DAGOBA / BUKOWSKI, jeudi 24 mars 2016, CCO, Villeurbanne par Raph

Décidément, SOUNDS LIKE HELL ne cesse d’organiser des évènements sur LYON. Après un tonitruant passage de SYMPHONY X, voici que l’association lyonnaise nous propose une affiche 100% française dans l’inusable salle du CCO. La tournée METAL OBS TOUR propose 3 groupes : A.C.O.D, BUKOWSKI et DAGOBA. Malgré un calendrier bien chargé, la qualité des formations nous incite à bouger une nouvelle fois.

Dagoba - 2016

Après une bonne journée de travail (le travail c’est la santé ! Tout ça, tout ça …) et avoir mis en place le baby-sitting des petits, je file vers Villeurbanne accompagné de ma dulcinée. Malgré toute notre bonne volonté, nous arrivons alors que les Marseillais d’A.C.O.D clôturent leur set à base de Death mélodique. Tant pis pour nous ! J’avais entendu beaucoup de bien de cette formation, et les quelques morceaux écoutés sur le net semblaient prometteurs. J’espère pouvoir les revoir dans d’autres conditions.

Avant le prochain groupe, nous avons le temps d’écluser un godet de houblon tout en faisant un constat. Encore une fois, SOUNDS LIKE HELL semble avoir réussi son coup : le CCO est très honnêtement rempli avec 350 personnes à vue de nez. Même si DAGOBA multiplie les dates et notamment dans la région, sa fan-base reste fidèle et continue de se déplacer. C’est une bonne chose pour eux.

BUKOWSKI

Après un passage très remarqué en première partie de MASS HYSTERIA en décembre dernier, les Franciliens de BUKOWSKI sont de retour. Je suis très friand de leur Heavy Rock fortement teinté de Stoner. Bourré de tubes accrocheurs, leur 4e album « On the Rocks » a beaucoup squatté ma platine ces derniers mois. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je m’apprête à vivre ce nouveau concert.

Sans doute très accaparé par son autre groupe (MASS HYSTERIA), Fred DUQUESNE ne participe pas à la tournée. Il est remplacé par un guitariste dread-locké qui apparaît moins précis. Dommage. Pour le reste, BUKOWSKI est toujours aussi percutant. Emmené par les frères DOTTEL, les chansons se succèdent avec puissance. Manifestement, je ne suis pas le seul fan présent ce soir car le public réagit particulièrement bien, n’hésitant pas à se frotter les poils avec vigueur.

buko - 1

Malheureusement, la set-liste de ce soir présente peu de différence avec celle de décembre dernier. Dommage même si on retrouve avec plaisir « Keep your Head on », « Hazardous Creatures », « Vampire » et surtout « Scarecrow ». Ce morceau atypique dans la discographie des Parisiens a des relents de MASTODON et de GHOST qui fonctionnent à merveille. Interprété live il prend toute sa mesure, à la fois jouissif et incisif. Une perle.

Par contre, je ne comprends toujours pas pourquoi le groupe fait l’impasse sur le single « Hearing Voices », incroyablement efficace. Comment peut-on se passer dans tel morceau en concert ? Bizarre ! Bizarre ! Peu importe les choix de BUKOWSKI, encore une fois, le groupe marque des points dans sa conquête du public. Ça fonctionne ! C’est percutant et ça marche !

Entre chaque morceau, le chanteur / guitariste, Mathieu DOTTEL tient le crachoir, racontant un peu tout et n’importe quoi. Il est bien aidé par son frère bassiste, Julien qui sort pas mal de bêtises. Je me demande d’ailleurs si le musicien n’aurait pas biberonné plus que de raison avant de monter sur scène. En tout cas, cela donne un petit cachet à cette belle prestation des Parisiens.

Armé de telles performances et avec 4 disques de qualité sous le bras, BUKOWSKI a tout ce qu’il faut pour franchir un palier et gravir les échelons suivants. L’assistance a bien été chauffée par ce concert, et elle est prête à faire un triomphe aux héros de la soirée, les Marseillais de DAGOBA.

