« Elisabeth De(ux)nis Lavant » aux Célestins !
Posté le | mar 5 Jan 2016 | Commentaires fermés sur « Elisabeth De(ux)nis Lavant » aux Célestins !
Le Rudolf Herrenstein que Denis Lavant joue dans la pièce Élisabeth II de Thomas Bernhard mise en scène par Aurore Fattier au théâtre des Célestins jusqu’au samedi 9 janvier est époustouflant ! Écoutez l’émission de ce mercredi 6 janvier pour en savoir plus !
Brasseur joue Clémenceau, « un tigre en colère » (aux Célestins)
Posté le | dim 13 Déc 2015 | Commentaires fermés sur Brasseur joue Clémenceau, « un tigre en colère » (aux Célestins)
La pièce la colère du Tigre de Philippe Madral a été jouée ces jours derniers au Théâtre des Célestins (du mardi 1er décembre au samedi 12 décembre au théâtre des Célestins). Démarrant par une classique scène d’exposition, elle présente rapidement Claude Monet (joué par un Yves Pignot très barbu) qui fait office de narrateur et, dans le beau décor poétique meublant la scène, délaisse une de ses toiles pour s’adresser directement au public. Puis les spectateurs se retrouvent chez Georges Clemenceau (incarné par l’immense, mais tout petit !, Claude Brasseur), dans le jardin de sa maison en Vendée, non loin de l’océan Atlantique. La transparence, la fluidité et les projections des Nymphéas donnent beaucoup de légèreté à la scénographie, qui s’imprègne totalement dans l’esprit artistique de Monet, l’impressionnisme. Dans un premier temps, la scène est occupée par Clémenceau, en compagnie de sa domestique, Clothide, (incarnée par la très amusante Marie-Christine Danède) et de son éditrice Marguerite Baldensperger (jouée par l’élégante Sophie Broustal). Il faut souligner que Claude Brasseur incarne sans difficulté ce féroce personnage. En effet, reconnaissable entre mille à travers sa voix rocailleuse, sa figure dure et ferme, ses rôles se rapprochant d’un caractère prompt à se mettre en colère sans peine, il est un véritable vieux Tigre. Dans un premier temps, les spectateurs découvrent Clémenceau, l’homme privé, pourtant indissociable de la politique, qui fonde son goût pour la gloire et son dégoût pour ses ennemis : “la moitié des politiques est capable de rien, l’autre moitié est capable de tout” – une réplique qui fait mouche auprès de l’ensemble des spectateurs. Clémenceau dévoile également une tendresse presque inavouable pour son éditrice (matière de l’intrigue secondaire de la pièce) : le cœur du Tigre s’attendrit et se laisse séduire par celle qui va devenir son amante. Clémenceau est à la fois acariâtre et tendre, avoue sa haine pour l’argent, son amour pour les arts, son sens de l’amitié, son courage… Malgré tout, le personnage est particulièrement colérique car il s’impatiente de la venue de son grand ami, Claude Monet. Celui-ci a obtenu de la direction des Beaux-Arts d’aménager à grands frais l’Orangerie pour accueillir l’exposition des Nymphéas de l’artiste peintre, mais la vingtaine de toiles se fait attendre. C’est à partir de l’arrivée de Monet sur scène que se forme le nœud de l’intrigue. En effet, après avoir longtemps éviter le sujet, Clémenceau force la main de Monet. Ce dernier lui révèle alors être de plus en plus malade des yeux et sent devenir aveugle. Clémenceau devient bouillonnant lorsque le ton monte entre les deux hommes. Cet affrontement va déboucher sur les thèmes de la morale, de l’honneur, de la vieillesse, de l’amour, et va mettre en péril leur amitié. Au fil de la pièce, on découvre une amitié entre les deux hommes, pourtant liés et opposés, mais qui ne peuvent être substituables : Monet a besoin de Clémenceau pour “exister” – en élargissant sa reconnaissance – et Clémenceau a besoin de Monet pour “vivre” – en étant l’exemple d’un savoir vivre qu’admire Clémenceau. Malheureusement, les deux hommes en resteront sur cette problématique, sans trouver un accord. La pièce se termine sur les répliques de Marguerite, qui s’adresse directement au public cette fois-ci : Monet recouvre la vue, promet de terminer ses toiles dans huit mois, mais finira son travail deux ans plus tard. Monet fait don à l’Etat Français de ses œuvres, et demande leur exposition au public après sa mort. C’est à l’occasion de cette exposition que Clémenceau renoue le lien avec son ami disparu, en observant, touchant les toiles pour mieux les comprendre. Ces deux grands noms du siècle dernier sont une belle leçon de courage dans l’espace finalement très étroit entre la politique et les arts. Avec la belle mise en scène, les excellents acteurs, le rire, la réflexion ainsi que l’histoire touchante, la pièce aura su ravir le public, heureux de ce bon moment passé.
