MACHINE HEAD, samedi 19 mars 2016, Coopé de Mai, Clermont-Ferrand

On pourra dire ce qu’on veut de cette grande gueule de Rob FLYNN, mais le gars a tenu sa promesse. Un mois quasi jour pour jour après avoir été contraint d’arrêter prématurément son concert de Clermont-Ferrand pour une extinction de voix, le leader de MACHINE HEAD a tenu à ajouter dans l’urgence cette ultime date de la tournée européenne. On ne peut que s’incliner devant cette initiative, car lors du concert écourté précédent (avec 5 chansons au compteur), nous étions inquiets de ne plus avoir de nouvelles des Américains.

Après avoir bien soigné son infection, Rob FLYNN est donc de retour avec toute sa troupe à la Coopé de Mai, pour finalement boucler sa tournée et surtout se rattraper du gros ratage précédent.

machine head live

Ce nouveau concert se tenant un samedi soir, la grande foule s’est déplacée : il y a plus de monde qu’en février. Les quelques grincheux qui ne sont pas revenus ont été largement remplacés par les curieux et les gens qui ont pu se libérer pour un week-end. La Coopé de mai est pleine comme un œuf (plus de 1600 personnes à vue de nez) et la fosse particulièrement compacte : voilà qui promet une ambiance agitée dans le « pit ». Tant mieux !
Sur scène, le décor n’a pas changé : on retrouve l’iconographie de MACHINE HEAD dans tous les coins. Leur logo a été « médiévalisé » pour ressembler à un blason chevaleresque dans des teintes écarlates et sombres. Simple mais marquant : la classe !

MACHINE HEAD

Avec le copain JD, on se glisse dans cette fosse. Le Power trash de MACHINE HEAD doit se vivre avec les fans pour multiplier les contacts virils et athlétiques. A 20h30 tapantes, les 4 musiciens investissent la scène et entame un monstrueux « Clenching the Fist of Dissent » du non moins monstrueux album référence « The Blackening ». La longue introduction suivie de sa montée progressive en puissance donne littéralement la chair de poule : Boum ! Le public démarre au quart de tour ! Ça pogote dans tous les sens ! Sur le refrain, ça devient dantesque « Fight ! Fight ! Fight ! » Nom de Zeus ! Inquiet, j’attendais les premiers vocaux de Rob FLYNN et je suis rapidement rassuré : ça va mieux ! Le chanteur hurle comme si sa vie en dépendait. Le pépère a clairement des choses à se faire pardonner : il apparaît déchainé, entrainant tout le reste du groupe dans son sillage.

Tout de suite, le son est énorme, nous prenant à la gorge. Comme si le public avait des choses à rattraper lui aussi, il se démène en tous sens. Garder l’équilibre dans le tourbillon de la fosse tient de la performance athlétique. Les gens sont là pour s’amuser sous un bombardement incessant de tubes de power trash. Parce qu’il faut bien le signaler, mais après toutes ces années, le constat est implacable : MACHINE HEAD a pondu un nombre incroyable d’hymnes Metal virils. Le groupe prend le soin de parcourir toute sa discographie, s’attardant même (un peu) sur sa période sombre de la fin des nineties avec notamment ses 2 albums mal-aimés « The Burning Red » et « Supercharger ». Du coup, force est de constater que les extraits tels que « Bulldozer » ou « The Sweat, The Blood, the Tears » assurent méchamment en concert.

Le flyer de cette tournée indiquait fièrement : « An Evening with MACHINE HEAD ». A la vue du contenu de la performance proposée par les Américains ce soir, on peut dire qu’ils ne se seront pas moqués de nous. A un moment, d’ailleurs, Rob vient s’expliquer au micro sur l’organisation de cette tournée. En amont, manifestement, le groupe s’est longuement interrogé que la pertinence du concept : plus de 2h chaque soir de MACHINE HEAD, est-ce que c’est vendeur ? Est-ce que ça peut marcher ? Vu le succès rencontré sur l’ensemble de la tournée, la réponse semble inévitable : oui et même, deux fois oui. Rob FLYNN a réussi son pari et il n’en est pas peu fier. Personnellement, je n’avais pas vu MACHINE HEAD en salle et en tête d’affiche depuis 2003, me contentant uniquement de concerts certes grandioses, mais courts en festival. Etant fan du groupe depuis le début, un tel évènement est donc une véritable bénédiction pour moi. Un grand moment de communion avec le groupe.

mh-clermont

D’ailleurs, j’en viens presque à espérer que d’autres groupes se lanceront dans ce type d’initiative : imaginez un « An evening with PARADISE LOST » ou « An evening with MONSTER MAGNET » ? Purée, j’en ai la cacahouète qui frétille de plaisir.

