Emission 13 Nov 2011: Sélection Rap Politique US Part 1

 

Un court rappel sur les débuts du HipHop politique, avec The Message de GrandMaster Flash & The Furious Five, 1 er album abordant des thèmes sociaux, puis une mention pour Public Enemy…évidemment… avec en 1987 Yo Bum Rush the Show qui lance la carrière des Black Panthers du Rap, ou encore l’album historique It takes a nation of millions to hold us back en 1988. Bref…

C’est à des artistes un poil plus underground que l’on s’est intéressé ce dimanche, notamment à un des proche des ennemis publiques de Long Island, j’ai nommé Oscar Jackson Jr alias PARIS originaire de San Francisco et connu  pour son rap engagé politiquement, particulièrement pour son brulot anti-Bush Bush Killa (sortit en 1992 sur l’opus Sleeping with the enemy).

* A noter: découvrir également les albums The Devil made me do it (1989) et surtout Guerilla Funk (1994).

1 Paris – Bush Killa (Sleeping with the enemy 1992)

 

 

 

 

 

 

la même année à Oakland (Californie) se forme un groupe ouvertement « communiste » (oui oui c’est possible même aux Etats Unis) The Coup composé de « Boots ryley », E-Roc & Dj Pam the Funkstress. Le groupe multiplie donc les références au Marxisme (ou au Che) sur des prods tres axées sur le Funk et un son bien californien. Ils s’illustrent une première fois avec l’album Kill my landlord (en 1993) dont est extrait le morceau suivant…

 

2 The Coup – Kill my landlord (Kill My Landlord 1993)

 

 

 

 

 

 

En 1994, leur 2ème album tout aussi vindicatif (avec au passage un ptit foutage de gueule à Snoop) nommé Genocide & Juice, dont est issu le 3eme morceau de la playlist…

 

3 The Coup – Fats Cats Bigga Fish (Genocide & Juice 1994)

 

 

 

 

 

* A noter: le groupe qui ne semble pas bien craindre la polémique, sort en 2001 un album plutôt brulant, Party Music, bon je vous l’accorde le titre nous rappel plutôt un cd de gangta rap pourav sortit du fond de la cuvette des chiottes d’un Suge Knight en quête d’un million en plus, profitant de la crédulité de quelques pseudo gangster de l’ouest… Mais NON NON NON (ne jamais se fier aux apparences comme dirait l’autre), car c’est une bombe anti Bush, anti Americanisme Primaire, anti Capitaliste…

Cet album a pour pochette les deux membres actifs à l’époque se délectant de l’explosion des 2 tours du WTC provoquée par leurs soins… et ce 1 mois pile avant les attentats du 11/09… Alors évidemment ne pas confondre attentat et volonté de voir le monde capitaliste s’écroulé sous l’impulsion des peuples opprimés, néanmoins a cette époque la pochette est interdite et la sortie du disque repoussé…

On comprend pourquoi …

 

Nous nous envolons en Floride, état qui  ne donne pas que des rappeurs Crunk Gangsta croulant sous les chaines en or souvent à chier (avis perso bien sur), mais une formation undergound formée de stic.man et M1 baignant dès l’université dans les idées des Black Panthers, donnant un rap ayant pour thème le racisme, la pédagogie critique, l’activisme contre l’hypocrisie des différents gouvernements américains, et le contrôle tentaculaire des grandes firmes sur les médias, en particulier sur les labels hip-hop. Leur nom fait référence aux « dead presidents » présents sur les dollars américains, les Dead Prez.

