Spectaculaire

émission à caractère culturel (un peu mais pas trop quand même) les mercredi de 14h à 15h

sensationnel « Candide » à l’opéra – mais sens absent, sans mise en scène…

Posté le | mer 21 Déc 2022 | Commentaires fermés sur sensationnel « Candide » à l’opéra – mais sens absent, sans mise en scène…

Qualifié par le compositeur lui-même, Leonard Bernstein, avec sa librettiste, Lillian Hellman, d' »opérette comique », l’opéra Candide (1956/1989) joué actuellement à l’Opéra de Lyon (jusqu’au dimanche 1er janvier) est une oeuvre assurément hybride : tirée du conte philosophique homonyme de Voltaire (1759), elle garde la critique mordante de l’optimisme leibnizien mais sert cette satire dans une musique aussi variée que splendide, avec des effets comiques assumés. La production lyonnaise conserve un peu de cette sorte d’oxymore (une fantastique attaque d’une malhonnêteté intellectuelle dans l’affreuse situation actuelle – tant la fin du XVIIIe que ce début du XXIe…) puisque, encore une fois (il faut se souvenir de Tannhauser en octobre dernier…), la musique est magnifiquement servie par les artistes (musicien.nes, plateau vocal et le chef d’orchestre Wayne Marshall !) mais la mise en scène (au sens premier de « mise en place sur la scène ») est inexistante, l’histoire étant totalement absente. Les numéros musicaux s’enchaînent, avec une époustouflante qualité, sans qu’aucune narration n’ait lieu (ce que le metteur en scène revendique) – si un comédien incarne une sorte de narrateur en prononçant des paroles sibyllines avec un micro, il n’éclaire en rien sur ce qui se passe et qui est censé arriver aux personnages. C’est dommage. Mais je ne veux nullement déconseiller d’aller voir ce réjouissant spectacle (sans décor ni costume ; le fond de scène est littéralement le fond de la scène, les coulisses…) ; faites donc comme moi : relisez le court texte de Voltaire avant et courez-y les yeux fermés !

(acte II, n° 27)

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