Emission 16/17 Oct 2011 – Massacre(s) des Algériens à Paris 50 ans après, contre l’oubli …

Emission Hommage et Coup de Gueule sur le sinistre anniversaire … décriptée en trois parties et avec la présence fort agréable de Jean Pierre (Bistanclaque et Canut Infos)…

Enregistrement radiophonique bientot disponibles sur le blog …

Dans le cadre d’un projet d’émission spéciale le dimanche 16 oct, et d’une collaboration avec JP de Radio Canut (Canut Infos et Bistanclaque) d’une émission nocturne le 17Oct…50 ans après, cetarticle va venir appuyer ces projets de commoration de cemassacre lamentable et honteux… pour ne pas OUBLIER !!!

Liens d’informations

http://www.youtube.com/watch?v=JnH3dtlCcZc

http://www.youtube.com/watch?v=vIBgoI7gu9k&feature=related

http://rebellyon.info/Le-massacre-du-17-octobre-1961-a.html

Playlist (pas seulement hiphop d’ailleurs)

 

 

 

Médine – 17 octobre

 

 

Il y a des rappeurs qui ne connaissent pas l’indifférence du public, dont la démarche attise la controverse. Médine est de ceux-là. Manieur de symboles, parfois perçu comme manipulateur dans la mise en avant de sa foi, son rap a l’esthétique de la géopolitique : une vérité scandée et actualisée en temps réel, des histoires qui font l’Histoire, celle-la même qui conditionne les trajectoires du monde. « Il suffit de peu de choses pour construire un enragé, il suffit de peu de choses pour construire un engagé » assénait Casey. C’est dans les tâches de sang qui émaillent les civilisations que Médine a appris à rugir. Un rugissement qui commence à s’entendre bien au-delà de la brousse. Et c’est bien là son ambition ; celle qui le pousse à se proclamer Arabian Panther.

 

 

Fils de Beton – Octobre 1961 – Fils du Béton

 

 

 

 

 

Tetes Raides – Dans La Gueule du Loup (poème de Kateb Yacine)

 

 

 

La Rumeur – Pas de Justice Pas de Paix

 

1997 à 2007. Dix années affichées au compteur. Trois volets pour donner le ton et poser le décor. Trois albums massifs pour marquer les esprits et la décennie. Un paquet de scènes, d’ateliers d’écritures et un procès symbolique orchestré par l’ex-ministre de l’Intérieur devenu Président omnipotent. Autant de raisons pour évoquer La Rumeur et rappeler que le groupe parisien a définitivement quitté l’aile du silence pour celle du tapage organisé.

Dix années soit bien assez pour dresser un premier bilan et la compilation qui va avec. Sauf qu’ici la compilation en question s’affranchit des standards du genre. Le schéma classique des quelques inédits venus agrémenter un ensemble déjà connu se retrouve tout simplement inversé. Les rares morceaux déjà sortis, les deux titres de l’entre-volet (‘Pas de justice, pas de paix’ et ‘Les écrits restent’), ‘Les bronzés font du rap’, se retrouvent mêlés à un ensemble d’inédits.

Rythmé par de courts interludes partagés entre extraits de concerts et transitions musicales, ce medley rassemble ces moments perdus pour former une sélection désynchronisée des morceaux laissés pour compte. Désynchronisée mais fidèle au sillon creusé par La Rumeur depuis dix ans : réalité sociale de fils d’immigrés, relecture de l’histoire et passage à tabac des putains de l’industrie du disque. De l’eau dans du vitriol mais pas seulement. Si la cohérence thématique demeure infaillible, l’évolution musicale apparaît aussi évidente que progressive. Ecouter cette compilation c’est aussi se rappeler brutalement combien le rap a pu évoluer tout au long de cette dernière décennie.

« D’la paix, j’connais que ses putains de gardiens. »

 

 

 

 

+ Zapping

 

 

 

17 octobre 1961 : le cinéma se souvient

Bonjour à toutes et à tous. Dans le cadre du devoir de mémoire suite aux évènements survenus à Paris dans la nuit du 17 octobre 1961, je me suis intéressé aux oeuvres cinématographiques qui ont abordées le sujet. Plusieurs ont retenus mon attention et je souhaite vous les faire partager.
Nuit noire d’Alain Tasma (2005) avec Atmen kélif, Clotilde Coureau…
Il s’agit d’une fiction prévue initialement pour la télévision mais quiest finalement sortie en salle en octobre 2005. Alain Tasma relate lesdifférents évènements survenus à cette période et tente de retranscrire le climat de tension qui régnait à l’époque. Il évoque ce drame au travers de différents personnages qui se sont tous retrouvés impliqués danscette terrible nuit, journalistes, militants duFLN, travailleurs magrébins, flics, médecins…Le film est bien fait et apporte une vision globale de ce drame.
Octobre à Paris de Jacques Panijel sorti en 1962. Documentaire tourné clandestinement, ce film a été censuré pendant près de 50 ans puisqu’il est sorti officiellement mercredi 19 octobre 2011. Cet acte de censure de la part des autorités expriment pleinement la volonté de l’état français de cacher les agissement de la préfecture de police de Paris. L’état français ne souhaite pas faire la lumière sur ce qui s’est passé cette nuit là, fuyant ainsi la responsabilité qui lui incombe. Il s’agit d’un documentaire tourné directement lors des évènements et qui a été monté dans la foulée. Témoignage immédiat il constitue une oeuvre militante, unique et indispensable.
Ici on noie les algériens, documentaire de Yasmina Adi (2011). 50 ans après, ce film recense différents témoignages d’Algériennes et d’Algériens qui ont participés à cette manifestation pacifiste. Les témoignages sont entrecoupés d’images d’archives. Perte d’un être cher, humiliations et violences policières, les récits sont poignants et particulièrement émouvants. Ils sont nombreux à porter sur leurs épaules un deuil impossible depuis 50 ans. La réalisatrice étend le champ des responsables des violences policières au delà du préfet de police de l’époque Maurice Papon ,qui était sous l’autorité du ministre de l’intérieur Roger Frey et du premier ministre au moment des faits à savoir Michel Debré.
Caché de Michael Haneke (2005) avec Daniel Auteuil et Juliette Binoche. Il s’agit d’un thriller, dans lequel le personnage joué par Daniel Auteuil reçoit des vidéos sur lesquelles il est filmé dans sa vie quotidienne pendant plusieurs heures. Maître de la mise en scène, Haneke nous installe dans un climat d’angoisse pendant toute la durée du film. Le scénario est parfait ainsi que la mise en scène qui utilise avec brio les plans subjetcifs. Ces différentes vidéos vont faire ressortir chez le personnage interprété par Auteuil, un souvenir qu’il avait « caché » de honte, au plus profond de lui. Ce souvenir a plus de quarante ans et est lié à la nuit du 17 octobre 1961. La maestria d’Haneke réside dans sa capacité, à faire apparaître, de manière sous jacente la responsabilité de la France dans cette terrible nuit. Il met en parrallèle la culpabilité refoulée de la société française vis à vis des centaines d’algériens massacrés cette nuit-là, et celle du personnage d’Auteuil. Le film comporte deux lectures, différents points de détails bâtissent des ponts entre ces deux visions.