aux festivités (enfants compris dont un avec la main dans le plâtre). En effet, le SYLAK est idéal pour une sortie familiale : vu l’espace et l’ambiance détendue, il est ainsi possible de s’approcher très près de la scène. Impeccable.

Comme chaque année, je fais l’impasse sur le vendredi soir. Ce premier jour est traditionnellement consacré aux groupes locaux, à la soirée Mousse et à un groupe décalé. Ce coup-ci, ce sont les RAMONEURS DE MENHIRS qui viendront mettre le feu. Pour ma part, je préféré débarquer le samedi.

Samedi 06 Août 2016

Nous arrivons sur le site en milieu d’après-midi. Le festival a peu évolué dans sa structure, s’appuyant toujours sur sa scène unique. Comme d’habitude, le stade municipal de la sympathique bourgade de Saint-Maurice-de-Gourdans a été réquisitionné. A noter tout de même que l’entrée du SYLAK a légèrement été décalée. En ces temps troublés (nous sommes moins d’un mois après la tragédie de Nice) les forces de l’ordre sont bien visibles.

SWALLOW THE SUN

Les Finlandais occupent la scène présentant leur dernier disque : « Songs from the North ». Manifestement, leur doom oppressant a du mal à intéresser le public. D’abord attentif, il finit d’ailleurs par largement se clairsemer. En plein soleil, la musique de SWALLOW THE SUN apparaît bien décalée. Les musiciens sont concentrés et n’arrivent pas à fédérer l’assistance. Particulièrement discret, le chanteur se cache derrière son micro. Clairement, au bout de quelques minutes, c’est l’ennui. Il faut dire que le son n’aide pas non plus à rentrer dans le lourd trip psychédélique proposé par le groupe.

Je reste persuadé que SWALLOW THE SUN prend tout son intérêt dans une salle sombre avec une prestation plus intimiste. Dans le cadre festif du SYLAK, la mayonnaise ne prend clairement pas. A revoir dans d’autres conditions.

ORANGE GOBLIN

Le temps de changer de scène est voici que débarquent les Anglais d’ORANGE GOBLIN sur le mythique « It’s a long way to the top » d’AC/DC. Et là, changement d’ambiance. Ben WARD et sa bande sont clairement attendus de pied ferme. Après le doom sépulcral de SWALLOW THE SUN, le stoner gras d’ORANGE GOBLIN passe comme une lettre à la poste. Le gigantesque hurleur barbu est déchaîné entraînant tout le monde avec lui.

La température ambiante monte de plusieurs degrés. C’est le moment où une des traditions du SYLAK est respectée : des peluches commencent à voler dans tous les coins. Des lapins, des chats, des petits robots … Sur scène, les Anglais sont hallucinés par la pluie de jouets. S’en suit une énorme partie de ping-pong. Drôle ! Mais cela ne fait pas oublier l’essentiel : la qualité de musique d’ORANGE GOBLIN. Le son est acceptable et nous permet de profiter des brûlots du gang de Londres. Nous avons droit à pas mal d’extraits du petit dernier « Back from the Abyss ». A mon grand regret, « A Eulogy for the Damned », son illustre prédécesseur est un peu oublié.

En résumé, cette belle prestation d’ORANGE GOBLIN me réconcilie avec le groupe, après une prestation au HELLFEST en 2015 guère convaincante.

SICK OF IT ALL

On enchaîne avec les vétérans new-yorkais de SICK OT IF ALL. Leur back-drop annonce fièrement 30 ans d’existence pour le groupe de Hardcore. On a l’habitude de croiser régulièrement SICK OF IT ALL dans les festivals de Metal où leur musique directe et plombée remporte toujours un succès probant. Dans le pit, c’est la guerre. Le stage-diving et les pogos de furieux sont de rigueur. Sur scène, l’énergie dépensée est débordante : Pete Koller, le guitariste bodybuildé est déchaîné, multipliant les sauts comme à son habitude. A ses côtes, son frère, Lou Koller n’est pas en reste, ne cessant pas d’haranguer la foule. Moins démonstrative, la section rythmique n’en assure pas moins le travail.

SICK OF IT ALL assure donc une prestation solide mais sans originalité. En tout cas, vu les volutes de poussière qui s’élèvent au-dessus du pit, on comprend que les coreux s’en donnent à cœur joie.

MASS HYSTERIA

Depuis la sortie de « Matière Noire », son dernier album, MASS HYSTERIA est remonté tout en haut de la hiérarchie du Metal français. C’est mérité ! Le disque est une collection de tubes de Metal moderne. Les voir encore une fois ce soir est un véritable plaisir.

