Emission 20 Nov 2011 – RéTro PLaNète MARs

De dimanche, la rap a un fort accent du sud, sous 30°C à l’ombre, on se tape un trip rétro 90…  Descente à la gare Saint Charles, direction la Panier, un tour à Belsunce puis au vieux port… on passe chercher deux collègues dans les quartiers Nord pour  filer dans les goudes munis de quelques artifices et de 2 ou 3 teilles de Valstar  … Ce soir on est sur la Planète Mars

 

Et pour commencer, à tous ceux à qui ca rappelle des trucs, morceau de l’Interview IAM pour la sortie de …De la planete Mars (1991) et après leur première partie de… Madonna à Bercy!!! Souvenirs…

1 IAM – Je viens de Marseille (…De la Planète Mars 1991)

 

Présentation du crew et album…  précurseur !!!

 

 

 

 

 

 

2/ Iam – Red black and green (Ombre est Lumière 1993)


Rouge Noir Vert, Couleurs Pan-africaines symbole de l’unité des peuples d’Afrique…

 

 

 

 

 

 

3 Bouga – Belsunce Breakdown (BO Comme un aimant 2000)


BO éclectique (Soul, Rap, Jazz) avec tout le gratin de Mars, Belsunce Breakdown comme Hymne de tout un quartier de la ville

 

 

 

 

 

 

4 Shit Squad ( FF, IAM, FaF LaRage, 3e Oeil…) – Shit Squad (Chroniques de Mars Vol. 1 1998)

 


 

 

 

 

 

 

5/ FOnKy FamilY – Art de rue (Live au Dome de Marseille)

 

Double album avec morceaux a rallonge et public enervé

 

 

 

 

 

 

6/ Iam – Nés sous la même étoile (L’Ecole du Micro d’Argent 1997)

 

Quoi dire sur ce chef d’oeuvre, un monument du hip hop francophone incontesté, incontestable

 

 

 

 

 

 

7 Fonky Family – Cherche pas à comprendre (Si Dieu Veut…Inch’ Allah 1997)

 

 

 

 

 

 

 

 

8 Shurik’N – Les Miens (Ou je vis 1998)

 

 

 

 

 

 

 

 

9 Shurik’N, Faf LaRage – La Garde meurt mais ne se rend pas (Chroniques de Mars Vol.1 1998)

 

 

 

 

 

 

 

 

10 Faf LaRage – Faf a la rage (Sachons Dire Non Vol.1)

 

Compile AntiFaf regroupant une ribambelle d’artistes plus ou moins engagés mais véner !!!

A noter qu’il y a quatre opus du même titre, pour certains pas dégueulasse du tout

 

 

 

 

 

 

11 Shurik’N – J’lève mon verre (HipHop 2000)

 

Compilation moyenne mais quelques perles rares inédites et incontournables, dont Bouga, Assassin ou KDD…

 

 

 

 

 

 

12 Keny Arkana – Alterlude/ Le changement viendra d’en bas (Désobéissance Civile)

13 Keny Arkana – Ordre Mondial (Désobéissance Civile)

 

Petite marseillaise  plutôt vénere et assez engagée…

Keny Arkana commence à rapper ses premiers textes à l’âge de 12 ans. En 1996, elle commence à se produire devant ses camarades de foyer. Elle se fait connaître dans l’underground, à la Friche de la Belle de Mai. Deux collectifs auxquels elle appartient successivement se forment : Mars Patrie et Etat Major.

 

 

 

 

 

 

14 Iam – Demain c’est loin (L’Ecole du Micro d’Argent 1997)

*Parce que ça reste sans doute le morceau le plus important du rap marseillais, si c’est pas du rap francophone …

 

Petit aparté sur Sad Hill, album concept réunissant la plupart des artistes du rap marseillais, entre délire et réalité…

Kheops - Sad Hill 

  • Sad HillRecords / Delabel
  • Sortie : 1997

Il y a des disques autour desquels la vie paraît s’enrouler, qui à chaque écoute renvoient à un lieu précis, à une période. Quelle que soit leur qualité intrinsèque, nous y restons attachés pour les souvenirs dont ils sont chargés, les maudissant un jour pour leurs défauts mais y revenant systématiquement à un moment ou à un autre – presque par automatisme.

Pour quiconque a découvert le rap dans la seconde moitié des années 1990, lors de son avènement commercial, la compilation/album « Sad Hill » de Kheops est de ceux-ci.

Album homogène plus que banale compilation, « Sad Hill » véhicule une « certaine idée du rap français » : productions simples, mélange de textes sombres et d’histoires à dormir debout, casting large. Soit la réunion parfaite pour obtenir un carton commercial et un disque d’or supplémentaire à dépoussiérer. Et on ne s’en plaindra pas. Promis.

