Extravaganza!

[Edit] Six ans après, voici quelques retours critiques sur cette émission, parce que le traitement que nous avions adopté de la grève à la Mutinerie ne nous satisfait plus aujourd’hui. Au moment où nous avons fait l’émission, le conflit durait déjà depuis plusieurs mois. On en a parlé dans l’équipe d’On est pas des cadeaux, avec des positions différentes sur les enjeux du conflit et sur l’intérêt d’en parler. On a finalement construit cette émission à deux personnes (A et D).

On considérait qu’aborder ce conflit dans une émission permettait de réfléchir aux imbrications du racisme et du capitalisme dans les luttes queer et féministes. Et comme il s’inscrivait dans des rapports de travail, on a choisi de donner la parole à une personne qui représentait un « camp », celle des salariéEs en grève contre leur employeur. Voici les deux blogs qui relatent cette histoire :
https://lamutinerie.eu/
https://soutienauxgrevistesinsoumiz.wordpress.com/

Avec plus de recul sur cette histoire et plus d’expérience de nos luttes, on a en effet constaté que cette forme de conflit est récurrente. Dans les milieux militants où on se retrouve autour d’opinions politiques « radicales », le conflit avec refus de discussion est une posture souvent valorisée, même entre nous. On prend donc vite ce réflexe de se positionner pour l’un ou l’autre des deux « camps » à chaque crise alors que notre milieu est aussi un réseaux de soutiens affectifs et matériels entrecoisés. Pour quels résultats? Une communauté de genTEs pas très en forme s’en retrouve souvent à bout.

Si on devait refaire cette émission aujourd’hui, on choisirait d’aborder cette histoire à partir non pas d’une position, mais plutôt de questions. On pourrait par exemple faire des liens avec des situations similaires, interroger des personnes ayant vécu d’autres conflits, proposer des éléments pour en enrichir l’analyse et l’interprétation, sans se sentir obligé·e·s de défendre une position. On essayerait ainsi de participer à une forme de résolution du conflit, au sens de réflexions collectives sur les causes et les enjeux de ces moments de crise. Ce qui n’empêche pas, plutôt que répéter les dénonciations et les exclusions, de continuer à inventer de nouvelles formes de médiation, d’excuses ou de réparation, pour soutenir les personnes impliquées, renforcer nos communautés…

Pour toutes ces raisons, on a décidé de supprimer le prénom et le nom du
« patron » du bar dans l’enregistrment audio, mais de laisser l’émission disponible sur le blog, complétée par ces quelques propositions. Si ça vous intéresse, on peut continuer la discussion dans les commentaires…

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On commence par une rubrique infos conséquente, dans laquelle on s’arrêtera en particulier sur la grève de la Mutinerie, un bar féministe à Paris, en écoutant une interview des grévistes réalisée début décembre.

Enfin on réécoutera et on découvrira de la musqiue de drag queen, de la musique à l’image belle, drôle et féroce de ces créatures qui dérangent par leur fabuleuse extravagance. Un panel éclectique dont la qualité inégale sera à prendre avec un certain second degré.

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