Conscient de la qualité de son dernier disque, MASS HYSTERIA en joue une majorité d’extraits. Notamment, l’ouverture du concert avec l’enchaînement « Chiens de la casse » / « Vae Soli » est d’une efficacité redoutable. C’est efficace et diablement bon. « L’enfer des Dieux » est dédicacé aux victimes des récents attentats et se présente comme le moment grave de ce concert festif. Tous les musiciens sont au taquet, ne ménageant pas leurs efforts. A la vue de ce nouveau show haut en couleurs, je suis persuadé que l’intégration récente de Fred DUQUESNE comme guitariste reste un excellent choix.

masshysteria-mouss

Avec son discours un brin démagogique et provocateur, Mouss le chanteur arrive à instaurer une ambiance incroyable dans le public du SYLAK. Ça pogote, ça slame, ça chante à tue-tête … une véritable fête pour ce qui restera sans doute comme un des meilleurs moments de cette 6e édition du SYLAK

Set-liste – MASS HYSTERIA – samedi 06 août 2016
01. Chiens de la casse
02. Vae Soli
03. Vector equilibrium
04. World on Fire
05. P4
06. Une somme de détails
07. L’Enfer des Dieux
08. Notre complot
09. Positif à bloc
10. Plus que du métal
11. Furia

ENSIFERUM

Après la tornade MASS HYSTERIA, il est bien difficile pour ENSIFERUM et son Pagan Metal pas original pour un sou d’intéresser le public. Les Finlandais semblent pourtant ravis d’être là et font le maximum. Personnellement, je ne connais pas plus que ça la musique du groupe et du coup, j’ai le plus grand à accrocher à cette prestation bien « plan plan ».

Mais je ne peux pas m’empêcher de sourire à la vision de l’accordéon du groupe. Très étonnant de trouver ce type d’instrument dans un groupe de Métal. Bref, je profite du concert pour me reposer en attendant la tête d’affiche de ce samedi : SUICIDAL TENDENCIES.

SUICIDAL TENDENCIES

C’est exceptionnel mais la légende de Vénice (Californie), SUICIDAL TENDENCIES va se produire ce soir à St-Maurice de Gourdans. C’est vrai que son chanteur, Mike MUIR a toujours eu un faible pour la France multipliant les shows dans l’hexagone, autant avec son groupe principal qu’avec INFECTIOUS GROOVE.

A la veille de sortir un nouvel album « World Gone Mad », SUICIDAL TENDENCIES a la chance de pouvoir s’appuyer sur son nouveau batteur, Monsieur Dave LOMBARDO (Ex-SLAYER s’il vous plait)

Malgré les années qui s’accumulent, Mike MUIR apparaît plus en forme que jamais. Avec sa démarche aérienne et ses monologues inimitables, il fait le spectacle et instaure une ambiance bien particulière à la fois fraternelle et festive. Il faut être honnête : depuis toutes ces années, la recette n’a pas beaucoup changé mais fait toujours autant mouche. Comme à son habitude, par 2 fois, Mike MUIR va inviter le public à monter sur scène pour un grand moment de délire. Génial !

Set-liste – SUICIDAL TENDENCIES – samedi 06 août 2016
01. You Can’t Bring Me Down
02. Two Sided Politics
03. Go’n Breakdown
04. Trip at the Brain
05. Subliminal
06. War Inside My Head
07. Freedumb
08. Possessed to SkateI
09. Saw Your Mommy
10. How Will I Laugh Tomorrow
11. Cyco Vision
12. Pledge Your Allegiance

Dimanche 07 Août 2016

Après une courte nuit de repos, nous voici de retour sur le site pour cette dernière journée de festivité. Aujourd’hui, la thématique sera le Death Metal Américain. En effet, les organisateurs du SYLAK ont réussi à accrocher le package DYING FETUS / THE BLACK DAHLIA MURDER / IMMOLATION pour assurer le spectacle.

DYING FETUS

On commence donc avec le trio du Maryland qui vient nous distiller son Death Old-school sur-vitaminé. Bon, sur scène, ça ne bouge pas des masses mais ce n’est pas bien grave. L’intérêt est ailleurs : avec un Death agressif et maitrisé, on head-bangue de bonheur.

Autant sur album, j’avoue avoir un peu de mal sur la longueur avec DYING FETUS, autant sur scène, c’est parfait pour se briser la nuque. Un concert bien brutal.

THE BLACK DAHLIA MURDER

Après un passage en Janvier à la MJC O’Totem, je suis content de retrouver les Américains sur scène pour promouvoir leur dernier disque « Abysmal ». Depuis le concert de Rillieux, le décor n’a pas changé avec son back-drop représentant une vision dégénérée et bien sanguinolente de l’enfer de Dante.

