Soutien aux 31 détenu-es qui portent plainte contre l’état

Durant le mois de mars, une plainte a été déposée par 31 détenu.e.s contre le gouvernement pour “non-assistance à personnes en péril”, dénonçant les conditions sanitaires auxquelles ils et elles ont été confronté.e.s au cours de cette crise sanitaire.

Pour soutenir leurs frais de justice une cagnotte a été mise en place par le Génépi

C’est par ici : Cagnotte de soutien aux prisonnier-es

Les prisonnier.e.s oublié.e.s par l’Etat…

Pour commencer, cette mise en danger était déjà présente dans les prisons françaises et ce bien avant le Covid-19 : entasser des individus dans des cellules exiguës de 9m2 et ne pas garantir des conditions de vie saines facilite la propagation des maladies. La crise actuelle n’a fait qu’exacerber le problème ! Ensuite, les gestes barrières préconisés par l’Etat pour le reste de la population se sont vus dans l’impossibilité d’être appliqués par les prisonniers et prisonnières. Effectivement, il n’y a eu distribution ni de masques, ni de gel hydroalcoolique. De plus, alors que les parloirs sont interdits pour garder ce coronavirus hors des murs, le personnel entrant et sortant n’est pas testé, aucun dépistage n’est réalisé. Où est la logique ? En outre, la distance de prévention sanitaire de 1 mètre préconisée par le gouvernement n’a pas pu être respectée par les détenu.e.s non plus, la surpopulation carcérale ne le permettant pas.

… mais tout aussi touché.e.s par la crise sanitaire

Pour finir, 101 détenu.e.s ont été testé.e.s positifs au Covid-19, et 103 autres sont confiné.e.s à cause de la présence de symptôme ! Si des mesures sanitaires ont été prises, elles se révèlent être insuffisantes et ont été prises trop tard, mettant en danger les personnes détenues et les membres du personnel pénitentiaire. En tant qu’association militant pour le respect des droits humains en prison, nous soutenons évidemment ce dépôt de plainte contre les autorités. Leurs décisions ont constitué une menace pour la santé mentale et physique de 72 422 personnes ainsi que les personnels pénitentiaires. L’Etat doit faire face à ses responsabilités, répondre de ses actes et de ses inactions.

Les soutenir face à l’Etat

Pour les soutenir le Génépi-Lyon (une association estudiantine qui milite pour le décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs et des témoignages entre les personnes enfermées, les bénévoles et la société civile) a créée une cagnotte. Pour rassembler des fonds pour qu’un maximum de détenu.e.s puissent se constituer partie civile de cette action. En effet les prisonnier.e.s sont sous-payé.e.s, et le coût de la vie en prison est plus élevé que pour le reste de la société. Le droit du travail n’existant pas en prison, les détenu.e.s ne touchent actuellement aucun « chômage technique » pour subsister. Selon les promesses de l’Etat, l’accès a la télévision est maintenant gratuit et les détenu.e.s les plus démunis pourront bénéficier d’une aide majorée de 40 euros par mois pour cantiner… ce qui reste largement insuffisant. Pour que les moyens financiers ne soient pas un frein pour celles et ceux qui voudraient faire porter leur voix. Dans cette action commune, le coût des frais de procédure est dégressif en fonction du nombre de plaignants, pouvant varier entre 140€ TTC et 600€ TTC par individu. L’argent récolté sera redistribué aux différent-es plaignant-es en priorisant les plus nécessiteux-euses.

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