émission n° 84 (mercredi 16 décembre 2015)
Posté le | mer 9 Déc 2015 | Commentaires fermés sur émission n° 84 (mercredi 16 décembre 2015)
C’est aujourd’hui Anne Meillon, la directrice déléguée du Théâtre de la Croix-Rousse (avec Jean Larcornerie) pour parler de Mesdames de la Halle (1858) , un opéra d’Offenbach (mis en scène par le directeur, jusqu’au samedi 28 décembre), donné en coproduction avec l’Opéra de Lyon – qui, de son côté, présente le Roi Carotte (1872), du même Offenbach, jusqu’au vendredi 1er janvier 2016 ! Après avoir rappelé son parcours et sa rencontre avec Jean Lacornerie, Anne Meillon donne maints éclairages, questionnée par Gérald, sur l’opérette populaire (termes aucunement péjoratifs !) programmée en cette fin d’année puis évoque la suite de la saison (pour l’année 2016) au théâtre de la Croix-Rousse. Il faudra d’ailleurs bien songer à aller voir les spectacles qui seront donnés là-haut pour réentendre la musique diffusée aujourd’hui car ce n’étaient que des extraits de ce qui se passe ou va se passer !
151216 spectaculaire 84 Mesdames Halle
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émission n° 83 (mercredi 9 décembre 2015)
Posté le | mer 9 Déc 2015 | Commentaires fermés sur émission n° 83 (mercredi 9 décembre 2015)
Une première aujourd’hui : Spectaculaire s’intéresse à une revue, Mercure Liquide, qui, et c’est pour ses auteurs une re-première, vient d’être relancée après une pause de six années !… François Desautels et Sylvie Milczach (sans Rodolphe Bessey) nous ont parlé d’eux (un peu…) et du nouveau numéro 11 de leur revue (beaucoup ! tant mieux !! on peut même le commander comme ça) pendant l’heure, questionnés par Gérald qui a assuré la programmation musicale avec François : « Kashmir » de Page & Plant (sur l’album No Quarter – à la place de « Yallah » que François aurait, à la réflexion, préféré…), « Gipsy’s Curse » de Calexico (The Black Light) et « Punk 103 » de Catherine Ringer (Ring’n Roll).
Quelques annonces en fin d’émission : deux opéras d’Offenbach vont commencer à l’Opéra de Lyon (le Roi Carotte, du samedi 12 au vendredi 1er janvier, à 19h30 en semaine et 16 heures le dimanche) ainsi qu’au théâtre de la Croix-Rousse (Mesdames de la Halle, du vendredi 11 au lundi 28 décembre ; nous en parlerons la semaine prochaine avec la directrice du théâtre, Anne Meillon) ; deux goûters auront lieu ce même samedi 12 décembre, l’un, sonore, pour Radio Canut (à la Gryffe) et l’autre, athée !, en l’honneur de Jean Meslier (à la Rotonde de l’Insa) ; de la lecture avec le Libération de ce jour (tribune sur les cadeaux de Noël ; consulter aussi ce site) et des suggestions par Gérald sur des cahiers de découpages ! Enfin, puisque nous l’avons mentionné et que cela semble fascinant, il faut terminer en évoquant une autre revue, les Cahiers intempestifs.
151209 spectaculaire 83 Mercure liquide
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« Hamlet », avec de l’esprit et de la lettre à la Renaissance (Oullins)
Posté le | mer 2 Déc 2015 | Commentaires fermés sur « Hamlet », avec de l’esprit et de la lettre à la Renaissance (Oullins)
Mieux qu’un compte rendu : réécoutez l’émission de ce mercredi 2 décembre avec Philippe Mangenot, metteur en scène et comédien de cet excellent spectacle !
émission n° 82 (mercredi 2 décembre 2015)
Posté le | ven 27 Nov 2015 | Commentaires fermés sur émission n° 82 (mercredi 2 décembre 2015)
Qui mieux que Philippe Mangenot peut parler de Hamlet 60, l’OTNI (ou ODNI : « objet théâtral ou dramatique non identifié » !) au théâtre de la Renaissance du mardi 1er au vendredi 4 décembre à 20 heures (et représentations scolaires les jeudi 3 à 14h30 et vendredi 4 à 14 heures) ? Réécoutez donc l’émission de ce jour pour retrouver les habiles questions de Gérald et l’étonnante musique de David Gauchard (Hamlet : thème et variations avec « Lettre aux acteurs », « Être » et « Malheur à moi »).
151202 spectaculaire 82 Hamlet 60
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« le Roi Lear » d’Olivier (Shakes)Py(re) aux Célestins
Posté le | ven 27 Nov 2015 | Commentaires fermés sur « le Roi Lear » d’Olivier (Shakes)Py(re) aux Célestins
(jusqu’au samedi 28 novembre ; compte-rendu à venear !)