Si des artistes marseillais et parisiens avaient déjà croisé le fer (de Lady B. Love sur « De la planète Mars… »au morceau ‘Derniers pas dans la mafia’ sur « Le Calibre qu’il te faut » en passant par le feat de East et Fabe sur ‘L’Enfer’ ou la présence de DJ Cut Killer sur ‘La Face B’), c’est le projet « Sad Hill » qui établira le pont le plus important entre la capitale et la cité phocéenne. Le groupe IAM n’avait pas caché son admiration pour la clique Time Bomb et invite certains de ses plus emblématiques représentants : les X.Men qui signent la tuerie ‘C’est Justifiable’ (« la violence s’entend dans l’accent »), Oxmo Puccino, Pit Baccardi ou encore Hifi, épaulé par Geraldo. Bien que moins surprenantes et réussies, les apparitions de membres de la Scred Connexion (Fabe et Koma), et du Secteur Ä (Passi accompagné d’Hamed Daye, Stomy Bugsy) vont aussi dans ce sens, amorçant la création d’un véritable axe Paris/Marseille. Par certaines de ces collaborations, le DJ d’IAM permet également à une nouvelle génération de rappeurs d’obtenir une plus grande exposition médiatique, qu’il s’agisse de parisiens ou de locaux (3eme Œil).

A quoi pense-t-on immédiatement lorsque l’on parle de « Sad Hill » ? L’impression première est celle d’une immense récréation pour l’ensemble des invités, à quelques exceptions près. Grosses influences cinématographiques – la « Trilogie des Dollars » de Sergio Leone bien entendu, « Scarface », « Crying Freeman », la saga des James Bond notamment – et casting impeccable sont au menu : Faf La Rage invente le génial ‘Fainéant’, Def Bond s’amuse en « Def Bond 0013 » (« …et je suis large quand j’invente »), Stomy Bugsy transforme le bad boy de Marseille en playboy de Sarcelles pendant que son pote Passi essaie de serrer une meuf du showbiz, Freeman devient un tueur de l’Ecole du micro d’argent tandis que l’ensemble d’IAM mixe »Le Bon, la Brute et le Truand » avec « Et pour quelques dollars de plus », prolongeant ainsi le délire de ‘Un bon son brut pour les truands’.

Mais « Sad Hill » n’est pas uniquement une gigantesque bouffonnerie et compte aussi son lot de titres sérieux : le classique ‘Mama Lova’ d’Oxmo (et par la même occasion son premier tube) en premier lieu suivi de près par le venimeux ‘Pousse au milieu des cactus, ma rancœur’ d’Akhenaton, titre magnifique sur lequel on pourrait facilement s’appesantir des heures, ‘Les jours sont trop longs’ qui permet à l’auditeur de découvrir chez Def Bond une mélancolie insoupçonnée (« (…) aujourd’hui j’écris pour occuper des journées trop longues… ») ou encore ‘Si j’avais su’ de Shurik’n, annonçant la tonalité sombre de <« Où je vis ».

Habile dénicheur de samples – sans trop se salir les doigts non plus – plutôt que grand beatmaker, Kheops crée des instrus simpl(ist)es qui, s’ils ne brillent pas par leur originalité (le Marseillais aime beaucoup les BO de films), s’avèrent efficaces d’un bout à l’autre du disque ; bien qu’avec le recul le système un sample bouclé+une basse+un beat puisse paraître un peu trop facile. C’est sans doute dans ce domaine que réside la grande chance de découvrir ce type d’albums à douze ans, donc à un âge où les mots « kick », « sample », « snare » ou « charley » ne sont rien d’autre que du chinois ; on se fie avec naïveté à l’ambiance générale d’un morceau en se laissant simplement envoûter par une histoire et une atmosphère – et les samples extraits de BO d’Ennio Morricone sont parfaits pour cela. Tout ça pour se retrouver quelques années plus tard à cracher sur un album pour trois caisses claires qui ne nous conviennent plus…

Au final « Sad Hill » s’apparente à l’album idéal pour faire découvrir le rap français : facile d’accès, à la fois marrant et sombre, léger et profond, il s’agit d’une grande réussite. Si les volumes suivants ne connurent pas le succès escompté (« Sad Hill Impact » et « Sad Streets »), ce premier projet de Kheops eût pour mérite d’établir des liens durables entre les scènes parisienne et marseillaise, liens qui se matérialisèrent par le travail d’Akhenaton sur « Les Tentations », le premier solo de Passi, ou par les apparitions de Freeman, d’Akhenaton et du Rat Luciano sur l »Opéra Puccino » d’Oxmo.

 

 

Pour finir on ouvre un peu sur un plan autant HipHop/Drum&Bass que folklores Nord Africain,Turques ou des Balkans, de très bonne qualité, Marseillais également et un crew et un album qu’on conseille vivement : Watcha Clan

 

 

Sympa ce ptit trip merci a Marion et Gus pour leur interventions, merci aux auditeurs et à Dimanche prochain… d’ici la

Vive le Hip-hop , Vive la Révolte…