Spectaculaire

émission à caractère culturel (un peu mais pas trop quand même) les mercredi de 14h à 15h

totale débauche pour « les Stigmatisés » à l’Opéra

Posté le | dim 15 Mar 2015 | Commentaires fermés sur totale débauche pour « les Stigmatisés » à l’Opéra

Entendons-nous bien : la débauche des Stigmatisés (opéra de Franz Schreker créé en 1918 et donné actuellement à l’Opéra de Lyon pour le festival les Jardins mystérieux) l’est tant pour l’intrigue contée, littéralement affreuse, terrible, horrible, que pour les moyens déployés, brillants, splendides, magnifiques. C’est en effet dans un décor très sombre, « au coeur des ténèbres« , représentant l’île d’Alviano Salvago (son Elysium), que se livrent les jeunes aristocrates génois à des pratiques licencieuses, dépravées, enlevant, pour les violer, les plus belles jeunes filles de Gênes (dont Ginevra Scotti qu’incarne Marie Cognard, invitée dans Spectaculaire le mercredi 11 mars). Si c’est sur cette horreur que David Bösch a voulu insister (comme Marie l’a dit dans l’émission et comme le metteur en scène le dit lui-même dans la brochure d’accompagnement du programme de l’Opéra), une incontestable beauté ressort des figures d’Alviano et de Carlotta, personnages principaux de l’opéra, et, surtout, de tous les artistes présents sur scène (ou dans la fosse), tant Charles Workman et Magdalena Anna Hofmann que Falko Herold et Michael Bauer (aux décors-costumes et aux lumières) ainsi que Philip White et Alejo Pérez à la tête, respectivement, des choeurs et de l’orchestre de l’Opéra de Lyon ! Le spectacle est grave et beau, laid (moralement) et séduisant (musicalement), monstrueux et prodigieux. Si c’est jusqu’à la fin mars qu’il est possible de voir cela à l’Opéra de Lyon, pour l’écouter, il faudra attendre le samedi 4 avril et sa diffusion sur France Musique (19 heures) – sinon, moi je trouve que la chanson « Bizzare Love Triangle » de New Order (1986) illustre assez bien cette idée de beauté (paroles lyriques) et de laideur (techno âpre) mélangées !

émission n° 58 (mercredi 11 mars 2015)

Posté le | mer 11 Mar 2015 | Commentaires fermés sur émission n° 58 (mercredi 11 mars 2015)

Marie Cognard, choriste à l’Opéra de Lyon, est venue nous parler (un peu) d’elle-même et (surtout, beaucoup) de l’opéra les Stigmatisés (Franz Schreker, 1918) qui ouvre le festival « les Jardins mystérieux » (avec les opéras Orphée & Eurydice et le Jardin englouti ainsi que d’autres spectacles et concerts donnés sur la grande scène lyrique lyonnaise, mais pas seulement, du 13 au 29 mars). Gérald, en grande forme aujourd’hui, questionne avec intérêt et pertinence notre invitée ; il assure également la programmation musicale, as usual : James White And The Blacks (« Contort yourself August Darnell remix ») et Dick Annegarn (« je cherche ») ; on aura aussi écouté un peu de Franz Schreker (un extrait de la scène 15 de l’acte III et la musique d’accompagnement de la vidéo de l’Opéra sur les costumes).

Auparavant, en tout début d’émission, avant l’arrivée de Marie Cognard, Gérald a parlé des Bons Sauvages, un restaurant qui a récemment ouvert à la Mulatière et accueille des spectacles (comme, dernièrement, Viens viens, petite, viens… de Benjamin Forel), du salon « Printemps des arts » de la Lyonnaise des Beaux-Arts (SLBA) avec Elsa Gurrieri notamment, et de presse avec le 1 et Charlie Hebdo ! – moi, j’aurais bien aimé dire deux mots du nouveau magazine Society, quinzomadaire (bimensuel, quoi) réalisé par l’équipe de So Foot, mais je n’ai pas pu…

