émission n° 235 (mercredi 2 juin 2021)
Posté le | mar 1 Juin 2021 | Commentaires fermés sur émission n° 235 (mercredi 2 juin 2021)
« IKKONS » ! Non, ce n’est pas un cri de guerre ! IKKONS est une revue gratuite créée par des membres de KINOKS, l’association étudiante de Cinéma, Photographie et Arts de l’image de l’Université Lumière Lyon 2. Nous œuvrons à développer une cinéphilie critique, notamment basée sur la découverte de films peu médiatisés. Nous avons également pour objectif de fédérer les étudiants créatifs sur des projets cinématographiques et photographiques. Cette présentation, très bien faite mais un poil courte, a été parfaitement développée et complétée par Ambre, jeune étudiante collaboratrice de la revue (vous pouvez lire ici [pp. 4-6] son excellent article sur Thomas Vinterberg dont le dernier film Drunk est encore à l’affiche !). En plus d’assurer la programmation musicale (avec un propos liminaire pour chaque titre !), notre invitée nous en a aussi dit plus sur le cinéma en général avec les films à venir cet été (car oui maintenant que nous sommes en juin, il est proche !) ! Tout est à réécouter ci-dessous, comme toujours !
A venir prochainement sur les écrans :
Avec cette envie de rattraper le temps perdu des spectateurs, et les films qui se bousculent à l’affiche avec les producteurs qui se tirent dans les pattes, il y en a pour tous les goûts.
o Le film qui aurait dû sortir il y a une éternité et qui est, à mon sens, le plus attendu pour cet été : The French Dispatch de Wes Anderson. Il sera d’abord programmé au Festival de Cannes, et arrivera ensuite en salles.
o Les films actuellement ou prochainement en salles se plongent dans l’histoire, mais aussi dans le présent historique. Ceci est le cas Des hommes de Lucas Belvaux déjà en salles (qui traite du souvenir de la guerre d’Algérie) ou encore 200 mètres d’Ameen Nayfeh qui sortira le 9 juin (dont la distance du mur de la honte sépare des familles au cœur d’Israël).
o A défaut de retrouver les politiques dans les médias, ils s’inventent aussi au cinéma. Le 30 juin, Présidents d’Anne Fontaine imagine Nicolas tentant de convaincre François de faire équipe pour redorer leur blason politique.
o Parmi les films qui ont fait parler d’eux, on retrouve Nomadland de Chloé Zhao le 9 juin ou encore Sound of metal de Darius Marder le 16 juin.
o On peut noter le retour de Kamelott d’Alexandre Astier, dont le premier volet sera sur les grands écrans à partir du 21 juillet.
o Pour les friands d’horreur, vous êtes servis cet été : on commence par The conjuring 3 de Michael Chaves qui sort aujourd’hui, ensuite American Nightmare 5 d’Everardo Gout le 14 juillet 2021, ou encore le remake Candyman de Nia DaCosta le 25 août.
o Dans l’animation, on retrouve essentiellement des suites : les Croods 2 de Joel Crawford à partir du 7 juillet, Pierre Lapin 2 de Will Gluck dès le 21 juillet ou encore Hôtel Transylvanie 4 de Derek Drymon et Jennifer Kluska le 4 août.
Il ne faut pas non plus oublier les rendez-vous de cinéma avec les festivals :
o Pour ce début d’été, on a le festival international du cinéma d’animation d’Annecy (14 juin au 19 juin).
o On a aussi le festival de Cannes qui a été reprogrammé au début du mois de juillet (du 06 au 17 juillet). Leos Carax nous fait l’honneur de revenir sur le devant de la scène, ou plutôt du tapis rouge, dix ans après son dernier long-métrage Holy Motors. Le réalisateur de Mauvais sang ou des Amants du pont Neuf inaugure l’ouverture du festival avec son film Annette, où l’on retrouvera Marion Cotillard et Adam Driver.
o Et pour ceux qui vont se balader en France, on aura aussi le Festival du Film Francophone d’Angoulême (du 24 au 29 août) ou encore le Festival du cinéma Américain de Deauville (du 03 septembre au 12 septembre). Et dans la région on aura la 33e édition des États généraux du film documentaire à Lussas (du 22 au 28 août).
