Ce « Faust » a du c(h)oeur ! (Opéra de Lyon)
Posté le | mer 14 Oct 2015 | Commentaires fermés sur Ce « Faust » a du c(h)oeur ! (Opéra de Lyon)
Alors que la belle série de représentations de la Damnation de Faust (Berlioz, 1845) à l’Opéra de Lyon va arriver à son terme (la dernière est ce jeudi 22 octobre), un compte-rendu s’impose ! Eh bien c’était bien, mais beaucoup plus musicalement que scéniquement, hélas… En fait, c’est toujours un écueil, pour tout opéra et plus encore pour cette « légende dramatique » de Hector Berlioz (créée le 6 décembre 1845, près de tout pile cent soixante-dix ans !) qui, la dénomination du compositeur l’indiquant bien, n’est même pas vraiment un opéra ! « Mettre en scène » un opéra n’est pas chose aisée même s’il ne devrait s’agir que de donner à voir une oeuvre musicale sans que, précisément, la musique (objet de connaissance aisément accessible sur CD, à la radio ou d’autre manière) ne pâtisse de ce qui est montré – ne pas empêcher, en résumé, que l’oreille écoute bien ; ou, autrement dit, réussir à faire que l’oeil puisse lui aussi écouter. Or, David Marton, le metteur en scène, n’a pas produit là un chef d’oeuvre ; c’est dommage mais, comme on ne peut lui reprocher, dans ce décor de chantier d’autoroute avec une pointe de bucolique (oh un cheval, et puis une camionnette américaine des années 50…), d’empêcher l’impressionnant choeur de l’Opéra de Lyon (tant pour le nombre de choristes que pour la qualité de leur diction et de leur justesse), accompagné par l’excellent orchestre, le tout dirigé de main de maître par Kazushi Ono (dans une dernière ligne droite qui le conduira à la fin de son contrat à Lyon après la saison prochaine), de faire entendre la splendide partition du compositeur originaire de la Côte-St-André, on évitera de trop vouer aux gémonies le responsable (hongrois !) du piètre spectacle visuel.