DAGOBA

Il ne faut pas plus de quelques minutes aux roadies pour assurer le changement de plateau. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai assisté à un set de DAGOBA, mais je reste toujours impressionné par l’imposant kit de batterie de Frankie COSTANZA. Il trône, légèrement surélevé à l’arrière de la scène. Quand les lumières éteignent en debout de show, l’instrument reste éclairé par un inquiétant halo bleu. Frankie apparait alors, debout derrière ses toms, les mains sur les cymbales. Rien de tel pour faire monter la pression ! Le jeune public acclame le musicien.

C’est sur la bande originale du DRACULA de Francis Ford COPPOLA que le reste du groupe arrive sur scène. Mené par le hurleur SHAWTER, DAGOBA n’est pas là pour prendre des pincettes. Les fans exultent quand retentissent les premières notes de « Eclipsed ».

Personnellement, je suis fan de DAGOBA depuis un paquet d’années. Dernièrement, j’avais beaucoup apprécié leur album « Post Mortem Nihil Est », un monstre imposant de Metal Moderne. Je considère ce disque comme l’aboutissement de leur style mélangeant une puissance monstrueuse à ce qu’il faut de mélodie pour tout déchirer.

Par contre, leur petit dernier « The Sunset curse » m’a fait l’effet d’une douche froide. Poussant la violence et la rapidité à leur paroxysme, à mes yeux, DAGOBA a perdu ce petit côté « lumineux » qui me plaisait tant pour se concentrer uniquement sur sa face la plus « bourrine ». Aujourd’hui, sur disque, le groupe a choisi de montrer ses muscles, sans subtilité et c’est bien dommage. Mais, qu’en est-il sur scène ?

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A priori, rien n’a changé depuis le concert de 2014 en ces mêmes lieux. DAGOBA se la joue toujours « rouleau compresseur » sans faire de quartier. Le public prend la mandale de face et semble y prendre grand plaisir. Circle-pits, pogos et Wall of Death se succèdent comme autant de figures imposées.

Oui : ça percute ! Oui: c’est puissant ! Même, si plusieurs extraits de « The Sunset curse » sont interprétés, il reste quelques bons brûlots des disques précédents « Black Smokers », « The Man you’re not », « The Great Wonder » …

Mais, je ne sais pas : ça semble clocher ce soir. Ma lassitude est-elle en cause ? Sans doute. Mais, n’y-a-t-il pas autre chose ? Sur scène, le groupe semble jouer sur le mode « pilotage automatique ». Chacun assurant son petit numéro dans son coin : je ne suis pas sûr que la cohésion soit au top dans ce groupe. Du coup, l’impression d’ensemble parait factice et sonne presque faux.

Le chanteur, SHAWTER fait le show en multipliant les grands gestes. Le guitariste et le bassiste s’agitent frénétiquement autour de lui : mais cela semble un peu futile. Les choses prennent une nouvelle tournure avec l’intervention de Julien DOTTEL de BUKOWSKI. Lors du rappel, il vient faire le rigolo sur scène pour ajouter un sourire à ce concert. Même si cette parenthèse est un brin maladroite, elle apparait comme une respiration dans une prestation trop monolithique à mon gout.

En conclusion, malgré la puissance déployée, DAGOBA m’apparait comme un groupe à bout de souffle. Pas rassuré par leur dernier disque, je le suis encore moins avec ce concert lambda joué sans conviction. Attention, les Marseillais ne cessent de tourner et j’imagine que la fatigue s’accumule aussi pour eux. Mais manifestement, la passion semble quelque peu s’émousser. J’espère que ce n’est que passager, car après tout le travail abattu, le marché américain semble s’entrouvrir pour eux. Une petite pause s’impose peut être ?

Nous verrons comment évolueront les choses. Mais j’espère de tout cœur qu’ils sauront se ressaisir.

Set-liste DAGOBA – jeudi 24 mars 2016
01. Eclipsed
02. The Man You’re Not
03. Black Smokers (752° Farenheit)
04. When Winter…
05. Born Twice
06. The Sunset Curse
07. It’s All About Time
08. The Great Wonder
09. I, Reptile
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10. Maniak
11. The Things Within
12. The White Guy (and the Black Ceremony)

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