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150311 spectaculaire 58 Opéra Lyon Jardins engloutis

émission n° 57 (mercredi 4 mars 2015)

Posté le | mer 4 Mar 2015 | Commentaires fermés sur émission n° 57 (mercredi 4 mars 2015)

Aujourd’hui, David Mambouch qui met en scène (et joue dans) Juan au TNP (tous les soirs encore jusqu’à ce dimanche 8 mars) vient nous parler de lui et de sa pièce. Gérald écoute avec intérêt notamment la réflexion de notre invité sur les liens étroits entre danse et théâtre – et les arts chorégraphique et dramatique entretiennent des relations depuis longtemps ! -, choisissant de nous faire écouter, pour rester dans l’esprit de MolièreDionysos, Ariane Mnouchkine et the Chap. A noter que, si Juan est donné dans la petite salle (Jean-Bouise) du TNP, c’est le Prince de Hombourg qui a les honneurs de la grande salle (Roger-Planchon) jusqu’à ce dimanche 8 mars également.

(problème : seules les trois premières minutes de l’émission sont disponibles ci-dessous… – mais promis : on va chercher, au plus vite, à mettre l’intégralité en ligne !)

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150304 spectaculaire 57 Juan TNP

au programme

Posté le | mer 4 Mar 2015 | Commentaires fermés sur au programme

Les invitations ont été lancées ! – et bien reçues. Seront donc, au micro, dans les prochaines émissions :

David Mambouch pour Juan au TNP (jusqu’au dimanche 8 mars) le mercredi 4 mars

l’Opéra de Lyon pour le festival « Jardins mystérieux » (du 13 au 29 mars) le mercredi 11 mars

Frédéric Révérend pour la Place royale au théâtre de la Croix-Rousse (du mardi 17 au jeudi 27 mars) le mercredi 18 mars

TaCTuS pour les Variations Goldberg en concert à Lyon le jeudi 26 mars le mercredi 25 mars

 

 

(Don) « Juan » en pièce(s) – théâtre au TNP

Posté le | mer 4 Mar 2015 | Commentaires fermés sur (Don) « Juan » en pièce(s) – théâtre au TNP

S’il est assurément très beau visuellement, parfois véritablement splendide même, le Juan mis en scène par (et avec !) David Mambouch au TNP jusqu’à ce dimanche 8 mars (20 heures en semaine, 16 heures dimanche) est un spectacle tout de même très spécial. C’est que, pour commencer, le texte n’en est pas tout à fait un car il provient d’une compilation d’extraits de Tirso de Molina (l’auteur espagnol originel, El Burlador de Sevilla y convidado de piedra, 1630), Molière (Don Juan ou le Festin de Pierre, 1665), Byron (Don Juan, 1824) – et même de Kierkegaard (Journal d’un séducteur, 1843) ! -, qui, joués dans un ordre (assumé) parfois aléatoire, font que le spectateur non averti peut s’estimer quelque peu perdu – mais, pour les happy few, reconnaître les différents passages est une vraie source de plaisir ! Par ailleurs, l’abondance de références, de réflexion(s), de sang (jeté – régulièrement ?… – à plein seau) nuit un peu à la bonne compréhension de l’intrigue. On suit donc, avec ou sans mal, quelques aventures de Juan (David Mambouch) ainsi nommé par Byron (Olivier Borle) présent lui-même sur scène puisqu’il assure une continuité entre les épisodes ; si ces deux personnages, avec celui de Sganarelle (Antoine Besson), sont bien identifiés, il y en a toute une galerie d’autres (Charlotte, Mathurine, Elvire, Pierrot, Don Carlos, Don Louis, M. Dimanche notamment) incarnés étrangement par cinq autres comédiens : leur investissement et la direction d’acteurs du metteur en scène ont beau être intenses, le registre assez unidimensionnellement mélodramatique fait tout de même que ce qui se joue sur un plateau sobre, sombre, austère – nu et froid, ce que disent des éléments de décor très réduits ainsi que le noir et le blanc des flocons de neige sur le sol et tombant par moments – est par trop sérieux. L’ambition de David Mambouch, avec ce Juan, est grande et admirable mais le résultat, la réussite sont difficiles à cerner, tant l’ensemble un peu décousu résiste à l’envie de se laisser emporter.

vite vite, ça se finit très bientôt !