Le chanteur, Trevor Strand est toujours autant en forme avec sa bedaine et ses lunettes rondes. Je reste halluciné par la vitesse d’exécution des musiciens qui font feu de tout bois avec une dextérité hors du commun. Sur le bord de la scène, j’aperçois Julien, le chanteur de BENIGHTED qui ne manque pas une miette du spectacle. J’espère un featuring de sa part, mais le moment ne viendra jamais : tant pis.

Avec son Death moderne et criard, THE BLACK DAHLIA MURDER remporte un franc succès dans l’assistance du SYLAK. Devant l’effervescence du public, Trevor demande un circle-pit géant qu’il obtient. Le circle-pit est formé autour de la tour de régie : impressionnant !

IMMOLATION

J’avoue que la programmation d’IMMOLATION a largement motivé ma présence en ce dimanche. Je suis un très grand fan du gang de Ross DOLAN et de son Death sombre et implacable. A priori, je ne suis pas le seul car après sa prestation avec THE BLACK DAHLIA MURDER, Trevor STRAND nous a rejoint dans la fosse pour profiter du spectacle. Très accessible, le gars se fait prendre en photo avec tout le monde. Malheureusement, IMMOLATION marche sur 3 pattes aujourd’hui. En effet, en pleine tournée européenne, Bill TAYLOR, le 2e guitariste a dû rentrer dare-dare chez lui pour des raisons familiales. Du coup, IMMOLATION joue sous forme de trio. Dans cette configuration très amoindrie, la musique est méconnaissable, manquant de volume et de puissance. Mon enthousiasme s’en trouve largement émoussé. Ross BOLAN a beau expliqué qu’ils font de leur mieux : le show tourne à vide. Quelle tristesse !

Ce concert sera ma grosse déception du Week-end. Dommage.

FINNTROLL

On enchaîne avec les trolls venus des terres glacées du Nord. Munis de grandes oreilles en latex, les 6 musiciens vivent leur truc à fond. Bon, par contre, après 3 groupes de Death efficaces, le Pagan de FINNTROLL ne me fait aucun effet. C’est clairement bien fait, mais ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. Autour de moi, c’est un peu la même sensation : ça baille à tout va.

EXODUS

Il arrive parfois que des concerts dont on n’attendait rien de spécial, se révèlent être de véritables moments de grâce. Et c’est exactement ce qu’il va se passer ce soir avec EXODUS. Pourtant, après 2 déceptions d’affilée avec IMMOLATION et FINNTROLL, le moral est au plus bas.

Cependant, j’aurais dû m’en douter. Les signes avant-coureurs existaient : par exemple, EXODUS nous avait déjà gratifiés d’une prestation éblouissante en première partie de TESTAMENT à Grenoble au printemps 2015. Le retour de Steve SOUZA au micro semble avoir fait le plus grand-bien aux vétérans américains, après le passage pénible de Rob DUKES.

Pendant la petite heure de ce début de soirée au SYLAK, EXODUS va nous délivrer un concert de patrons. Un Trash furieux et incroyablement entraînant ! Mené d’une main de maître par Steve SOUZA, le show tourne au carnage ! Les circle-pits s’enchaînent dans la fosse dans une ambiance complètement débridée. Comme pour évacuer une grande frustration, les gens se jettent dans une mêlée pleine de plaisir et de fureur ! Enorme moment de communion entre le groupe et ses fans ! Un immense moment de joie simple et brute !

exodus

Alors que j’ai toujours considéré EXODUS comme un second couteau du Trash, j’avoue que cette prestation incroyable me réconcilie totalement avec les Californiens. Ce concert fut le point culminant de cette nouvelle édition du SYLAK, encore une fois pleinement réussie.

Set-liste EXODUS – dimanche 07 aout 2016
01. Blood In, Blood Out
02. Body Harvest
03. Exodus
04. Blacklist
05. A Lesson in Violence
06. Pleasures of the Flesh
07. Bonded by Blood
08. Strike of the Beast

Après cette déflagration, il est temps de prendre congé : aucune envie de subir les vocalises insupportables de TARJA. J’ai déjà enduré cette épreuve au HELLFEST cette année : je me suis promis de ne jamais recommencer.

On attend avec impatience l’année prochaine, en espérant que le SYLAK OPEN AIR continuera à grandir tout en préservant cette ambiance bon enfant qui fait tout son charme.

Merci aux organisateurs et à tous les bénévoles pour cette nouvelle édition pleine de fureur et de panache !

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