(Un) Max (de) black
Posté le | sam 22 Mar 2014 | Commentaires fermés sur (Un) Max (de) black
Tout – et quand on dit « tout », on n’a pas idée de ce que ça signifie vraiment tant qu’on n’a pas vu le spectacle ! – se passe dans le noir. Max Black, « music theatre » de Heiner Goebbels « sur » un philosophe anglais puis américain du XXe siècle, met en scène les expériences et les propos totalement délirants du personnage éponyme, incarné à la perfection par André Wilms, seul dans son laboratoire pendant à peine plus d’une heure et quart. Et le spectateur en a plein les yeux – et les oreilles ! André Wilms ne fait en effet pas que soliloquer (sur des textes de Paul Valery, Georg Christoph Lichtenberg, Ludwig Wittgenstein et Max Black lui-même) : il multiplie les gestes, les mouvements, les déplacements sur scène, passant devant et derrière son bureau, se mettant au piano ou manipulant des caisses, pour actionner diverses machines, maints objets (dont des allumettes…), et provoquer des réactions chimiques lumineuses bruyantes (TOUS les sons sont amplifiés) et odorantes, la lumière occasionnellement éteinte ! Mais cet objet théâtral ne sent néanmoins pas le soufre ; au contraire, il stimule les sens (vue, ouïe, odorat) et la réflexion, tant est riche l’activité manuelle, artistique et intellectuelle de l’incroyable comédien sur scène. Si les représentations se sont terminées au théâtre de la Renaissance ce samedi 22 mars, il reste encore un spectacle, toujours dans le cadre de la Biennale Musiques en scène et à Oullins, mis en scène par André Wilms lui-même et qui promet également, à défaut d’un tel étourdissement, beaucoup de fantaisie et de musique : il s’agit de Momo, de Pascal Dusapin.