Posté le | mar 3 Mar 2015 | Commentaires fermés sur vite vite, ça se finit très bientôt !

Encore deux dates pour Roméo et Juliette de Boris Blacher au théâtre de la Croix-Rousse (mardi 3 mars et mercredi 4, à 20 heures) : nous avons vu ce spectacle et en avons parlé (avec Jean Lacornerie, le metteur en scène) – France 2 aussi !
Et puis, au TNP, un peu plus de dates pour Juan de Byron-Molière-Molina (du mardi 3 mars au dimanche 8, à 20 heures en semaine et 16 heures le jour du seigneur !) ; nous verrons ce spectacle et en parlerons demain avec David Mambouch, le metteur en scène et acteur principal.

deux annonces (picturale et musicale)

Posté le | mer 25 Fév 2015 | Commentaires fermés sur deux annonces (picturale et musicale)

L’artiste Franck Lestard expose à la galerie Domi nostrae (39, cours de la Liberté dans le 3e arrondissement) des dessins et sculptures : la danse du pitre (du mercredi 25 février au samedi 4 avril ; vernissage ce soir !)

Le jazzman Michel Fernandez, venu en janvier dernier, jouera dans le cadre du troisième festival Eklek’Top à l’Ecole Top Music (11, quai Lassagne dans le 1er arrondissement) ce samedi 28 février ; renseignements et réservation au 04 78 29 31 42 ou par mail : info@ecole-topmusic.org

 

émission n° 56 (mercredi 25 février 2015)

Posté le | mer 25 Fév 2015 | Commentaires fermés sur émission n° 56 (mercredi 25 février 2015)

[spectacle donné actuellement à La Croix-Rousse, jusqu’à ce vendredi 15 février 2019]

 

 

Jean Lacornerie, directeur du Théâtre de la Croix-Rousse ET metteur en scène de l’opéra Roméo et Juliette de Boris Blacher (1944) est venu nous parler de ce spectacle donné actuellement en création française dans le théâtre croix-roussien (jusqu’au mercredi 4 mars, à 20 heures en semaine, 19h30 le samedi et 15 heures le dimanche). La programmation musicale est assurée par Sonia (du théâtre de la Croix-Rousse) : trois extraits de l’enregistrement réalisé ces derniers jours (le prologue et deux duos, en écoute dans le compte-rendu sur le blog) ! Il faut savoir gré à Gérald d’avoir trouvé une splendide oeuvre de recueillement d’un compositeur contemporain de Boris Blacher : le « kyrie » de la Messe pour double choeur a capella de Frank Martin ; cela aura contrasté avec notre annonce en toute fin d’émission : « C’est reparti » pour  Charlie Hebdo avec un nouveau numéro sorti aujourd’hui !

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150225 spectaculaire 56 Roméo et Juliette

Boris et Roméo : un opéra à la Croix-Rousse

Posté le | mer 25 Fév 2015 | Commentaires fermés sur Boris et Roméo : un opéra à la Croix-Rousse

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"tableau" dans Roméo et Juliette

 

 

 

 

 

 