« Bettencourt Boulevard » : L’Oréal, Liliane et Banier au TNP
Posté le | lun 23 Nov 2015 | Commentaires fermés sur « Bettencourt Boulevard » : L’Oréal, Liliane et Banier au TNP
Vingt-six représentations en tout de la pièce de Michel Vinaver : quelle orgie ! On ne peut donc pas décemment ne pas (trouver le temps d’) aller voir Bettencourt Boulevard au TNP jusqu’au samedi 19 décembre ! Oui, vraiment : on n’est pas, sur ce coup, au contraire du dramaturge, excessif ! Il faut, ose-t-ton le répéter, voir cette pièce parce que le propos est fort : il ne s’agit pas d’avoir une version de l’affaire Bettencourt, avec la protagoniste et toute la galerie de personnages qui l’entoure (sa fille Françoise Meyers-Bettencourt, son favori François-Marie Banier, son gestionnaire de patrimoine Patrice de Maistre, sa comptable Claire, et les hommes politiques Nicolas Sarkozy ainsi qu’Éric Woerth, avec même un chroniqueur, tous présents sur scène !), mais plutôt « une histoire de France », comme le dit le sous-titre et l’indique bien une certaine remontée aux origines avec les illustres aïeux Eugène Schueller, le fondateur de L’Oréal et Robert Meyers, rabbin français déporté et tué à Auschwitz. Ces deux figures, qui se dressent comme deux axes parallèles (ne pouvant par définition se rencontrer…) au fond de la scène, au tout début ainsi qu’à la toute fin de la pièce, lui donnent une verticalité qui confèrent indéniablement une saisissante transcendance à l’oeuvre, élevant les trivialités, les mesquineries des petites affaires de nos héros de l’actualité contemporaine, baignant dans une médiocre horizontalité – le décor appuie cette platitude, une multitude de fauteuils étant disséminés sur toute l’étendue du plateau. Peut-être, d’ailleurs, et c’est là une réserve légitime (la seule ?) que l’on peut adresser à l’intelligente mise en scène de Christian Schiaretti, cela crée-t-il un statisme certain qui ne rend pas compte de la vivacité, du mouvement permanent dans le texte virevoltant de Michel Vinaver. L’investissement et la justesse des comédiens n’en sont pas moins remarquables : malgré le tragique évoqué par la réminiscence du passé et le pathétique qui se dégage du présent, le spectacle emporte le public qui manifeste bruyamment son adhésion aux artistes qui saluent – pense-t-il, en quittant la place Lazare-Goujon, comme Liliane Bettencourt aime à le répéter « haut les coeurs » ?
« 887 » (, avenue Murray : Lepage à Québec et) aux Célestins !
Posté le | lun 23 Nov 2015 | Commentaires fermés sur « 887 » (, avenue Murray : Lepage à Québec et) aux Célestins !
C’est un spectacle (pièce de théâtre ? one-man show ? performance ?) d’une profonde humanité (intime et collectif) qu’a livré Robert Lepage au théâtre des Célestins, du 13 au 21 novembre. Le Québécois (qui assure texte, conception, mise en scène & interprétation !), s’étant « mis en danger » en acceptant de réciter le poème « Speak White » de Michèle Lalonde (1970 ; à 96’27 dans la vidéo, ou ici plus précisément) lors d’une manifestation récente, retrace, à l’occasion du travail nécessaire pour l’apprentissage du texte, vrai manifeste de l’identité québécoise, ses premières années à Montréal au 887 avenue Murray dans un « building » très représentatif de la société de l’époque, à Québec, dans le Canada francophone. Se remémorant son père, son pays (sa patrie), des événements familiaux et politiques de ces dures années 60, Robert Lepage touche assurément son public en parlant de lui car, que l’on se reconnaisse ou non dans le portrait de cet artiste, ses propos sur l’éveil au monde, s’adressent forcément à chacun. Quand celui-ci termine, sur une dernière scène en hommage à son père, des applaudissements chaleureux saluent le comédien – ému, on se dit que, repensant à cette soirée, on fera sienne cette devise québécoise : « je me souviens »…
Sur scène actuellement
Posté le | ven 20 Nov 2015 | Commentaires fermés sur Sur scène actuellement
Pas de point commun entre les trois pièces de théâtre aux Célestins et au TNP ! – ou alors à chercher dans les trois grands metteurs en scène ?… Le Québécois Robert Lepage, seul face au public des Célestins, donne encore, ce soir et demain après-midi (une date supplémentaire ajoutée en raison des annulations récentes…) ainsi qu’en soirée, 887 (2015).
Olivier Py dirigera ensuite, toujours à deux pas de la place des Jacobins, une belle troupe de comédiens pour le Roi Lear (1606) de Shakespeare, du mercredi 25 novembre au samedi 28.
Enfin, Christian Schiaretti, dans son TNP, a déjà commencé hier (mais il reste encore vingt-cinq représentations jusqu’au samedi 19 décembre !) une création de Michel Vinaver, Bettencourt Boulevard ou une histoire de France.