Dès leur premier album, sortit en 2000, ils s’illustrent avec le titre I’m a African et un album globalement très efficace, Let’s Get Free (avec la présence de l’activiste Omali Yeshitela). Et c’est un titre issu de cet opus que l’on trouve à la suite, d’abord en version originale puis sur la mixtape Turn off the radio Vol 1 (Remix RBG) sortit en 2002, loin d’être le morceau le plus contestataire mais putain d’efficace quand il s’agit d’enflammer la radio (notamment les émissions reggae d’avant qui restent, big up à eux d’ailleurs) …

4 Dead Prez – Hip Hop (Let’s Get Free 2000)

 

 

 

 

 

 

5 Dead Prez – Hip Hop (remix) (Turn Off the Radio Vol 1)

 

 

 

 

 

 

* A noter: le volume 2 de cette mixtape Turn off the radio: Get free or die tryin’ tout simplement excellente…

 

Go to Philadelphia, bastion du collectif Army of the Pharaohs, crew formé par Vinnie Paz des légendaires Jedi Mind Tricks regroupant le fleuron de l’underground east coast (à la mode WuTang), réunissant 7L & Esoteric, King Syze, Apathy, Celph Titled, Outerspace et Jedi Mind Tricks

En 1998 ils sortent The Five Perfect Exertions regroupant notamment Esoteric, Virtuoso et Bahamadia (rien que ca!). C’est le remix que nous passons à la suite, qui se trouve que Violent by Design de Jedi Mind Tricks sortit en 2000 (et rééditer en 2004).

6 JMT – Exertions Remix ft. Virtuoso, Esoteric and Bahamadia (Violent By Design 2000 )

 

 

 

 

 

Puis un morceau extrait de l’album des JMT History of violence sortit en 2008, avec Doap Nixon et Outerspace.

7 Jedi Mind Tricks – Seance of Shamans (ft. Doap Nixon & Outerspace) (A History of Violence 2008)

 

 

 

 

 

 

* A noter: L’excellent album (comme tous d’ailleurs) Legacy Of Blood avec la pochette particulièrement violente, s’agissant d’un homme (j’avoue de pas connaitre son identité ni son pays) immolé traversant une rue… On n’oublie toutefois pas que dans le même genre, Outerspace, groupe satellite de JMT, a fait mieux, livrant avec « Blood and Ashes » un des tout meilleurs albums de l’année.

 

 

 

 

 

 

 

Immigré Péruvien, résidant à Harlem, Immortal technique sort de l’ombre en 2001 avec Revolutionary Vol1.

« J’ai été influencé par des personnes comme Malcolm X, Marcus Garvey, Che Guevara, Jose Carlos Mariategui, et les anciens sur lesquels j’ai beaucoup lu, ceux qui ont eu un rôle dans les luttes de pouvoir et de la vie à travers L’histoire de L’humanité ».

8 Immortal Technique – Dance with the Devil

« J’ai le plus grand respect pour KRS-One et Chuck D, Paris, X-Clan, Brand Nubian et tous ceux qui étaient là avant eux et qui ont représenté notre peuple par leurs messages. Mais j’essaie de porter plus d’attention à L’histoire du business du rap qu’à ce que les rappeurs ont pu dire, ça s’adresse bien plus au coeur du problème d’aujourd’hui. »

9 Immortal Technique – Harlem Streets

* A noter: le brûlot Bin Laden,  reprenant des théories conspirationnistes, il accuse l’Administration Bush d’avoir participé aux Attentats du 11/09. Cette chanson, produite par Dj Green Lantern, existe en deux versions : la version originale avec Mos Def et Eminem est sortie en 2004, sur la mixtape d’Eminem Shade 45: Sirius Business; le remix avec Chuck D et KRS 1est sorti en 2005 sur un vinyl de Technique (désolé je n’ai pas pu l’avoir pour l’emission…)

On file pour finir à Boston, (en plus on voyage dans cette émission…) pour y retrouver un groupe tout frais formé en 2008, The East Coast Avengers. Composé d‘Esoteric, Tha Trademarc et DC the Midi Alien, apparaissent à la face du monde, de façon plutôt percutante. « Kill Bill O’Reilly », premier titre du crew qui attaque de manière très virulente et explicite le chroniqueur conservateur de Fox News..