Sur scène, la pression ne retombe pas. Clermont-Ferrand marquant le concert ultime de la tournée, MACHINE HEAD lâche ses dernières cartouches. Le groupe se nourrit littéralement de l’énergie positive émise par l’assistance déchainée. Circle-pits et pogos endiablés se succèdent dans un grand élan de plaisir. Comme à son habitude, Rob FLYNN ne manque pas une occasion d’haranguer son public qui repart aussi sec. Le chanteur/guitariste semble littéralement irradié de charisme sur scène : il viendra s’excuser au moins 3 fois du concert avorté il y a 1 mois. Vu l’enthousiasme de tous, cet épisode n’est clairement plus qu’un lointain souvenir.

Autour de Rob FLYNN, les autres musiciens sont plus discrets. A gauche, Phil DEMMEL, le guitariste solo tricote tranquillement en affichant des attitudes de poseur insoupçonnées. A droite, le nouveau bassiste, Jared McEACHERN est plus discret : cela ne l’empêche pas de suer à grand eau et de se démener comme un beau diable. Derrière tous ce petit monde, jugé derrière son kit de batterie, Dave McCLAIN avec sa semi-coupe d’Iroquois frappe comme un sourd. Avec sa rythmique pachydermique, le batteur insuffle un sacré souffle à toute la musique de MACHINE HEAD. Comme je le signalais dans mon CR précédent, les 4 musiciens ont quand même des looks bien méchants, quelque part entre le biker tatoué et le clochard crasseux. En gros, ils sont bien laids ! M’enfin peu-importe car le plus important est bien l’enthousiasme qu’ils démontrent pour exécuter la musique de MACHINE HEAD.

Sur toute la longueur de ce set, on va tout de même avoir le droit à quelques pauses salvatrices, histoire de récupérer. Le solo de Phil DEMMEL sera juste ridicule, à la limite de la caricature et du foutage de gueule. Mais finalement, c’est peut être mieux. Dave McCLAIN fera aussi son petit numéro tout à fait futile : on sait que le mec est un tueur. Il parait inutile de se lancer dans un exercice technique aussi vain qu’inintéressant. Pas grave. Les morceaux moins rapides sont des intermèdes plus agréables. C’est notamment le cas sur le magnifique « Darkness Within ». Avant son introduction à la guitare sèche, Rob FLYNN vient une nouvelle fois présenter ses excuses et se lance dans de longs remerciements. Le gars est fier de pouvoir jouer la musique qu’il aime et de la partager avec un public aussi enthousiaste. On le sent presque ému : c’est impressionnant. La ligne mélodique de « Darkness Within » est l’occasion pour le public de prouver sa dévotion en la reprenant à tue-tête alors que tous les instruments se sont tus. La séquence dure de longues secondes et provoque une émotion incroyable : fort ! Même le groupe semble surpris par cette initiative.

La fin du concert se profile déjà et voilà « Davidian » qui claque une dernière fois ! La fosse se retourne complètement sur ce morceau emblématique et efficace. Purée que c’est bon !

MACHINE HEAD va nous gratifier de 2 rappels tonitruants et conclura son set par le dantesque « Halo » avec son refrain en voix clair. Le final est magnifique avec l’utilisation de canons à confettis, seul artifice utilisé aujourd’hui.

Car, en effet, MACHINE HEAD n’a pas besoin d’oripeaux artificiels pour démontrer toute sa puissance de feu sur scène. Ce groupe est une machine de guerre, une entité implacable qui vous invite au head-banging le plus sauvage. C’est probablement cela qu’on appelle l’efficacité américaine.

machine head - clermont

Après presque 2h45 de concert, il est temps de reprendre la route pour rentrer. Les 2 heures de voiture passent comme un songe après cette incroyable soirée passée en compagnie de MACHINE HEAD.

Merci Rob ! Merci Phil ! Merci Dave ! Merci Jared !

Set-liste MACHINE HEAD – Samedi 19 mars 2016
01. Clenching the Fists of Dissent
02. Beautiful Mourning
03. Now We Die
04. Take My Scars
05. Locust
06. From This Day
07. Ten Ton Hammer
08. This Is the End
09. Left Unfinished
10. The Blood, the Sweat, the Tears
11. Darkness Within
12. Bulldozer
13. Killers & Kings
14. Davidian
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15. Sail Into the Black
16. Now I Lay Thee Down
17. Imperium
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18. Aesthetics of Hate
19. Game Over
20. Old
21. Halo

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