Programmation musicale :
Parlons de l’Eurovision. Ce show musical, peut-être trop identitaire, peut-être trop kitsch, peut-être trop politique, est tout de même le plus regardé au monde ! Sa création remonte à 1956 et pour la troisième fois, nos voisins italiens – que l’on adore détester et que l’on pointe du doigt en faisant mine de voir de la poudre là où il n’y a que des bulles de champagne, ou parce que la défaite a un goût trop amer – sont passés devant nous avec une chanson rock. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que cette performance puissante est une révolution. En cette période sanitaire qui étouffe la jeunesse et le monde de la culture, des jeunes âgés de 19 ans à 22 ans se sont hissés au sommet en critiquant fermement ces générations d’adultes qui ne comprennent pas et ne valorisent plus les jeunes. Rebelles et désinvoltes, ils parlent de nous et ils s’adressent à vous, le tout en italien. Ils réveillent le rock et nous écorchent à coup de baguettes, de cordes et de voix rauque. Ils ont convaincu l’Europe, et le monde tend l’oreille puisque deux de leurs chansons sont dans le top 50 actuellement. Dans un entretien pour Corriere della sera, ils disent « La rabbia dei ventenni è di nuovo forza creativa. La nostra è una generazione di individui aperti, non deve farsi ingabbiare » (« La colère des jeunes de vingt ans est de nouveau une force créatrice. La nôtre est une génération d’individus ouverts, qu’il ne faut pas mettre en cage »). Bref, le ton est donné.
La fièvre du samedi soir est brûlante et la scène nous manque terriblement. Bruce Springsteen est une des dernières grandes légendes du rock. A 71 ans, le rockeur américain a sorti son dernier et vingtième album Letter to you en fin d’année dernière. Mais ce qui est le plus attendu, c’est de revoir ce géant de la musique américaine sur scène. Sa popularité tient notamment à ses performances. Il est une bête de scène, jouant dans des stades gigantesques, dont les concerts durent plusieurs heures. Incarnant et critiquant l’Amérique, il célèbre en janvier l’inauguration de Joe Biden et le départ de Donald Trump. Ses chansons sont le reflet de sa vie : ce descendant d’immigrés italiens et irlandais a grandi dans le New Jersey profond, au cœur de la vie ouvrière, partagé entre le rêve Américain et ses revers. Ses paroles tantôt mélancoliques, tantôt politiques ou poétiques, sur des rythmes très entraînants, ont marqué des générations entières, comme le clip Dancing in the Dark réalisé par De Palma. Bref, il nous tarde de retrouver le Boss sur scène, mais en attendant, réécoutez ses classiques et découvrez son nouvel album.
Si vous avez vu la bande annonce ou vu en salle le film Drunk de Thomas Vinterberg, cette chanson vous dit forcément quelque chose – d’autant plus qu’elle accompagne certainement les plus belles séquences du film. Tout est une question de coïncidences. Populaire sur la scène danoise, ce jeune groupe originaire de Copenhague a écrit en 2018 cette chanson entre la fête et la « gueule de bois ». Parallèlement, Thomas Vinterberg concocte une liqueur cinématographique qui nous enivre dans une dangereuse allégresse en donnant la réplique à Mads Mikkelsen. En 2021, What a Life a été joué pendant la soirée des Oscars, et le film Drunk a remporté le prix du « meilleur film en langue étrangère de l’année ». Avec cette chanson, Thomas Vinterberg s’enorgueillit de cette société danoise, historiquement imbibée, qui sait s’amuser et célébrer comme il se doit. Et n’oubliez pas ces mots de Baudelaire, dans la section « Les paradis artificiels » de son recueil Petits poèmes en prose : « Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s’enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! ». Ceci est à bon entendeur.
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