Roméo et Juliette est une pièce de théâtre de William Shakespeare, certes ; c’est aussi un opéra composé par Boris Blacher qui a réduit la pièce originale et l’a mise en musique. Donné actuellement pour la première fois en France au théâtre de la Croix-Rousse (jusqu’au mercredi 4 mars, à 20 heures), ce court opéra (qui dure à peine une heure et quart) est assurément un beau spectacle tant pour son plateau sombre et sobre, que ses couleurs fortes et chatoyantes, ou l’énergie des chanteurs et les véritables tableaux qu’ils composent mais le texte de l’oeuvre de Blacher n’est pas à la hauteur de la musique : le compositeur, qui s’est voulu librettiste, a opéré, dans les vers de Shakespeare, des coupes et des raccourcis qui produisent un étrange effet car on ne reconnait plus tout à fait l’histoire si connue ! Il est heureux qu’une « narratrice » rappelle les principaux traits de l’intrigue – bravo à Jean Lacornerie, le metteur en scène, d’avoir donné là à April Hailer un vrai rôle, la « diseuse » de cabaret berlinois prenant un réel plaisir, communicatif, à évoluer sur scène ! – car on peut avoir le sentiment d’être parfois un peu perdu, la fougue des jeunes artistes du Studio de l’Opéra de Lyon manquant par moments de justesse, à l’inverse des musiciens et de leur chef Philippe Forget, impeccables du début à la fin.

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Roméo à Berlin Verone

 

 

 

 

 

 

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(merci à Sonia, du théâtre de la Croix-Rousse, pour ces deux extraits qui proviennent d’un enregistrement réalisé sur ce spectacle !)

 

un « Idoménée » inégal à l’Opéra

Posté le | jeu 5 Fév 2015 | Commentaires fermés sur un « Idoménée » inégal à l’Opéra

Compte-rendu de Gérald pour Idoménée, donné à l’Opéra de Lyon (plus qu’une date : le vendredi 6 février! )

Je ne serai pas aussi dur que la critique de bas de page du site Forum Opéra mais il y a du vrai quand même (on a l’opéra que l’on mérite, c’est vrai comme des gouvernements, non ?!). Ensemble donc assez inégal : faiblesses dans le décor, les costumes, et toujours ces  » miliciens » habillés de cuir à lunettes noires dès qu’il est question de guerre et/ou de pouvoir tyrannique – on en a un peu soupé ! Quelques choix de mise en scène aussi fort discutables : l’apparition des enfants et du requin, par exemple. Le décor pivote mais tout reste assez statique finalement et trois heures et demi, ça peut s’avérer très long pour certains ! – mais il faut reconnaître que peu ont quitté leur place finalement après l’entracte. En revanche, quelle force dans la direction musicale (de Gerard Korsten) ! L’orchestre et les choeurs (de Lyon : comme le camembert mais en beaucoup plus dur et sûr !…) sont également puissants. Quant aux voix, celles d’Electra (Ingela Brimberg) et de la remplaçante d’Idamante (le soir du lundi 2 février), notamment, étaient vraiment très belles. Enfin, du beau monde dans la distribution, dont un ou deux lyonnais soit dit en passant  : Julien Behr, ténor incarnant assez puissamment Arbace – sauf le costume… Il est à noter que, lundi soir, la mezzo soprano Kate Aldrich était malheureusement  souffrante mais elle a quand même joué son rôle sur scène – sans le chanter, ce qui m’a laissé sans voix aussi ! – pendant qu’une « remplaçante » à la puissance et présence – étonnant, non ? – magnifiques chantait en coulisse ; elle était néanmoins bien visible à son pupitre, sur le côté – et ravissante avec ça ! C’est donc tout à l’honneur de ces artistes et de l’Opéra  d’avoir assuré malgré tout un spectacle … qui reste à voir ! – j’y retournerai bien pour me faire une idée plus précise, d’ailleurs… Car, ce qui est bien avec l’Opéra (surtout lorsqu’on est profane), c’est que même quand on se met, imperceptiblement parfois, à « décrocher », on peut toujours se laisser porter par l’orchestre, la musique et certaines voix pleines d’une émotion vraiment irrésistible ! Le livret de cet operia seria qui brasse des thèmes fondamentaux – tout Mozart y est selon Sollers si l’on en croit la publication très intéressante de l’Opéra – et la beauté du texte nous y aident aussi – à nous émouvoir, à goûter un plaisir rare et même à réfléchir : au pouvoir, au sacrifice, à l’amour, la mort, la beauté, etc. !

 

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