10 The East Coast Avengers – Kill Bill O’Reilly

 

 

 

 

 

Quelques semaines de polémique plus tard sortait l’album Prison Planet, tout aussi vindicatif que cette entrée en matière. Trois ans après, DC the Midi Alien, beatmaker du trio, l’a toujours aussi mauvaise au moment de faire ses débuts en solo avec Avengers Airwaves.

Dès l’intro, le décor est planté. DC et ses deux acolytes prennent d’assaut une station de radio, bâillonnant un présentateur aux idées pour le moins réactionnaires et prenant les commandes de son émission. Ils profiteront bien sûr de cette exposition pour diffuser leurs titres et leurs idées.

11 DC the midi alien – Rushmore Turn up (intro)

12 DC the midi alien – National Threat (ft. East Coast Avengers)


 

Avengers Airwaves est donc un album agréable, fait avec une conviction et une détermination qui font plaisir à entendre.

 

 

Rap Politique Part 2 A suivre … Et en attendant Fight the Power !!!

CINEMA !!!

POLICE VS POLISSE

La semaine dernière, aiguisé par une grande curiosité et gavé par un battage médiatique incessant, je me suis rendu dans une salle obscure pour mater Polisse de Maïwenn. Pendant plus de deux heures on suit le quotidien d’une équipe de la brigade de protection des mineurs sur le quartier de Belleville à Paris. Affaires, interpellations, interrogatoires se succèdent. On évolue également dans la vie privé tourmenté des principaux personnages. On passe du rire aux larmes (scène ultra bouleversante ou un enfant qui vit dans la rue avec sa mère depuis 6 mois est séparé d’elle car il n’y a plus qu’une place de disponible dans un foyer). On se surprend à rire sur certaines scènes , peut être pour, à l’instar des différents protagonistes prendre du recul sur des situations dramatiques. Quelques moments sont très très dures, illustrant des horreurs tels que l’inceste où le viol. On comprend à quels points le quotidien de ces flics doit être difficiles. Premier enseignement : Joey Starr est un grand acteur. Il est bluffant d’émotion, de sensibilité, il habite réellement le rôle, son interprétation sonne juste. Parfaitement juste. Il faut dire que la mise en scène le met particulièrement en valeur. La mise en scène parlons en justement. Elle est plutôt réussie Style documentaire, caméra au poing. En fait globalement le film est plutôt réussi et les acteurs sont tous excellents. Quelques éléments cependant font un petit peu tâche.

1/ Le personnage interprété par Maïwenn me semble inutile. Il vient se mettre entre le spectateur et le film ce qui je trouve, gâche notre implication. Ce rôle « d’intermédiaire » me semble de trop.

2/ Au début du film la réalisatrice dit s’être inspiré de faits réels. Je me permet d’être sceptique sur certains moments. La scène d’évacuation du camp de Roms n’est pas crédible (« la gentille polisse » qui accompagne dans un bus des enfants roms), tant elle est à dix milles lieues de la violence exercé par la police dans l’évacuation des camps, violence dénoncé par toutes les associations qui militent pour les droits des roms.

Ce manque de crédibilité m’amène à faire le parallèle avec le film Police réalisé par Maurice Pialat et sorti dans les années 80 (avec Gerard Depardieu, Sophie Marceau, Richard Anconina). Dans la mise en scène on trouve également l’idée de filmer à la manière d’un documentaire. Dans le film de Pialat il s’agit des rapports « troubles » entre un inspecteur de PJ et le « milieu » parisien ainsi qu’avec certains avocats. Chez Pialat, le tableau est beaucoup moins naïf. On y voit un milieu policier corrompu et machiste. Depardieu interprète un flic misogyne, certes non dénué de sensibilité, notamment dans sa relation amoureuse avec le personnage interprété par Sophie Marceau, mais particulièrement violent avec les inculpés. Bref une vision qui me semble plus proche de la réalité.

 

 

 

 

 

 

 

A vous de vous faire votre propre opinion !!!