1 mois après une prestation enflammée dans la chaleur moite du THUNDERBIRD LOUNGE, je retrouve avec plaisir les copains de FURYENS, sur scène mais cette fois, à la maison. En effet, le groupe stéphanois s’est qualifié avec brio pour les quarts de finale du tremplin EMERGENZA qui se tient aujourd’hui dans le cadre du NINKASI KAO.
Pour un groupe de Thrash pur et dur, c’est déjà un exploit d’être arrivé à ce stade de la compétition. Même si les ambitions des FURYENS sont forcément limitées dans le cadre de ce genre d’exercice, l’effort est à saluer. Mais quel est le principe d’EMERGENZA ?
Tous les ans au niveau régional, ce tremplin organise des concerts dans des lieux de plus en plus prestigieux (cette année dans la région, la Péniche LA MARQUISE puis le NINKASI KAO pour finir au TRANSBORDEUR). L’idée est donc d’ « offrir » l’opportunité à des groupes locaux de se faire remarquer sur scène. En cas de victoire finale, des jours de studio et des moyens sont débloquées pour la formation gagnante pour enregistrer. Cependant, peu de philanthropie derrière EMERGENZA. Il s’agit de faire du cash, et pour cela, c’est simple : les groupes qualifiés pour les concerts doivent se débrouiller pour vendre un quota de places à leurs fans. Comme les qualifications aux différents rounds se font au vote du public à main levée à l’issue d’une prestation de 25 minutes montre en main, on a vite compris que ce sont les formations qui arrivent à mobiliser le plus leurs fans qui arrivent à aller loin. Dernière chose, EMERGENZA ne s’embête pas à organiser la compétition par catégorie : tous les styles sont représentés. Ainsi, ce soir au NINKASI KAO, les FURYENS se retrouvent avec des groupes de variété, rap, reggae … On comprend alors qu’il apparait difficile pour un groupe de Thrash de susciter des votes en dehors des fans venus les encourager. Les chances pour rejoindre l’étape d’après se révèlent maigres voire inexistantes.
Même si les règles du tremplin ne permettent pas de juger de la qualité des compositions des musiciens et plus globalement de leur talent, EMERGENZA offre l’opportunité à des formations encore jeunes de pouvoir s’exprimer sur des scènes difficilement accessibles par les biais classiques. Et c’est bien le but de FURYENS ce soir : se faire plaisir dans une salle qui a déjà accueilli des formations qui font partie de leurs idoles (EXODUS, DEATH ANGEL, ANNIHILATOR et bien d’autres).
En ce dimanche soir printanier, je me présente donc au NINKASI avec madame pour encourager les FURYENS. Même si musicalement, la soirée peut se résumer aux 25 minutes des thrashers stéphanois, nous en profitons pour consommer quelques godets de boisons houblonnés et un bon burger. En effet, le KAO a l’avantage d’être situé dans l’enceinte d’une brasserie et d’un restaurant de Burger : l’idéal pour attendre la prestation de nos favoris. On en profite pour recroiser quelques fans des Stéphanois.
FURYENS
Un peu avant l’heure de passage prévu de FURYENS, nous nous positionnons dans la fosse du KAO. Nous arrivons pendant la prestation du groupe précédent : un duo improbable de variétés françaises. Honnêtement, je ne suis pas compétent pour juger de la prestation des 2 lascars. Disons que personnellement, cela ne me touche absolument pas. Ce n’est pas le cas des gens présents autour de nous : tout le monde semble hyper enthousiaste, chantant, tapant dans les mains en rythme … Je dois reconnaitre que le duo arrive à mettre une bonne ambiance. A l’issue de longues minutes de concerts, l’animatrice clôture les débats et demande au public de se prononcer : forcement, autour de nous, c’est l’hallali. Tout le monde lève les mains frénétiquement. A l’issue, on assiste à un étrange ballet : les premiers rangs se vident littéralement pour laisser la place aux quelques courageux métalleux qui ont fait le déplacement. Et là, on touche le cœur du problème d’EMERGENZA. Même si l’idée de mélanger tous les genres peut paraitre séduisante, dans les faits, le public ne reste qu’aux prestations de ses favoris et ne s’intéresse absolument au reste de la programmation. D’ailleurs, c’est exactement ce que nous faisons ce soir.
Après quelques réglages rapides, les 4 pistoleros attaquent leur set pied au plancher. 25 minutes c’est court, il s’agit donc de tirer ses plus belles cartouches ! FURYENS nous a donc concocté une set-liste très ramassée faisant la part belle aux plus belles pépites de son premier album auto-produit : « Barbak Attack ». Cependant, histoire de séduire un public sans doute peu familier à leur répertoire, les Stéphanois glissent au milieu de leur set une reprise de METALLICA, « Blackened »
Bandeau dans les cheveux, Larry, le bassiste / chanteur se tient au centre de la scène. Le gars ne boude pas son plaisir de fouler les planches mythiques du KAO. Il ne cesse de banger comme un cinglé, au détriment peut-être de sa voix. Le lascar me parait peiner quelque peu. A ses côtés, la paire de guitaristes se fait également plaisir, même si Nico en fait des tonnes en termes d’exubérances. Derrière, à la batterie, José fait le boulot. Entre les morceaux, Nico et Larry font les comiques. Rapidement cependant ! Il s’agit de ne pas perdre de temps.
Les premiers rangs occupés par tous les fans qui ont fait le déplacement se délectent de ces quelques minutes de Thrash violent et mélodique.
Le sourire aux lèvres, le groupe exécute son show à 100 à l’heure. On reconnait les « Wrath of war » et autre « Corrupted leaders » qui sonnent particulièrement bien en Live. Au bout de 25 minutes, la messe est dite. L’animatrice se re-pointe sur scène pour lancer le vote à main levée. Nico essaie d’influencer sournoisement la demoiselle pendant qu’elle compte les bras levés. Coquin le lascar ! Malheureusement, cela ne suffira pas.
A l’issue du vote, on assiste au même manège que précédemment : le remplacement total du public présent dans la fosse du KAO. Les Métalleux retournent au bar pour finir la soirée. D’après ce que j’ai compris, le groupe suivant est un groupe de rap.
L’aventure EMERGENZA s’arrête là pour les FURYENS. Mais peu importe : l’important n’est pas là. Les Stéphanois ont joué au KAO : ça claque sur un CV ! Personnellement, je reconnais que la prestation dans la cave du THUNDEBIRD LOUNGE m’avait soufflé par son intensité et sa chaleur. Et je n’ai pas retrouvé ces éléments dans la prestation de ce soir.
Une nouvelle fois, j’invite tous les fans de Thrash (et notamment de la version américaine issue des eighties, premiers METALLICA, EXODUS et autre ANNIHILATYOR) a poser une oreille sur la première offrande des FURYENS. Le voyage vaut le détour : sans fioriture et avec un intéressant sens de la mélodie, les Stéphanois sont arrivés à rendre un sérieux hommage aux grands anciens.
En conclusion, ce concert du KAO clôt le premier chapitre de l’histoire de FURYENS. En effet, quelques temps après, José le batteur quittera le groupe, cela en plein écriture du second opus. Espérons que le groupe saura rebondir.
On attend avec impatience le 2e disque des furieux du Forez de FURYENS
Set-liste FURYENS – 26 avril 2015
01. Wrath of war
02. Through the stormland
03. Corrupted leaders
04. Blackened
05. Doomsday phobia