Spectaculaire

émission à caractère culturel (un peu mais pas trop quand même) les mercredi de 14h à 15h

Debray, Tabachnik et « Benjamin : (philosophie et) dernière nuit » à l’Opéra

Posté le | dim 20 Mar 2016 | Aucun commentaire

C’est une oeuvre étrange que l’Opéra de Lyon donne, en création, dans le cadre de son festival annuel (« pour l’humanité » cette année, du mardi 15 mars au samedi 2 avril) jusqu’au samedi 26 mars, Benjamin, dernière nuit de Régis Debray et Michel Tabachnik. Si le propos de départ du librettiste et du compositeur est infiniment séduisant et ambitieux (retracer les derniers instants du philosophe, historien et critique d’art ainsi que traducteur allemand Walter Benjamin mort le 26 septembre 1940 à Portbou en ramenant sur scène, avec des identités musicales variées, les grandes rencontres de sa vie : Max Horkheimer, André Gide, Hannah Arendt notamment), on ne peut que regretter que le spectacle souffre de trop de maux : trop de mots, trop de notes, trop de bruits, trop de monde (on peine à identifier toutes les personnes présentes autour de la chambre des deux Benjamin sur le point de se donner la mort…), trop fort – mais pas trop long ! En une heure et demie à peine, la chose est entendue… Et, paradoxalement, on quitte la salle comble de l’Opéra avec une impression d’inachevé, quand on a constaté que le public a longuement applaudi, rappelant tous les artistes, tous excellents (du chef d’orchestre Bernard Kontarsky aux musiciens de l’orchestre, sans oublier les Choeurs ni les solistes, tant les chanteurs que les acteurs), et qu’on se surprend à vouloir se remémorer les beaux moments, au lever de rideau initial ou bien avec Asja Lacis ou encore avec Hannah Arendt (deux Michaela : Kustekova et Selinger !) – et on s’en veut de paraître sévère avec une belle production de l’Opéra de Lyon : peut-être faudrait-il la revoir ? À quand une reprise, alors ?…

 

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